Le Vatican clarifie le mandat d'un évêque camerounais au milieu d’une controverse

Le Conseil de l'Université a désapprouvé ce changement, écrivant en réaction : "Les actions de Mgr Bibi ont atteint des niveaux de commotion sans précédent résultant de la publication d'articles qu'une personne raisonnable considérerait comme peu aimables à l'égard de l'évêque ou du poste qu'il occupe".

Dans une lettre de plainte adressée au conseil d'administration de la Fédération internationale des universités catholiques (FIUC), Sobe Clive Ndikum, qui a été le représentant légal de l'université, a décrit le changement au CUIB comme une "ingérence abusive".

Le nouveau président du CUIB "a causé des dommages irréparables et de la méfiance parmi les étudiants, les membres de la faculté, les laïcs et les autres sympathisants de notre communauté chrétienne en prenant des décisions mal informées, malavisées et irréfléchies qui dépassent le cadre de son mandat et de son autorité", a écrit l'avocat qui dirige le cabinet Intellectum le 11 juin, le même jour de l'annonce des changements. 

Dans ce contexte, le représentant du Pape François dans le pays a déclaré que Mgr Bibi, en sa qualité d'"administrateur apostolique est l'autorité légitime sur tous les prêtres, religieux et autres personnels de mission dans le diocèse de Buea et se réserve le droit de nommer, transférer, révoquer ou licencier des personnes conformément aux prescriptions du Code de droit canonique et aux instructions spécifiques qui lui sont données par le Saint-Siège". 

"Ce document est valable jusqu'à ce que le Saint-Père nomme un nouvel évêque diocésain dans le diocèse de Buea et qu'il prenne en charge la fonction. Ce n'est qu'à ce moment-là que l'autorité de l'administrateur apostolique cesse", a déclaré Mgr Murat, d'origine turque, qui a été nonce apostolique en Zambie et au Malawi, dans sa déclaration du 15 juin.

Suite à la clarification du Nonce, Mgr Bibi a annoncé la cessation des services de l'entreprise de Sobe à l'Université Catholique, vieille de 10 ans, qui offre une formation en entreprenariat.

"En tant que seule autorité légitime sur le diocèse de Buea, et en tant que chancelier et propriétaire de l'Institut universitaire catholique de Buea", Mgr Bibi a écrit le 16 juin, déclarant "que l'avocat Sobe Clive du cabinet Intellectum n'a pas été autorisé à engager une action au nom de l'Institut universitaire catholique de Buea".

Mgr Bibi, 48 ans, a été nommé administrateur apostolique du diocèse de Buea en décembre dernier. Il fait partie du clergé du diocèse de Bamenda au Cameroun, où il est évêque auxiliaire depuis sa nomination en janvier 2017.