lundi, 25 novembre 2024 Faire un don
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Au Nigeria, un évêque affirme que les "sous-entendus religieux" font partie des causes de la violence et appelle au dialogue

Mgr Matthew Hassan Kukah, évêque du diocèse de Sokoto au Nigeria. Crédit : Diocèse de Sokoto

L'évêque du diocèse catholique de Sokoto, au Nigeria, a souligné, dans son message de Pâques 2022, que les "sous-entendus religieux" font partie des facteurs qui ont contribué à l'instabilité actuelle de la nation ouest-africaine.

Dans son message de Pâques, Mgr Matthew Hassan Kukah, qui a accusé le gouvernement de propager des stéréotypes religieux et ethniques, affirme qu'il est nécessaire d'embrasser le dialogue interreligieux dans la recherche de solutions au cycle de la violence au Nigeria.

"Nous ne pouvons pas continuer à prétendre qu'il n'y a pas de sous-entendus religieux à la violence au nom de Dieu qui a donné une mauvaise réputation à nos religions", a déclaré Mgr Kukah dans son message du dimanche de Pâques, le 17 avril.

L'évêque catholique nigérian affirme que le gouvernement dirigé par le président Muhammadu Buhari "a divisé notre peuple sur la base de l'ethnicité, de la religion et de la région, d'une manière dont nous n'avons jamais été témoins dans notre histoire".

"Ce programme soigneusement chorégraphié a rendu les Nigérians vulnérables et a allumé la forme la plus divisive de conscience identitaire parmi notre peuple", dit-il, et il ajoute que les préjugés ont détruit les amitiés et les collaborations qui ont été construites au fil du temps.

En dépit de ces défis, l'évêque de Sokoto affirme que les chefs religieux "doivent retrouver et déployer leur autorité morale et éviter d'être victimes des stratagèmes des politiciens et de leurs attraits matériels".

"Nous devons être prêts à embrasser la modernité et à trouver comment préserver nos religions et nos cultures sans transformer la religion en un outil de tyrannie, d'exclusion et d'oppression", déclare Mgr Kukah.

Il ajoute : "Les chefs religieux doivent faire face à la réalité : ici au Nigeria et ailleurs dans le monde, des millions de personnes quittent le christianisme et l'islam."

"Pendant que nous sommes occupés à construire des murs de division avec les blocs de préjugés, nos membres deviennent athées mais nous préférons prétendre que nous ne le voyons pas", déclare Mgr Kukah.

Il note que les Nigérians "ne peuvent pas faire semblant de ne pas entendre les pas de nos fidèles qui s'éloignent vers l'athéisme et le sécularisme."

"Aucune menace ne peut arrêter cela, mais le dialogue peut ouvrir nos cœurs", déclare l'évêque nigérian de 69 ans.

Il ajoute : "Les chefs de religion, le christianisme et l'islam, doivent affronter en toute vérité le rôle de la religion dans la survie de notre pays."

"Aujourd'hui, les valeurs du dialogue interconfessionnel sont soumises à de fortes tensions et pressions, les extrémistes des deux côtés de nos religions dénigrant l'idée de dialogue avec leurs homologues d'autres religions", indique l'Ordinaire local du diocèse de Sokoto dans son message du 17 avril.

"L'ignorance et la mauvaise éducation se sont combinées aux préjugés pour créer l'idée fausse qu'une religion est supérieure aux autres. Avec tant de fraudeurs mal équipés qui se font passer pour des chefs religieux, il y a une obsession à diffamer les autres et à élargir nos différences", déclare l'évêque qui a été critiqué à plusieurs reprises pour avoir contesté la position du gouvernement sur l'insécurité.

Il ajoute que ses messages sur l'état du Nigeria "sont le fruit d'un sentiment de dégoût moral face à la façon dont la vie a été détruite dans mon pays".

"Aucun pays au monde ne subit ces blessures auto-infligées, des citoyens assassinant au hasard des citoyens innocents et s'en tirant à bon compte", déclare Mgr Kukah, et ajoute : "En tant que chrétien, il y a un seuil minimum d'indignité humaine que je peux supporter, car la raison pour laquelle Jésus est venu est que nous ayons tous la vie et que nous l'ayons pleinement."

Dans son message de Pâques du 17 avril, Mgr Kukah poursuit en exhortant les Nigérians à "crier contre ce qui diminue toute vie dans notre société."

"Une fois la dignité humaine respectée et restaurée, nous changerons de ton, mais pour l'instant, notre voix doit avoir un sentiment d'urgence", déclare l'évêque du diocèse de Sokoto.

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