Wukari, 03 août, 2023 / 9:20 PM
L'évêque du diocèse catholique de Wukari au Nigeria, qui couvre la zone sud de Taraba, confrontée à des affrontements communautaires, a décrié le conflit, appelant à la paix comme "un espace de respiration" pour réaliser le développement dans la zone.
Dans sa déclaration que ACI Afrique a obtenue le mercredi 2 août, Mgr Mark Maigida Nzukwein déplore que la zone qui relève de la juridiction de l'Etat de Taraba n'ait pas réussi à maintenir la paix malgré le fait que la majorité de ses résidents soient chrétiens.
"Nous sommes vraiment fatigués d'être l'épicentre des affrontements communautaires dans l'État et dans le pays - une situation qui a refusé de nous donner un répit pour que la paix et le développement prospèrent dans la zone en particulier et dans l'État en général", a déclaré Mgr Maigida.
Il ajoute : "La paix et la tranquillité ont échappé au sud de Taraba pendant un certain temps maintenant parce que, malheureusement, les habitants de cette zone ont refusé de donner une chance à la paix. Ou plutôt, ils n'ont pas compris le véritable concept, la valeur et le fondement de la paix."
Les médias indiquent que la zone sud de Taraba est en proie à diverses crises ethniques qui continuent de créer des tensions, de coûter des vies, de conduire à la destruction de biens et à l'instabilité générale dans la plupart des régions de la zone.
Les communautés au centre des affrontements de la zone sud sont soit Kuteb/Jukun, Jukun/Tiv, ou Tiv/Kuteb et maintenant Ichen/Tiv. L'un des récents affrontements dans l'État nigérian a entraîné la mort d'au moins 50 personnes et l'incendie de plusieurs maisons le 1er juillet.
Dans son message du 2 août, Mgr Maigida déplore l'absence des agences de sécurité ainsi que le manque "d'intervention décisive pour étouffer dans l'œuf une crise qui s'envenime depuis si longtemps en termes de gestion et de résolution".
"On ne peut qu'imaginer l'ampleur des destructions de vies et de biens attribuables aux affrontements communautaires en cours dans le sud de Taraba", déclare l'évêque pionnier du diocèse nigérian créé en décembre de l'année dernière.
L'évêque nigérian de 54 ans a exhorté le gouvernement de l'État à se montrer à la hauteur de la situation et, en toute justice, à explorer tous les moyens possibles pour négocier une trêve entre les parties belligérantes dans l'intérêt de la paix.
Il a déclaré que le gouvernement de l'État "a la responsabilité indispensable de faire tout ce qui est en son pouvoir pour rassembler les gens en vue d'un dialogue soutenu visant à trouver une solution à court et à long terme à ce malheureux imbroglio".
"L'unité des bonnes gens du sud de Taraba, malgré leurs différences tribales, religieuses ou politiques, n'est pas négociable s'ils veulent faire des progrès significatifs en tant que peuple", a déclaré l'évêque qui est à la tête du diocèse depuis son ordination épiscopale en avril de cette année.
Mgr Maigida a exhorté les habitants de l'État à s'appuyer sur leurs valeurs chrétiennes et à revenir à la raison et à "redécouvrir la dignité de leur identité chrétienne qui seule peut rétablir leur équilibre mental afin qu'ils puissent raisonner ensemble et se sortir du bois à ce moment critique de leur histoire".
Il a ajouté : "Ils doivent réfléchir profondément pour comprendre que seule une véritable allégeance au Christ, fondateur du christianisme - qui est la Voie, la Vérité et la Vie - et la crainte de Dieu peuvent générer une paix durable en eux et autour d'eux, car il est le "Prince de la paix".
Mgr Maigida a ajouté : "Par son sang versé sur la Croix et en sa propre personne, il a déjà détruit l'hostilité qui séparait les hommes et les rendait ennemis les uns des autres".
Dans son message, l'évêque nigérian a également plaidé pour "la connaissance ou la prise de conscience du grand potentiel du sud de Taraba ; l'activation de toutes les structures de construction de la paix dans l'État ; la connaissance du concept correct de voisinage ; et la mise en place d'un leadership clairvoyant et déterminé comme moyens pouvant être utilisés pour résoudre définitivement le problème de la paix dans l'État".
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