Cité du Vatican, 27 octobre, 2023 / 3:15 PM
Le rapport de synthèse de l'assemblée synodale qui s'est tenue ce mois-ci à Rome est sur le point d'être finalisé - avec à la fois une anticipation et une appréhension croissantes quant au contenu de ce document essentiel.
La version finale du document, qui devrait synthétiser les débats de l'assemblée synodale ayant duré près d'un mois et portant sur la manière dont l'Église catholique peut mieux inclure tous ses membres, sera présentée demain matin aux 363 membres votants de l'assemblée. Les membres du synode devraient voter sur l'approbation du document samedi après-midi, la version officielle finale devant être publiée en fin de soirée.
Le document de synthèse devrait présenter les points de consensus auxquels l'assemblée est parvenue au cours de ses travaux sur des thèmes tels que l'inclusion et la gouvernance de l'Église, mais aussi les points de désaccord. Il a été décrit par les organisateurs comme étant simplement "transitoire", avec un "style simple" et une longueur "relativement courte" de 40 pages.
Bien que le document de synthèse ne soit pas un rapport synodal final qui sera présenté au pape, il est largement considéré comme un point d'inflexion critique, préparant le terrain pour l'étape finale du synode sur la synodalité, un processus de consultation mondial pluriannuel lancé par le pape François en octobre 2021.
Le texte de synthèse servira de pont entre l'assemblée de ce mois-ci et un deuxième rassemblement synodal prévu pour octobre 2024, qui à son tour offrira des propositions concrètes au Pape.
Par conséquent, qu'il soit "transitoire" ou non, le document est extrêmement important, car il fermera la porte à certains sujets et points de vue, tout en garantissant que d'autres resteront dans la conversation synodale.
Un examen minutieux
Des questions essentielles subsistent quant à la manière dont le texte représentera fidèlement la diversité des points de vue qui ont émergé au cours des quatre semaines de discussion - en particulier avec les nombreux rapports indiquant la présence d'une tension significative à l'intérieur de la salle, et les préoccupations émergeant quant au processus d'amendement de la version initiale du texte, que les membres du synode ont reçu mercredi matin.
En dehors de la salle Paul VI, le contenu attendu du document est déjà devenu la source d'importantes spéculations dans les médias, certains se demandant si le document "dira quelque chose de nouveau". D'autres se demandent plutôt si la description des points de vue de l'assemblée reflétera fidèlement ce qui s'est réellement passé dans la salle du synode - une question à laquelle il est difficile de répondre, étant donné l'accès limité du public aux délibérations du synode.
Les organisateurs du synode sont conscients du fait que la synthèse des travaux de l'assemblée fera l'objet d'un examen minutieux de la part de l'extérieur.
"Nous sommes bien conscients que ce synode sera évalué sur la base des changements perceptibles qui en résulteront", a déclaré lundi M. Hollerich, le rapporteur général du synode sur la synodalité.
Fuite du projet
Un rapport basé sur une version sous embargo du projet initial a été publié hier, suggérant que plusieurs membres du Synode ont demandé des changements significatifs au texte de synthèse avant sa finalisation, ce qui ajoute à l'examen minutieux du document final.
Publié par le média The Pillar, le rapport indique qu'un nombre non divulgué d'évêques a prévu de "repousser" des éléments controversés inclus dans le projet de 40 pages. Il s'agit notamment de la proposition d'établir un synode permanent pour conseiller le pape, de la description de l'évaluation du "consensus des fidèles" pour "déterminer si une doctrine ou une pratique particulière appartient à la foi apostolique", de l'introduction d'assemblées continentales et de la caractérisation dans le document des opinions de l'assemblée sur l'ordination des femmes, dont des sources ont dit à The Pillar qu'il s'agissait d'une position nettement minoritaire.
The Pillar a également rapporté que certains délégués ont exprimé leur inquiétude quant au manque de temps pour lire le document avant la phase d'amendement, qui a eu lieu jeudi.
Questions de procédure
Des questions de procédure connexes subsistent quant à la manière dont le document final est amendé et sera finalement approuvé.
Après avoir reçu le projet initial mercredi matin, le texte a fait l'objet d'une congrégation générale l'après-midi, au cours de laquelle les membres ont pu faire de brèves interventions sur son contenu.
Jeudi, les membres du Synode ont examiné le projet de texte en petits groupes - au nombre de 37, chacun comprenant une dizaine de membres votants.
Chaque petit groupe a examiné le document de 40 pages, paragraphe par paragraphe, et a discuté des changements souhaités avant de voter sur les amendements, appelés "modi". Les modi peuvent demander "l'élimination, l'ajout ou le remplacement de passages" dans le projet, a expliqué Paolo Ruffini, responsable de la communication du Synode, en début de semaine.
Chaque modification de paragraphe doit être approuvée par une majorité simple des membres du groupe restreint.
Contrairement aux rapports de table présentés plus tôt dans le processus, a déclaré un membre du Synode, ces amendements ont été directement soumis aux organisateurs, sans présentation à l'ensemble de l'assemblée. Les débats sur ces amendements ont été décrits comme particulièrement controversés, les participants étant conscients qu'il s'agissait de leur dernière chance d'influencer le contenu du document final.
Cette configuration soulève des questions quant à la capacité des rédacteurs du Synode à intégrer les commentaires de l'assemblée dans le document final, d'autant plus qu'un nombre important d'amendements a été soumis. Selon le point de presse de vendredi, 1 025 amendements ont été recueillis dans les petits groupes, puis 126 amendements supplémentaires ont été soumis par des individus.
Lors de la conférence de presse, il a également été confirmé que les députés voteront sur l'approbation du texte paragraphe par paragraphe. Chaque paragraphe devra être approuvé par les deux tiers des membres présents pour être inclus. On ne sait pas ce qui se passera si un paragraphe particulier ne reçoit pas un soutien suffisant de la part de l'assemblée, et comment cela pourrait affecter le document final.
Une fois approuvé, le document sera utilisé dans le cadre d'une autre forme de consultation de l'Église universelle qui devrait avoir lieu dans les mois qui séparent la fin de cette assemblée de l'assemblée synodale d'octobre 2024 - dont les membres du Synode ont discuté et voté les détails plus tôt ce matin.
Avant ces délibérations, M. Hollerich a déclaré que les participants au Synode devront retourner dans leurs Églises locales pour partager "les fruits de leur travail" et accompagner "les processus locaux qui nous fourniront les éléments nécessaires pour conclure notre discernement l'année prochaine".
Une chose est sûre : alors que d'autres étapes du Synode sur la synodalité restent à franchir, le contenu du document de synthèse de demain jouera un rôle essentiel dans l'élaboration du processus à venir.
(L'histoire continue ci-dessous)
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