Lisbon, 04 août, 2023 / 7:19 PM
Lors d'une réunion avec des travailleurs caritatifs portugais vendredi matin, le Pape François s'est écarté du script pour insister sur le fait que l'amour chrétien doit être vécu de manière tangible dans le monde et ne doit pas rester une invention des gens.
"Il n'y a pas d'amour abstrait, il n'existe pas", a déclaré le pape. "L'amour concret est celui qui se salit les mains.
Affirmant qu'il lui était difficile de continuer à lire le texte qu'il avait préparé, le Saint-Père a prononcé ces remarques impromptues après avoir entendu les témoignages de représentants de ministères, notamment d'un service qui aide les femmes enceintes et leurs bébés, d'une communauté formée pour aider les personnes atteintes d'un cancer et d'un centre de bienfaisance "polyvalent".
Le pape a opposé le témoignage de ces ministères, qui font partie d'une réalité "qui laisse une trace" et "est une source d'inspiration pour les autres", à celui des personnes qui évitent le contact avec les pauvres et les marginaux et recherchent plutôt une "vie distillée" qui n'est qu'une fantaisie.
"Combien de vies distillées, inutiles, qui traversent la vie sans laisser de trace parce que leur vie n'a pas de poids", a déclaré le pape.
La rencontre du pape avec des représentants d'organisations caritatives au Centro Paroquial de Serafina à Lisbonne s'inscrit dans le cadre de sa visite au Portugal et de sa participation aux Journées mondiales de la jeunesse.
Avant d'aller plus loin, le pape a souligné que l'amour concret "est l'origine et le but du voyage chrétien" et a parlé de deux aspects de la charité chrétienne.
Tout d'abord, il a souligné la nécessité de "faire le bien ensemble", en répétant "ensemble" avec la même insistance qu'il a utilisée pour parler de l'Église qui est pour "tout le monde" tout au long des trois jours qu'il a passés jusqu'à présent au Portugal.
Citant l'un des témoignages, le pape François a déclaré que nous ne devrions jamais définir les gens par leur maladie ou leurs difficultés, mais plutôt reconnaître que chacun est "un don précieux et sacré pour Dieu et pour la communauté chrétienne et humaine".
"De cette manière, enrichissons-nous tous ensemble, et que tous ensemble nous enrichissent, tels que nous sommes", a déclaré le pape, des mots qui résonnent profondément à la lumière de la récente autorisation de l'euthanasie par le Portugal, que le pape François a critiquée dans ses remarques aux fonctionnaires mercredi.
Le pape a ensuite évoqué la nécessité d'agir concrètement. Empruntant une homélie de saint Jean XXIII datant de 1960, le pape François a déclaré que l'Église n'était "pas un musée archéologique", mais "l'ancien puits du village qui fournit de l'eau aux gens d'aujourd'hui, comme il l'a fait dans les générations passées".
"Ce puits est destiné à étancher la soif des voyageurs nouvellement arrivés - tels qu'ils sont - qui portent le poids et la fatigue de leur voyage", a déclaré le pape, en continuant à vanter les ministères et les organisations caritatives portugaises qui ont répondu aux besoins concrets des personnes dans leurs communautés.
Un troisième aspect, "être proche des plus vulnérables", a été inclus dans la partie des remarques préparées par le pape qu'il n'a pas lue, tout comme une longue réflexion sur le témoignage de saint Jean de Dieu. Ce saint portugais du XVIe siècle a fondé les Frères Hospitaliers et était connu pour avoir dit à ceux qu'il mendiait : "Faites du bien, mes frères, à vous-mêmes ! - un témoignage fort de l'enrichissement du donateur par la charité.
Le pape a repris l'image d'un puits qui étanche la soif des gens en terminant ses remarques impromptues.
"Continuez et ne vous découragez pas. Et si vous vous découragez, prenez un verre d'eau et continuez".
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