Nairobi, 29 novembre, 2023 / 11:04 PM
Les évêques catholiques d'Afrique ont souligné les problèmes qui affectent divers pays africains, notamment la pauvreté, les conflits entre États, ainsi que les coups d'État dans certains endroits, et ont lancé un appel au continent pour qu'il cultive une "culture de la fraternité".
Dans un communiqué publié à l'issue de la réunion de leur comité permanent et de la célébration du jubilé d'or du Comité épiscopal panafricain pour les communications sociales (CEPACS) à Lagos, au Nigeria, les membres du Symposium de la Conférence épiscopale d'Afrique et de Madagascar (SCEAM) souhaitent également que la crise dans la région du Sahel soit résolue.
Dans une déclaration transmise à ACI Afrique le jeudi 29 novembre, les évêques catholiques d'Afrique ont déclaré : "Malgré les efforts concertés de nombreux gouvernements pour stimuler la reprise économique à la suite de la pandémie de COVID-l9 - une crise qui a eu un impact indélébile sur le continent - la pauvreté continue d'être un défi omniprésent dans de nombreux pays".
Ils ont déclaré que les présentations faites lors de leur réunion de Lagos "ont mis en lumière l'aggravation des conditions auxquelles sont confrontées les familles en situation de vulnérabilité".
"Ces rapports soulignent les défis importants auxquels sont confrontés les jeunes, en particulier les difficultés à trouver un emploi, même après des années d'études et d'acquisition de compétences. Cette situation met en évidence la nécessité d'une action concertée et d'un soutien dans ces domaines", ont déclaré les membres du SCEAM.
Dans leur déclaration, les évêques catholiques ont également exprimé leur inquiétude face aux "conflits interétatiques et aux guerres qui s'ensuivent, qui ont tragiquement fait de nombreuses victimes innocentes, notamment parmi les enfants".
"Dans nos prières, nous nous souvenons solennellement de toutes ces victimes qui ont tragiquement perdu la vie à cause des ambitions incontrôlées de certains dirigeants. Ces dirigeants, mus par leurs intérêts personnels, les agendas de leurs clans ou les objectifs de leurs alliés étrangers, ont placé ces priorités au-dessus du bien-être de leurs propres nations", ont déclaré les responsables de l'Église en Afrique.
Réfléchissant aux élections à venir dans certains pays, les membres du SCEAM ont déclaré : "Il est devenu évident que certaines de ces élections sont apparemment orchestrées pour favoriser les candidats soutenus par l'État, ce qui sape le processus démocratique".
À ce sujet, ils notent que "plusieurs conférences épiscopales ont fait part de leurs préoccupations".
Les évêques ont réitéré le message de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), affirmant que "la stabilité de notre pays et le bien-être de notre peuple dépendent de manière significative de la tenue d'élections libres, inclusives, transparentes et pacifiques".
Dans la déclaration signée par le président du SCEAM, le cardinal Fridolin Ambongo de Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC), les évêques catholiques d'Afrique ont exprimé leur inquiétude face à l'incidence des coups d'État au Sahel et en Afrique centrale.
Ils ont déclaré : "Ces événements contrastent avec les coups d'État des années 1970 et 1980, dont l'objectif principal était l'acquisition et la conservation prolongée du pouvoir".
"Les coups d'État récents se caractérisent par une intention quelque peu messianique, visant prétendument à libérer la population des injustices et à mettre fin au monopole de la richesse nationale par des dynasties politiques bien établies et leurs alliés internationaux", ont-ils ajouté.
Les membres du SCEAM ont également déclaré que "la population en général a manifesté son soutien aux putschistes, considérant ces actions comme l'expression d'une frustration et d'une colère profondes à l'égard d'injustices de longue date".
Ils ont noté que "ces événements ont provoqué une réévaluation critique des stratégies géopolitiques de longue date imposées aux nations africaines, en particulier celles qui sont riches en ressources naturelles".
"Nous sommes opposés aux coups d'État, une position conforme aux enseignements de l'Église, qui rejette fermement la prise de pouvoir par la force", ont déclaré les évêques, avant de poursuivre : "L'Église plaide en faveur de la démocratie, un système qui facilite la participation des citoyens à la prise de décision politique et garantit que les gouvernés ont la capacité de choisir, de contrôler et, le cas échéant, de remplacer pacifiquement leurs dirigeants".
Tout en reconnaissant que la démocratie n'est pas sans faille, les membres du SCEAM ont déclaré : "Nous sommes convaincus que, comparée à d'autres formes de gouvernance, la démocratie est préférable".
La situation au Sahel et en Afrique centrale "appelle au discernement".
"L'Église reste profondément préoccupée par le bien-être des populations de ces régions, en particulier celles qui ont manifesté leur soutien aux gouvernements intérimaires formés à la suite des récents coups d'État", ont déclaré les évêques.
L'Afrique est à la croisée des chemins. Et nous sommes appelés à établir une culture de la fraternité".
"Cette démarche s'inscrit dans le droit fil des exhortations répétées du pape François à construire des ponts de fraternité. De tels efforts sont essentiels pour insuffler une nouvelle vitalité et un nouvel esprit à notre continent. En embrassant et en encourageant ce sens de la fraternité, nous pouvons ouvrir la voie à une Afrique plus unifiée et plus prospère", ont déclaré les membres du SCEAM.
Ils ont imploré la Vierge Marie, Reine de l'Afrique, d'intercéder pour nous afin que la justice et la paix règnent en Afrique.
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