Cité du Vatican, 23 septembre, 2023 / 4:05 PM
Le pape François a demandé aux personnes rassemblées samedi lors d'une messe à Marseille, en France, d'être des chrétiens qui "sautent de joie" face aux défis de la vie - avec des cœurs prêts à rencontrer le Seigneur et les autres.
Nous voulons être des chrétiens qui rencontrent Dieu dans la prière et nos frères et sœurs dans l'amour ; des chrétiens qui bondissent, palpitent et reçoivent le feu de l'Esprit Saint et se laissent ensuite enflammer par les questions de notre temps, par les défis de la Méditerranée, par le cri des pauvres - et par les "saintes utopies" de fraternité et de paix qui attendent d'être réalisées", a déclaré le pape le 23 septembre.
Le pape François était dans la ville portuaire de Marseille, dans le sud de la France, les 22 et 23 septembre, pour participer à la Rencontre méditerranéenne, un rassemblement œcuménique d'environ 120 jeunes et 70 évêques de 30 pays.
Le pape s'est adressé aux "Rencontres méditerranéennes" le samedi matin avant de célébrer la messe l'après-midi devant environ 50 000 personnes au stade Vélodrome de Marseille.
Dans son homélie, François a rappelé les paroles du prêtre français Saint-Vincent de Paul, qui a exhorté les chrétiens à "adoucir nos cœurs et à les rendre conscients des souffrances et des misères de notre prochain. Nous devons supplier Dieu de nous donner cet esprit de miséricorde qui est l'Esprit même de Dieu', jusqu'à reconnaître que les pauvres sont 'nos seigneurs et nos maîtres'".
S'inspirant de l'Évangile lu à la messe, il a réfléchi au passage de saint Luc dans lequel Marie, enceinte de Jésus, rend visite à sa cousine plus âgée, Élisabeth, qui est enceinte de saint Jean-Baptiste.
Lorsque Marie "entre dans la maison d'Élisabeth, l'enfant qu'elle porte, reconnaissant l'arrivée du Messie, bondit de joie et se met à danser comme David devant l'Arche", a déclaré François.
Il a expliqué que la visite de Marie à sa cousine Élisabeth nous enseigne à être des chrétiens qui "bondissent devant la vie" et dont le cœur est rempli de compassion et de miséricorde pour les autres - reconnaissant également que le Seigneur agit souvent dans nos vies par l'intermédiaire d'autres personnes.
L'agglomération marseillaise, située dans la région Provence en France, est catholique à près de 70 %, avec environ 742 000 catholiques pour une population d'un peu moins de 1,1 million d'habitants.
La visite de 27 heures de François dans la ville comprenait une prière mariale avec le clergé, un moment de réflexion pour les migrants perdus en mer et une visite privée avec les pauvres. Il s'est également entretenu avec le président français Emmanuel Macron et le premier ministre Élisabeth Borne.
La crise de l'immigration en Europe, et plus particulièrement dans la région méditerranéenne, a été le thème principal des discours du pape lors de sa visite. Selon le gouvernement français, lors d'un entretien privé de 30 minutes, François et Macron ont également abordé les situations en Ukraine, en Afrique et au Haut-Karabakh.
Une foule enthousiaste attendait le pape François pour la messe au stade Vélodrome le 23 septembre. Les personnes assises dans le stade, y compris les prêtres concélébrants, ont passé le temps en faisant "la vague" avant l'arrivée du pape et le début de la messe.
Dans son homélie, le pape a expliqué que bondir face à la vie signifie "sentir que quelque chose bouge dans notre cœur", à l'opposé d'un "cœur plat et froid, habitué à la vie tranquille, qui s'enferme dans l'indifférence et devient imperméable".
"Un tel cœur s'endurcit et devient insensible à tout et à tous, même au rejet tragique de la vie humaine, qui se manifeste aujourd'hui par le rejet de nombreux immigrants, d'innombrables enfants à naître et de personnes âgées abandonnées", a-t-il déclaré.
François a déclaré que cette indifférence peut signifier que les gens "souffrent de cynisme, de désenchantement, de résignation, d'incertitude et d'une tristesse générale", alors qu'avec la foi, au contraire, "nous pouvons reconnaître la présence de Dieu en toute chose".
"Face au mystère de la vie et aux défis de la société, ceux qui croient ont un élan, une passion, un rêve à cultiver, un intérêt qui les pousse à s'engager personnellement. Ils savent qu'en toute chose le Seigneur est présent, les appelant et les invitant à témoigner de l'Évangile avec douceur, afin de construire un monde nouveau, en utilisant les dons et les charismes qu'ils ont reçus", a-t-il déclaré.
Le pape François a terminé son homélie en invoquant la protection de Marie sur la France et toute l'Europe et en citant le poème "La Vierge à midi" du poète et dramaturge français Paul Claudel, décédé en 1955.
"Je voudrais offrir cette prière en utilisant les mots de Paul Claudel", a déclaré le pape : "Je vois l'église ouverte. ... / Je n'ai rien à offrir, rien à demander. / Je viens, Mère, seulement pour te regarder. / Pour te regarder, pour pleurer de bonheur, sachant que / je suis ton fils, et que tu es là. ... Pour être avec toi, Marie, dans ce lieu où tu es. ... / Parce que tu es là, toujours / Tout simplement parce que tu es Marie / Tout simplement parce que tu existes / Mère de Jésus-Christ, merci à toi."
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