Cité du Vatican, 29 novembre, 2023 / 1:28 AM
Le pape François, qui se remet d'une grippe et d'une infection des voies respiratoires, a assisté mercredi à son audience générale hebdomadaire, mais sa réflexion a été lue pour lui par un fonctionnaire du Vatican.
L'apparition du Saint-Père dans la salle d'audience Paul VI le 29 novembre est intervenue un jour après que ses médecins l'ont persuadé d'annuler un voyage prévu à Dubaï pour la conférence COP28 sur le changement climatique, qui devait se tenir du 1er au 3 décembre.
Le pape, qui a dû demander à un assistant de lire sa réflexion sur l'Angélus dimanche, s'est assis sur la scène devant la foule pendant toute la durée de l'audience publique d'une heure, qui comprenait un spectacle de cirque.
Dans ses remarques préparées, lues par Monseigneur Filippo Ciampanelli de la Secrétairerie d'État du Saint-Siège, le pape François a mis en garde contre les dangers d'une refonte de la société sur la base d'une "vision de la vie technocratique et matérialiste qui rejette ceux qui ne produisent pas et peine à regarder au-delà de l'immanent".
Ce point a été renforcé par une référence à l'histoire biblique de la Tour de Babel, qui est une leçon sur le fait que l'homme "sacrifie toute individualité à l'efficacité de la collectivité".
La particularité d'aujourd'hui est que "nous pourrions même dire que nous nous trouvons dans la première civilisation de l'histoire qui cherche globalement à organiser une société humaine sans la présence de Dieu, concentrée dans d'immenses villes qui restent horizontales malgré leurs gratte-ciel vertigineux", a fait remarquer le pape.
Dans cette recherche de "l'efficacité du collectif", il y a plutôt un désir "qui absorbe l'unicité de chacun dans une bulle d'uniformité".
Mais ces tendances "sont des ambitions dangereuses, aliénantes et destructrices", en particulier dans le contexte actuel, car cette "cohésion, au lieu de la fraternité et de la paix, est souvent basée sur l'ambition, le nationalisme, l'homologation et les structures techno-économiques qui inculquent la persuasion que Dieu est insignifiant et inutile : non pas tant parce que l'on cherche plus de connaissances, mais surtout pour plus de pouvoir".
Conscient de ces défis, le pape François a suggéré qu'Evangelii Gaudium, son exhortation apostolique de 2013 sur la proclamation de l'Évangile dans le monde d'aujourd'hui, offre un antidote potentiel à cette tendance désormais omniprésente, affirmant qu'il doit y avoir "une évangélisation capable d'éclairer ces nouveaux modes de relation avec Dieu, avec les autres et avec le monde qui nous entoure, et d'inspirer des valeurs essentielles. Elle doit atteindre les lieux où se forment de nouveaux récits et paradigmes, en apportant la parole de Jésus au plus profond de l'âme de nos villes".
Le pape François a noté que la proclamation de l'Évangile n'est pas simplement un projet abstrait, ni une "répétition d'un style acquis, mais un témoignage que l'Évangile est vivant aujourd'hui, ici, pour nous". Au contraire, elle se construit sur le dialogue qui exige de "fréquenter les espaces où l'on souffre, où l'on travaille, où l'on étudie, où l'on réfléchit, en habitant les carrefours où les êtres humains partagent ce qui a un sens pour leur vie".
"Cela signifie être, en tant qu'Église, un ferment de dialogue, de rencontre et d'unité. Après tout, nos propres formulations de la foi sont le fruit du dialogue et de la rencontre entre les cultures, les communautés et les diverses situations", a-t-il poursuivi.
"Nous ne devons pas craindre le dialogue : Au contraire, c'est précisément la confrontation et la critique qui nous aident à préserver la théologie d'une transformation en idéologie".
On ne s'ennuie jamais au Vatican. Ce matin, lors de l'audience générale, une troupe de cirque s'est produite devant le pape François. pic.twitter.com/cMHqgMc9HW
- Colm Flynn (@colmflynnire) 29 novembre 2023
À la fin de l'audience, le Saint-Père a réitéré son appel à la paix et ses prières pour ceux qui continuent à souffrir de la guerre entre Israël et le Hamas.
"J'espère que la trêve en cours à Gaza se poursuivra, afin que tous les otages soient libérés et que l'accès à l'aide humanitaire nécessaire soit toujours autorisé", a-t-il observé. "J'ai entendu parler de la paroisse sur place : Il n'y a pas d'eau, il n'y a pas de pain, et les gens souffrent. Ce sont les gens simples, les gens ordinaires qui souffrent".
Le pape a également eu des mots très durs à l'égard des fabricants d'armes : "Il y a un groupe qui gagne beaucoup d'argent : les fabricants d'armes ; ils gagnent bien leur vie sur la mort des autres.
Le Saint-Père a conclu en remerciant les membres d'une troupe de cirque qui s'est produite pendant l'audience.
"Le cirque exprime une dimension de l'âme humaine : celle de la joie gratuite, cette joie simple, faite de la mystique du jeu", a déclaré le pape François.
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