Cité du Vatican, 13 janvier, 2024 / 7:00 PM
Le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d'État du Vatican, a commenté la réaction divisée au document Fiducia Supplicans, qui a suscité de nombreuses réactions de la part des conférences épiscopales.
"Ce document a suscité de très vives réactions, ce qui signifie que l'on a touché un point très délicat, très sensible, qui devra faire l'objet d'un examen plus approfondi", a déclaré M. Parolin vendredi 12 janvier, lors d'une conférence tenue à l'Accademia dei Lincei, à Rome.
Le cardinal a ajouté que "si ces ferments servent à marcher selon l'Évangile pour donner des réponses à aujourd'hui, ces ferments sont également les bienvenus", tout en réitérant que "l'Église est ouverte et attentive aux signes des temps mais doit être fidèle à l'Évangile".
Lorsqu'un journaliste italien lui a demandé si le document était une erreur, le plus haut diplomate du Vatican a répondu sèchement : "Je n'entre pas dans ces considérations ; les réactions nous disent qu'il a touché un point très sensible.
Le document du 18 décembre du Dicastère pour la doctrine de la foi a permis aux prêtres d'offrir des bénédictions non liturgiques aux couples en situation "irrégulière", y compris aux couples homosexuels, notant "qu'il s'agit d'une contribution spécifique et innovante à la signification pastorale des bénédictions, qui permet d'élargir et d'enrichir la compréhension classique des bénédictions".
"Ce qui a été dit dans cette déclaration concernant les bénédictions des couples de même sexe est suffisant pour guider le discernement prudent et paternel des ministres ordonnés à cet égard. Ainsi, au-delà des indications fournies ci-dessus, il ne faut pas s'attendre à d'autres réponses sur les moyens possibles de réglementer les détails ou les aspects pratiques des bénédictions de ce type", a écrit le cardinal Víctor Manuel Fernández, chef du dicastère pour la doctrine de la foi, dans Fiducia Supplicans.
Toutefois, à la suite d'une vive réaction des conférences épiscopales d'Afrique et d'Europe de l'Est et de dénonciations vigoureuses de la part de certains hauts prélats de l'Église, le cardinal Fernández a publié un communiqué de presse de cinq pages le 4 janvier afin de clarifier le document, en précisant que son application dépendra "des contextes locaux et du discernement de chaque évêque diocésain avec son diocèse".
"Dans certains endroits, il n'y a pas de difficultés pour leur application immédiate, alors que dans d'autres, il sera nécessaire de ne pas les introduire, tout en prenant le temps nécessaire à la lecture et à l'interprétation", a poursuivi M. Fernández dans la lettre.
Le cardinal Fridolin Ambongo Besungu, archevêque de Kinshasa et président du Symposium des conférences épiscopales d'Afrique et de Madagascar (SCEAM), a fait l'une des déclarations les plus fermes à ce jour.
Dans sa lettre du 11 janvier, M. Ambongo souligne que les évêques africains "ont réaffirmé avec force leur communion avec le pape François", mais note que Fiducia Supplicans a provoqué "une onde de choc" et a "semé des idées fausses et des troubles dans l'esprit de nombreux fidèles laïcs, de personnes consacrées et même de pasteurs, et a suscité de vives réactions".
Dans son discours au clergé de Rome le 13 janvier, le pape a apporté des précisions sur le document, affirmant que "la disposition sur la bénédiction des couples homosexuels concerne les personnes, pas les organisations. Si l'association LGBT vient, non, mais toujours des personnes. Nous bénissons des personnes, pas des péchés".
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