Corruption et mauvaise gestion
Dans leur message, les membres de la CENC dénoncent la corruption comme un « cancer persistant » qui compromet le progrès du Cameroun.
Faisant référence au récent discours de fin d’année du Président Paul Biya, les évêques catholiques soulignent : « Le Chef de l’État reconnaît que le malaise des Camerounais découle également de la mauvaise gouvernance et donc d’une mauvaise gestion des affaires publiques. Il a cité, par exemple, le cas des routes et des infrastructures urbaines. »
Les évêques insistent sur le fait que la corruption freine le développement, perpétue la pauvreté et érode la confiance dans les institutions.
« Chacun semble obligé de corrompre ou d’être corrompu. C’est comme si nous étions contraints de vivre avec la corruption et de l’accepter comme une réalité quotidienne, renforçant ainsi ce fléau », regrettent-ils.
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Échecs d’infrastructure et de gouvernance
Les évêques pointent du doigt la gestion gouvernementale des infrastructures, mettant en évidence le retard dans le développement routier et l’aménagement urbain malgré des allocations budgétaires importantes.
« Comment expliquer que l’année 2024 se soit terminée avec seulement 446 kilomètres de routes asphaltées et 228 kilomètres de routes réhabilitées ? », interrogent-ils.
Ils poursuivent : « Comment expliquer que 65 ans après l’indépendance, notre développement ne puisse garantir des droits humains fondamentaux tels que le droit à l’alimentation, à l’éducation, à des soins de santé de qualité, à la justice, bref, au droit à la vie ? »
Appel à un renouveau national et au dialogue
Face à la violence persistante dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, les évêques plaident pour un dialogue sincère et la réconciliation.
« La crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, ainsi que les troubles dans l’Extrême-Nord, bien que contenus, continuent de faire des victimes. Dans la région du Nord-Ouest en particulier, où la reconstruction avait commencé, la violence persiste avec des groupes de guérilla semant la terreur », soulignent-ils.
Ils ajoutent : « La violence dure depuis sept ans. Est-ce que ceux qui alimentent la guerre s’enrichissent scandaleusement et ne veulent pas qu’elle prenne fin ? »
Les évêques appellent à l’humilité des dirigeants politiques et à un dialogue apaisé, affirmant que « la vraie paix vient de la réconciliation, non des cimetières ».
Recommandations pour l'avenir
Dans leur message, les évêques proposent des mesures concrètes : promouvoir la transparence, créer des emplois pour les jeunes, combattre la corruption, garantir les droits humains, et investir dans des infrastructures durables.
Ils exhortent aussi les citoyens à exercer leurs droits avec responsabilité et les médias à préserver l’éthique journalistique.
Espoir malgré les défis
Malgré un sombre tableau, ils encouragent à garder espoir. « Dieu est avec nous. Et si Dieu est avec nous, qui peut être contre nous ? »
Ils concluent en appelant à la responsabilité individuelle pour faire prospérer le Cameroun et invoquent la protection de la Vierge Marie, Reine de la Paix.