Cité du Vatican, 03 juillet, 2023 / 7:50 PM
Selon le journal des Émirats arabes unis, le pape François a accordé à Al-Ittihad sa première interview à un média arabe.
Lors de l'entretien du 3 juillet, le pape a fait l'éloge des autorités des Émirats arabes unis et a parlé de la coopération interconfessionnelle, de la construction de la paix et de son document de 2019 sur la fraternité humaine.
François a également commenté l'incendie d'un Coran par un manifestant en Suède le 28 juin. Le livre saint des musulmans a été brûlé par un réfugié d'origine irakienne à l'extérieur d'une mosquée de Stockholm. L'incident a suscité l'indignation des musulmans du monde entier et a entraîné une descente de manifestants musulmans chiites à l'ambassade de Suède en Irak.
Après que d'autres demandes d'autorisation ont été rejetées parce qu'il était prévu de brûler des exemplaires du Coran, les tribunaux suédois ont jugé que les manifestations devaient être autorisées au nom de la liberté d'expression, a rapporté la BBC.
"J'ai été indigné et dégoûté par de tels actes", a déclaré le pape François en réponse à une question sur l'incident de la semaine dernière. "Tout livre considéré comme sacré par son peuple doit être respecté par respect pour ceux qui y croient. La liberté d'expression ne doit jamais servir d'excuse pour offenser les autres. Permettre cela est [à rejeter] et à condamner".
L'interview du pape a été publiée en arabe par Al-Ittihad et une transcription en anglais a été fournie aux journalistes.
Le pape François y déclare que "l'avenir de la coopération interreligieuse est fondé sur le principe de la réciprocité, du respect de l'autre et de la vérité".
Il a ajouté que le message de chaque religion devrait être non seulement de dénoncer le mal, mais aussi de promouvoir la paix : "Notre tâche, sans céder aux mesures de conciliation, est de prier les uns pour les autres, en demandant à Dieu la bénédiction de la paix, et de nous rencontrer, de dialoguer et de consolider l'harmonie dans un esprit de coopération et d'amitié".
"Notre tâche consiste à transformer le sens religieux en coopération, en fraternité et en actes de bien concrets", a-t-il ajouté.
Le pape a déclaré que la fraternité et l'attention aux autres "doivent s'adresser à tous sans distinction".
"Si je ne fais du bien qu'à ceux qui pensent ou croient comme moi, ma bienveillance est une hypocrisie, car le bien ne connaît ni discrimination ni exclusion.
François a qualifié son document sur la fraternité humaine, qu'il a signé en 2019 à Abou Dhabi avec le grand imam Ahmed el-Tayeb, de texte important "pour la coexistence pacifique de tous les êtres humains".
"Je voudrais dire que ce document est une lumière qui guide tous les hommes et femmes de bonne volonté sur le chemin de la coexistence et de la rencontre. C'est une feuille de route pour tous ceux qui choisissent courageusement d'être des artisans de paix dans notre monde déchiré par la guerre, la violence, la haine et la terreur", a-t-il déclaré.
"La fraternité humaine, a-t-il poursuivi, est l'antidote dont le monde a besoin pour se guérir du poison de ces blessures.
Le pape s'est également adressé aux jeunes et à l'assaut de négativité, de préjugés et de fausses nouvelles auquel ils sont confrontés aujourd'hui.
Il a déclaré que les jeunes doivent savoir comment utiliser les outils de la "liberté, du discernement et de la responsabilité".
"La liberté est ce qui distingue l'homme", a déclaré François. "Dieu nous a créés libres, même de le rejeter. Aujourd'hui, nous ne pouvons plus obliger nos jeunes à ne pas penser, à poser des questions, à être sceptiques, parce que la question est le chemin vers la vérité. Et parce que la liberté de conscience, la liberté de croyance, la liberté de pensée et la liberté d'expression sont essentielles pour les aider à grandir et à apprendre.
"Nous ne pouvons plus contraindre les jeunes d'aujourd'hui, qui tiennent dans leurs mains des téléphones portables leur permettant d'accéder à n'importe quelle information, à l'obscurité, à l'ignorance, à la haine et à l'isolement", a-t-il ajouté.
Le pape François a également parlé du discernement, qu'il a qualifié de "don de Dieu" et de "capacité à distinguer le faux du vrai".
Le pape François a fait l'éloge de la Maison de la famille abrahamique d'Abou Dhabi, qui offre un lieu de culte commun aux trois religions abrahamiques (judaïsme, christianisme et islam).
Le complexe, qui comprend une église, une synagogue et une mosquée, a ouvert ses portes au début de l'année.
"La Maison de la famille abrahamique est un lieu qui respecte la diversité, voulue par Dieu, et qui ne transforme pas la différence en mépris ou en cause de conflit", a-t-il déclaré.
"C'est un lieu de coexistence, de tolérance et de foi. Chacun de nous peut vivre sa foi dans le respect de la foi de l'autre et de la liberté humaine", a-t-il ajouté. "Seuls ceux qui ne sont pas sûrs de leur foi vivent dans la peur de rencontrer les autres et se précipitent dans la confrontation. Un vrai croyant vit sa foi sans se sentir menacé par les autres et sans avoir besoin de menacer les autres".
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