Cité du Vatican, 29 septembre, 2023 / 7:55 PM
Le pape François a salué vendredi les efforts d'une agence des Nations Unies pour mettre fin à ce que le Saint-Père a appelé "le fléau de la perte et du gaspillage de nourriture" à travers la planète, le pape appelant à un "changement radical de paradigme" dans la façon dont le monde traite le gaspillage de nourriture.
Dans sa lettre à l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), Mgr Francis a déclaré à M. Qu Dongyu, directeur de la FAO, que la "culture dominante" a "conduit à la dénaturalisation de la valeur de la nourriture, la réduisant à une simple marchandise à échanger".
La lettre a été envoyée à l'occasion de la Journée internationale de sensibilisation aux pertes et gaspillages alimentaires, instituée par la FAO en 2020. L'ONU indique sur son site internet que cette journée a pour but d'aider à "prioriser les actions et à aller de l'avant avec l'innovation pour réduire les pertes et les gaspillages alimentaires."
Dans sa lettre de vendredi, le pape François a déclaré que le monde devait "être clair sur l'urgence d'un changement radical de paradigme", car "nous ne pouvons plus nous limiter à interpréter la réalité en termes d'économie ou de profit insatiable".
"La nourriture a un fondement spirituel et sa bonne gestion implique la nécessité d'adopter un comportement éthique", a-t-il écrit. "Lorsque nous parlons de nourriture, nous devons considérer le bien qui, plus que tout autre, garantit la satisfaction du droit fondamental à la vie et constitue la base de la subsistance digne de chaque personne.
Le gaspillage alimentaire, a déclaré François, "témoigne d'un mépris arrogant pour tout ce qui, en termes sociaux et humains, se cache derrière la production alimentaire".
"Jeter de la nourriture signifie ne pas valoriser les sacrifices, le travail, les coûts de transport et d'énergie impliqués dans l'apport d'une nourriture de qualité à la table", a-t-il écrit. "C'est méconnaître tous ceux qui travaillent dur chaque jour dans les secteurs de l'agriculture, de l'industrie et des services pour fournir des aliments qui ont été perdus ou gaspillés et qui n'ont pas atteint leur objectif louable.
Le pape a déclaré que les militants "ne peuvent pas continuer à invoquer la croissance de la population mondiale comme cause de l'incapacité de la terre à nourrir suffisamment tout le monde". Le problème de la faim dans le monde, a-t-il affirmé, réside dans "l'absence de volonté politique concrète de redistribuer les biens de la terre".
Au-delà de l'investissement en ressources financières et en temps pour résoudre le problème du gaspillage alimentaire, François a déclaré que la question devrait être abordée en "renforçant notre conviction que le gaspillage alimentaire est un affront aux pauvres".
"Je voudrais insister sur le fait que la nourriture que nous jetons est injustement enlevée des mains de ceux qui en manquent. De ceux qui ont droit au pain quotidien en raison de leur inviolable dignité humaine."
Le Saint-Père a déclaré qu'il était "profondément reconnaissant" aux Nations unies et à la FAO pour leurs efforts dans le domaine de l'alimentation.
La FAO indique sur son site internet que l'Agenda 2030 de l'ONU pour le développement durable appelle à "réduire de moitié le gaspillage alimentaire mondial par habitant au niveau des détaillants et des consommateurs et à réduire les pertes alimentaires le long des chaînes de production et d'approvisionnement."
Ces réductions, selon l'agence, apportent "des avantages tangibles pour les populations et la planète."
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