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Le synode sur la synodalité ne concernait pas les « styles de vie alternatifs » : Un évêque catholique en RCA

Le Synode sur la synodalité, la XVIe Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques, que le pape François a officiellement inaugurée en 2021 et prolongée jusqu'en 2024, n'était pas centré sur les « modes de vie alternatifs », a déclaré l'Ordinaire local du diocèse catholique de Bossangoa en République centrafricaine (RCA).

Dans un rapport publié le 10 janvier, Mgr Nestor-Désiré Nongo-Aziagbia, qui faisait partie des délégués du Synode représentant l'Église en Afrique, est cité disant : « Contrairement aux spéculations et à certaines incompréhensions, le Synode n'a pas été convoqué pour discuter des modes de vie alternatifs. »

Mgr Nongo-Aziagbia reconnaît les discussions autour de sujets controversés, notamment l'accompagnement des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et queer (LGBTQ), ainsi que des personnes vivant dans des unions polygames.

Les délégués au Synode sur la synodalité ont reconnu « des tensions entre les convictions culturelles en Afrique et les débats mondiaux sur l'inclusivité », parmi d'autres défis pastoraux, indique le délégué, qui représentait l'Association des conférences épiscopales de la région de l'Afrique centrale (ACERAC), en faisant allusion à des sujets sensibles comme l'accompagnement des personnes LGBTQ et l'ordination de diaconesses.

À partir des délibérations du Synode sur la synodalité, Mgr Nongo-Aziagbia rappelle que « toute personne ayant besoin de soins pastoraux, y compris celles qui sont LGBTQ+ ou vivant des situations polygames, doit recevoir une compréhension pastorale. »

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Dans le rapport publié le 10 janvier, l'Ordinaire local du diocèse de Bossangoa, qui est également président de la Conférence épiscopale centrafricaine (CECA), évoque le partage des préoccupations et les efforts pour y répondre.

Se référant aux préoccupations des délégués représentant l'Église en Afrique, le membre centrafricain de la Société des missions africaines (SMA) est cité déclarant : « Certaines préoccupations que nous avons partagées concernent le peuple de Dieu à travers le monde. Cela est également vrai des préoccupations que nous avons entendues d'autres régions. »

Le pape François a inauguré le Synode sur la synodalité comme un parcours pluriannuel sous le thème « Pour une Église synodale : communion, participation et mission ».

La première session du Synode sur la synodalité s'est tenue du 4 au 29 octobre 2023, se concluant par un rapport sommaire de 42 pages. Un Document final de 52 pages pour la XVIe Assemblée a suivi la deuxième session du Synode du 2 au 27 octobre 2024.

Les membres du Synode ont approuvé le Document final le 26 octobre 2024. Pour sa part, le pape François a approuvé sa publication, choisissant de le mettre en œuvre directement au lieu de publier une exhortation apostolique post-synodale comme cela est habituellement pratiqué.

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Le Document, approuvé par les 355 membres du Synode présents, propose des réformes substantielles pour le renouveau de l'Église, notamment des propositions pour élargir les rôles de leadership des femmes, une plus grande participation des laïcs aux prises de décision, et des réformes structurelles significatives comme le renforcement des conseils pastoraux au niveau paroissial et diocésain, l’organisation régulière d’assemblées ecclésiales à tous les niveaux de l'Église, et l’intensification du dialogue œcuménique.

Les délégués à la session d'octobre 2023 ont encouragé les évêques catholiques d'Afrique « à promouvoir un discernement théologique et pastoral sur la question de la polygamie ». Ils ont également invité les membres du Symposium des Conférences épiscopales d'Afrique et de Madagascar (SCEAM) à favoriser « l'accompagnement des personnes vivant dans des unions polygames et se tournant vers la foi ».

Durant cette session, le président du SCEAM, le cardinal Fridolin Ambongo, a présenté « un plan en quatre phases » que les évêques catholiques d'Afrique ont convenu de suivre pour aborder le défi de la polygamie sur le continent.

Lors de sa présentation du 2 octobre 2024 à Rome, le cardinal Ambongo a confirmé que les évêques catholiques d'Afrique « travaillent actuellement sur un plan en quatre phases » tel qu'adopté par les membres du comité permanent du SCEAM.

La première phase, qui consiste à constituer un groupe de travail d'experts chargé d’identifier « certains éléments fondamentaux pour une réponse pastorale appropriée » à la réalité de la polygamie en Afrique, se conclura par une documentation visant à fournir « des réponses complètes » à la question : « Quelle est la forme d'accompagnement pastoral la plus appropriée pour soutenir les personnes dans des relations polygames ? »

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La distribution de cette documentation aux Conférences épiscopales africaines pour examiner des améliorations et des propositions de lignes pastorales constituera la deuxième phase, a précisé le cardinal Ambongo, ajoutant que le Dicastère pour la Doctrine de la Foi du Vatican sera sollicité pour examiner le document provisoire.

Lors de la troisième phase du plan, les évêques catholiques d'Afrique « auront pour tâche d'examiner, d'approuver et d'adopter le contenu de ce document lors de la prochaine Assemblée plénière du SCEAM en juillet 2025 ».

Enfin, « le document de consensus qui aura été voté et adopté par les évêques sera ensuite soumis au Dicastère pour la Doctrine de la Foi pour des orientations théologiques et doctrinales supplémentaires », a précisé le membre congolais de l'Ordre des Frères Mineurs Capucins (OFM Cap).

« L'Église en Afrique, fidèle à la doctrine catholique sur le mariage, s'engage à trouver le moyen le plus adapté d'accompagner ses frères, ses fils et ses filles vivant dans des situations conjugales polygames », a ajouté le président du SCEAM.

Il a expliqué que le « plan en quatre phases » adopterait « la méthode synodale de consultation et de collaboration » pour développer « une réponse pastorale complète à la polygamie ».

Dans le rapport publié le 10 janvier, Mgr Nongo-Aziagbia a reconnu le rôle du SCEAM dans l’orientation de l’approche pastorale envers les personnes vivant dans des unions polygames en Afrique.

Il a également réfléchi sur sa participation au Synode sur la synodalité en tant que délégué, déclarant : « Depuis deux ans, l’universalité de l'Église m'a permis d'expérimenter d'une manière complètement nouvelle ce corps unique de l'Église du Christ. »

Le dirigeant catholique centrafricain a décrit le Synode sur la synodalité comme « une expérience unique » où cardinaux, évêques, membres du clergé, religieux et religieuses, ainsi que laïcs, ont collaboré pour faire avancer l'Église, afin que personne ne soit laissé pour compte.

« Certaines des orientations vers la paix issues du Synode sur la synodalité renforceront la Conférence des évêques pour continuer à promouvoir la paix dans leurs pays respectifs en encourageant ceux qui prônent la guerre à s’asseoir ensemble et à dialoguer », a déclaré Mgr Nongo-Aziagbia, cité dans le rapport publié le 10 janvier.