jeudi, 14 novembre 2024 Faire un don
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Trois préoccupations que les évêques de la Conférence d'Afrique centrale souhaitent voir abordées pour que la paix règne

Members of the Association of Episcopal Conferences of Central Africa (ACEAC) with President Évariste Ndayishimiye of Burundi. Credit: Presidency of the Republic of Burundi

Les membres de l'Association des Conférences Épiscopales d'Afrique Centrale (ACEAC), composée des évêques catholiques du Burundi, de la République Démocratique du Congo (RDC) et du Rwanda, ont mis en évidence trois défis auxquels le peuple de Dieu est confronté dans leurs pays respectifs et qui doivent être relevés pour que la paix puisse prévaloir.

Dans leur déclaration publiée à l'issue de leur Assemblée ordinaire du 29 mai au 2 juin à Bujumbura, au Burundi, les membres de l'ACEAC expriment leur inquiétude face à l'insécurité et aux difficultés économiques, et soulignent le besoin de solidarité avec les victimes des inondations et des coulées de boue.

Les évêques catholiques déclarent que "la sécurité et la situation humanitaire n'ont fait que se détériorer au cours des dernières décennies, en particulier à la suite de conflits armés qui ont conduit au massacre de civils et au déplacement massif de populations".

"Cette situation préoccupante a pris une tournure particulière dans certaines provinces de l'Est de la RD Congo avec la résurgence du mouvement dit M23", déplorent les membres de l'ACEAC dans leur déclaration que ACI Afrique s'est procurée le vendredi 9 juin.

Ils ajoutent : "Ce mouvement a repris les armes à la fin de l'année 2021, plongeant la région dans la violence et créant une crise humanitaire très aiguë et complexe".

Face aux problèmes de sécurité, les responsables de l'Église catholique appellent les citoyens de leurs trois pays à "mettre fin aux préjugés, à la méfiance, à l'intolérance, à l'hostilité et à la violence partout dans le monde."

Les évêques catholiques du Burundi, de la RDC et du Rwanda appellent à la promotion d'une "coexistence pacifique, car, malgré les frontières géographiques qui délimitent nos pays et la diversité ethnique qui caractérise nos populations, nous sommes tous des frères et des sœurs égaux en dignité".

Ils décrivent les dirigeants politiques des trois pays comme "les garants de la paix pour leurs nations respectives" et les appellent à "travailler ensemble pour une paix durable dans la sous-région des Grands Lacs africains".

Pour aller de l'avant, les membres de l'ACEAC plaident en faveur d'un "dialogue régional incluant les communautés locales", qui, selon eux, doit "impliquer les organisations ecclésiales qui accompagnent les gens au quotidien dans les questions d'intérêt commun et dans leurs initiatives de paix".

En ce qui concerne les difficultés économiques, les évêques catholiques déplorent que "la situation actuelle dans la zone ACEAC ait un impact très négatif sur les droits de l'homme et la situation socio-économique".

"La population, qui vit déjà dans la pauvreté, se retrouve encore plus appauvrie et démunie", déplorent encore les dirigeants de l'Église catholique.

Ils soulignent l'urgence d'une "solidarité régionale pour le bien de nos peuples".

Portant leur attention sur les victimes des inondations et glissements de terrain meurtriers qui ont entraîné la mort de centaines de personnes dans la province du Sud-Kivu en RDC, les membres de l'ACEAC rappellent les conséquences des pluies torrentielles du 4 mai.

"La crise humanitaire causée par le conflit armé a été aggravée par les inondations et les coulées de boue provoquées par les fortes pluies, en particulier dans les diocèses de Nyundo et Ruhengeri au Rwanda, et dans le territoire de Kalehe au Sud-Kivu, où le désastre a touché des milliers de personnes, dont beaucoup sont mortes et d'autres portées disparues", affirment les évêques catholiques.

"À cela s'ajoute la destruction des infrastructures sociales et communautaires", ajoutent-ils, avant de poursuivre : "Il en est de même pour les inondations dans les régions de Bujumbura et d'Uvira, où la montée des eaux du lac Tanganyika a laissé de nombreuses familles sans abri et vivant dans des conditions très précaires."

Ils expriment "leur compassion et leur proximité paternelle et spirituelle aux familles endeuillées et sinistrées et les assurent de nos prières, en particulier pour ceux qui ont perdu la vie dans ces catastrophes".

Les chefs de l'Église catholique appellent les gouvernements, la communauté internationale et les personnes de bonne volonté "à continuer à venir en aide aux populations sinistrées".

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