lundi, 25 novembre 2024 Faire un don
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Cette semaine au Synode sur la synodalité : Délibérations et agendas voilés

Les délégués du Synode sur la synodalité écoutent en petits groupes, le 4 octobre 2023, les conseils du Pape François pour les semaines à venir. | Crédit : Daniel Ibáñez/EWTN News

Le Synode sur la synodalité au Vatican connaîtra une nouvelle première cette semaine, avec le passage du travail en petits cercles à l'assemblée plénière - l'une des "Congrégations générales" officielles. Les journalistes pourront enfin, pour un temps, suivre les discours et les débats dans la salle d'audience.

L'un des discours les plus importants est celui du cardinal Jean-Claude Hollerich, en sa qualité de rapporteur général, à la fin de la discussion de chaque section du document.

Le prochain rapport - appelé "présentation" dans le calendrier du synode - est attendu le 13 octobre, et un autre aura lieu le 18 octobre. Il est probable que ces présentations seront également retransmises en direct.

Cette semaine est marquée par de nouveaux discours, mais aussi par des thèmes tels que les influences extérieures potentielles, la recherche de la communion synodale et les murmures de réforme qui résonnent dans les couloirs du Vatican.

Des agendas en jeu ?
Des inquiétudes subsistent quant à la possibilité pour des groupes de pression d'influencer le cours du synode. Ce n'est pas une coïncidence si, vendredi dernier, le cardinal Fridolin Ambongo Besungu, archevêque de Kinshasa, a déclaré lors d'une conférence de presse que personne n'apporterait son programme personnel, et encore moins n'essaierait de l'imposer aux autres. "Il n'y a pas d'agenda, nous sommes tous frères et sœurs", a réaffirmé le prélat africain.

Le cardinal congolais a également déclaré que les résultats du processus seraient "accueillis par tous comme la volonté de Dieu".

Il n'est guère surprenant que le synode mentionne la recherche de la communion : Il s'agit d'un refrain courant dans de nombreuses conversations annexes, évoquant un semblant de déjà vu - ou un retour au passé.

Avant 2014, on parlait de "consensus synodal", les documents étant soumis à un vote paragraphe par paragraphe. L'absence d'un vote à la majorité des deux tiers conduisait à ne pas publier les documents, une pratique visant à favoriser la communion plutôt que la division.

Dans un souci de transparence apparente, le pape François a déjà divulgué toutes les formes de documents finaux et le résultat du vote. Ce synode, cependant, suivra une voie différente.

Au lieu d'un document final, c'est un document de synthèse qui entrera en scène, son approbation dépendant davantage du récit général de l'expérience du synode que de chapitres particuliers.

En octobre 2024, l'approbation du texte final par l'assemblée pourrait potentiellement bouleverser le document de synthèse.

Les enjeux de cette semaine
L'attente est grande autour de ce qui se passera lundi après-midi, lorsque la commission synodale désignée pour rédiger le document de synthèse émettra des votes. Ces résultats - qui révèlent les noms des membres de la commission - pourraient donner un aperçu de la formulation du document ou, à tout le moins, indiquer le ton général des documents et, par conséquent, de l'ensemble du synode.

Selon le calendrier officiel, deux points clés de l'Instrumentum Laboris, le document de travail, doivent être discutés cette semaine :

Section B1 : "Comment pouvons-nous être plus pleinement signe et instrument de l'union avec Dieu et de l'unité du genre humain ?"

Section B2 : "Coresponsables de la mission" avec une question centrale : "Comment partager les tâches et les dons au service de l'Évangile ?

Les petits groupes de travail - "circoli minori" - doivent présenter leurs interventions le 11 octobre, puis finaliser et soumettre leurs rapports au Secrétariat général le 12 octobre.

Le processus se terminera par un après-midi libre consacré à un pèlerinage, vraisemblablement dans les catacombes romaines. À partir du 13 octobre, la section B2 de l'Instrumentum Laboris fera l'objet d'un examen minutieux.

Deux après-midi de cette semaine sont consacrés à la "conversation de l'Esprit", décrite comme un temps de discernement commun pour le synode. Décrit dans les sections 37 à 39 de l'Instrumentum Laboris, ce processus comprend trois phases : une délibération profonde avant de prendre la parole dans l'assemblée, une période de silence et de prière pour résonner avec les demandes des autres, et une session pour mettre en évidence les questions clés et forger un consensus commun.

Les "conversations de l'esprit" visent à élaborer un document qui incarne le consensus et l'esprit communautaire. Il reste à voir si cet objectif sera atteint. Le fait que le cardinal Hollerich ait déjà fait allusion à une feuille de route pour l'année à venir implique une plongée prudente dans les eaux pour l'instant.

L'année prochaine, ces "conversations" pourraient se concentrer sur des sujets spécifiques avec plus d'acuité, bien que cela reste du domaine de la spéculation.

Un programme de réforme au-delà du synode ?
Au début du synode, l'accent mis sur la confidentialité - exprimé par le pape François, le cardinal Mario Grech et M. Hollerich - a montré l'inquiétude suscitée par les agendas des médias. Cependant, il semble que certains groupes d'intérêt tentent cette semaine d'imposer leur agenda respectif, dans l'espoir de modifier l'essence même de l'Église catholique.

Des réformateurs autoproclamés sont à la tête d'une conférence intitulée Spirit Unbounded, prévue du 8 au 14 octobre et accessible en ligne. Deux documents encadrent cet événement : le "texte de Bristol" et une proposition de constitution pour l'Église catholique.

L'exploration du texte de Bristol dévoile un programme clair : Le document dépeint l'Église comme une entité "laïque", réclamant des "structures démocratiques à tous les niveaux", plaidant pour que le droit canon s'aligne sur la Déclaration universelle des droits de l'homme et appelant à une refonte du ministère liturgique.

De même, la proposition de constitution pour l'Église catholique fait écho à un ton séculier puisqu'elle définit une constitution rédigée par l'homme. Cependant, elle réaffirme que l'Évangile est la référence première de tout chrétien.

(L'histoire continue ci-dessous)

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Les observateurs de la Voie synodale allemande et d'autres initiatives connaissent bien la volonté de démocratiser l'Église.

Le programme mentionne également le théologien Rafael Luciani, qui fait partie des experts/facilitateurs du synode. M. Luciani a souligné à plusieurs reprises que les structures de l'Église avaient besoin d'une révision synodale.

Le programme présente le théologien de la libération controversé Leonardo Boff et l'ancienne présidente irlandaise Mary McAleese. Cette dernière a critiqué l'Église catholique en des termes très forts, utilisant des expressions telles que "canaux de l'homophobie" et affirmant que le baptême des bébés porte atteinte aux droits de l'homme.

Un autre intervenant est Cherie Blair, épouse de l'ancien premier ministre britannique Tony Blair. Son sujet est l'attitude et les enseignements catholiques à l'égard des femmes.

Tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de la salle du synode, la question que beaucoup se poseront cette semaine sera la suivante : Cette conférence parallèle au synode signifie-t-elle une mobilisation des groupes de pression ou s'agit-il d'une tentative d'influencer le discours des médias sans espoir de modifier la trajectoire du synode ?

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