Khartoum, 05 juillet, 2023 / 5:24 PM
Le Service Jésuite des Réfugiés (JRS) au Tchad recherche des partenaires pour faciliter "une réponse digne et solide" aux victimes du violent conflit en cours au Soudan qui ont fui vers ce pays enclavé au carrefour de l'Afrique du Nord et de l'Afrique centrale.
Dans un rapport publié mercredi 5 juillet, les responsables de l'entité internationale pour les réfugiés de la Compagnie de Jésus (Jésuites) affirment que les personnes fuyant la guerre au Soudan qui a éclaté le 15 avril arrivent au Tchad dans des conditions "extrêmement vulnérables".
"Nous demandons un soutien pour donner une réponse digne et solide aux personnes qui fuient la violence", ont déclaré les responsables du JRS, ajoutant que les organisations non gouvernementales (ONG) sur le terrain au Tchad "n'ont pas la capacité suffisante pour couvrir tous les besoins".
Selon un rapport du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) datant du 1er juin, plus de 100.000 réfugiés soudanais sont arrivés au Tchad depuis que les violences entre les Forces Armées Soudanaises (SAF) et les Forces de Soutien Rapide (RSF) paramilitaires ont éclaté.
Le HCR a également indiqué que 200.000 Soudanais pourraient être forcés de fuir vers l'Est du Tchad dans les trois mois à venir.
Dans le rapport du 1er juillet, les responsables du JRS disent qu'ils s'efforcent de fournir une éducation aux enfants réfugiés dans le camp de réfugiés de Djabal, au Tchad.
"Les efforts du JRS se concentrent sur la protection de l'éducation des enfants, l'identification des enfants en âge d'aller à l'école dans les sites d'accueil et des enseignants qualifiés, ainsi que sur la distribution de matériel scolaire et la sensibilisation à l'importance de l'accès à l'éducation", indiquent les responsables du JRS.
Ils ajoutent : "Le JRS travaille également avec les autorités locales tchadiennes pour s'assurer que les enfants réfugiés soient acceptés dans les écoles nationales officielles".
Saleh, le directeur d'une école secondaire dans le camp de réfugiés de Djabal au Tchad, explique que les élèves sont confrontés à des difficultés qui les empêchent d'apprendre.
"Il ajoute que les étudiants soudanais et les enseignants au Tchad ont des difficultés à communiquer en raison de la langue.
"Au Soudan, l'enseignement est dispensé en arabe, alors qu'au Tchad, il est dispensé en français. En outre, les réfugiés soudanais ont perdu une grande partie de l'année scolaire en raison du déclenchement de la guerre", ajoute-t-il, avant de préciser : "Nous nous efforçons de rattraper le temps perdu dans leur éducation."
M. Ahmad, un enseignant soudanais du camp de réfugiés de Djabal, explique qu'il raconte aux enfants réfugiés son histoire depuis qu'il a quitté le Soudan en 2004, afin de les encourager.
"Je raconte aux enfants ma propre histoire, j'ai également fui le Soudan et je suis maintenant enseignant ici. J'essaie de leur expliquer qu'ici, ils peuvent se sentir en sécurité, au calme, et que petit à petit, ils oublieront les horreurs qu'ils ont vécues. À l'école, nous essayons de leur construire un avenir meilleur", explique l'enseignante soudanaise.
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