Cité du Vatican, 22 novembre, 2023 / 7:55 PM
Cela fait 47 jours que la femme de Moshe Leimberg et sa fille de 17 ans ont été prises en otage par le Hamas.
"Nous n'avons rien vu ni entendu depuis. Cela fait 47 jours. Et je suis seul. Chaque jour, je me réveille [...] et j'attends une minute ou deux les bruits familiers que j'ai l'habitude d'entendre et il n'y a rien", a déclaré M. Leimberg lors d'une conférence de presse à Rome le 22 novembre.
"Ma famille a été enlevée et ma vie n'est plus ce qu'elle était et ne le sera plus jamais.
M. Leimberg était l'un des douze membres de familles d'otages détenus à Gaza qui ont rencontré le pape François au Vatican mercredi matin.
Le même jour, lors d'une réunion distincte, le pape a également rencontré dix Palestiniens dont certains membres de la famille ont péri lors des frappes aériennes sur Gaza.
Les rencontres du pape François avec les délégations israélienne et palestinienne ont eu lieu alors que l'on apprenait qu'un accord de cessez-le-feu de quatre jours avait été conclu, dans lequel le Hamas acceptait de libérer au moins 50 des quelque 240 otages pris lors de l'attaque du 7 octobre contre Israël.
"Je sais que mon fils ne fait pas partie de cet échange", a déclaré Evgeniia Kozlova aux journalistes après avoir rencontré le pape, précisant qu'elle ne sait pas combien de temps elle devra attendre pour savoir si son enfant rentrera un jour à la maison.
Rachel Goldberg, dont le fils unique a été enlevé lors du festival de musique Nova le 7 octobre, a déclaré qu'elle espérait que la rencontre avec le pape permettrait d'attirer davantage l'attention sur les otages qui attendent toujours d'être libérés.
"Je pense que le Saint-Père a beaucoup d'influence dans le monde entier. Outre les 1,3 milliard de catholiques qui le vénèrent et le respectent, je pense qu'il est très respecté dans le monde musulman, dans le monde juif, en fait, quelle que soit l'appartenance religieuse. Je pense donc que lorsqu'il parle, le monde entier l'écoute", a déclaré M. Goldberg à EWTN News.
"Les otages sont originaires de près de 30 pays différents. Ils sont âgés de neuf mois à 87 ans... C'est pourquoi la question des otages est vraiment une catastrophe humanitaire mondiale et doit être traitée comme telle".
Hersh, le fils de Goldberg, fêtait son 23e anniversaire au festival de musique lorsque des combattants du Hamas l'ont attaqué et ont lancé une grenade sur l'abri antiatomique en bord de route où il s'était réfugié. Des images vidéo montrent que son bras a été arraché lors de l'attaque.
"Nous avons depuis vu une vidéo (...) de lui et de ces deux autres garçons sortis de l'abri antiatomique et embarqués dans une camionnette du Hamas, qui s'est ensuite dirigée vers Gaza", a-t-elle déclaré. "Mon cœur a été enterré à Gaza.
Mme Goldberg a déclaré qu'elle s'était sentie "embrassée" par le pape et qu'elle pensait "qu'il ferait tout ce qu'il peut pour nous aider".
D'autres Israéliens se sont dits blessés que le pape n'ait pas passé plus de 20 minutes avec le groupe et qu'il n'ait pas eu le temps d'écouter les histoires de chacun des 12 membres de la famille, n'entendant que sept ou huit personnes de la délégation.
Yehuda Cohen, dont la fille faisait partie de la délégation qui a rencontré le pape, a qualifié la rencontre avec le pape François de "décevante".
"La réunion aurait dû durer assez longtemps pour que les gens puissent s'exprimer", a-t-il déclaré. "Nous sommes venus d'Israël pour le rencontrer.
La rencontre du pape François avec la délégation palestinienne n'a duré qu'une vingtaine de minutes.
Le pape François a rencontré aujourd'hui des membres des familles de certains des Israéliens pris en otage par le Hamas.
Parmi eux, Alexandra Ariev, dont la sœur de 19 ans a été enlevée le 7 octobre.
"C'est ma seule sœur. Elle est tout ce que j'ai... Aidez ma sœur pour qu'elle puisse rentrer à la maison" pic.twitter.com/2r2M0EP5Fj
- Courtney Mares (@catholicourtney) 22 novembre 2023
Le pape a parlé de son expérience de la rencontre avec les deux groupes lors de l'audience générale sur la place Saint-Pierre.
"Ce matin, j'ai reçu deux délégations, l'une d'Israéliens dont des parents sont otages à Gaza et l'autre de Palestiniens dont des parents souffrent à Gaza. Ils souffrent tellement et j'ai entendu comment ils souffrent tous les deux. C'est ce que font les guerres, mais ici nous sommes allés au-delà des guerres, ce n'est pas une guerre, c'est du terrorisme", a déclaré le pape François.
"S'il vous plaît, allons de l'avant pour la paix. Prions pour la paix. Prions beaucoup pour la paix", a-t-il ajouté. "Nous prions pour le peuple palestinien, nous prions pour le peuple israélien, pour que la paix arrive.
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