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Le nonce apostolique au Cameroun exhorte les chrétiens à être des « artisans d'espoir et de paix »

L’Année jubilaire 2025 de l’Église catholique offre au peuple de Dieu au Cameroun une occasion de promouvoir la paix et l’espérance, a déclaré le représentant du Saint-Père dans la nation d’Afrique centrale.

Dans son homélie lors de la messe de clôture du 48e Séminaire annuel des membres de la Conférence épiscopale nationale du Cameroun (CENC), Mgr José Avelino Bettencourt a médité sur le thème de l’Année jubilaire 2025, « Pèlerins de l’espérance », encourageant les fidèles à réfléchir sur « le pouvoir profond et révolutionnaire de l’espérance ».

« L’espérance est capable de générer la confiance. L’espérance est capable de générer un avenir de paternité et de fraternité même lorsque beaucoup de choses autour de nous semblent fausses, perdues et mortes », a déclaré Mgr Bettencourt lors de la célébration eucharistique du samedi 11 janvier, qui s’est tenue à la cocathédrale de la Miséricorde divine du diocèse catholique de Buéa.

Le diplomate du Vatican a ajouté : « Nous avons tous soif d’espérance… L’espérance est puissante pour ceux qui ont la foi et font confiance aux autres. L’espérance unit les générations et renforce les communautés. »

« Nous sommes tous appelés à être des artisans d’espérance et de paix », a-t-il souligné, avant de poursuivre : « Le Saint-Père comprend les besoins de notre temps et nous offre les outils pour bâtir ensemble l’avenir, pour avoir de l’espérance, faire confiance à l’espérance et porter les semences de l’espérance. C’est la mission qui nous est confiée en cette année sainte. »

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Le pape François a officiellement lancé l’Année jubilaire 2025 juste avant la messe de la veille de Noël 2024, avec l’ouverture de la Porte sainte de la basilique Saint-Pierre.

Plus tôt, il avait annoncé le début d’une Année de prière le 21 janvier 2024 en préparation de l’Année jubilaire 2025 de l’Église, la deuxième de son pontificat après le Jubilé extraordinaire de la miséricorde en 2015.

Le Saint-Père a déclaré que l’Année jubilaire 2025 serait « une année dédiée à redécouvrir la grande valeur et l’absolue nécessité de la prière dans la vie personnelle, dans la vie de l’Église et dans le monde ».

Le 9 mai 2024, en la solennité de l’Ascension de notre Seigneur Jésus-Christ, le pape François a solennellement proclamé la prochaine Année jubilaire 2025 lors d’une cérémonie à la basilique Saint-Pierre, au cours de laquelle il a délivré la bulle d’indiction du Jubilé prévu, « Spes non confundit » (« L’espérance ne déçoit pas »).

L’Année jubilaire offre au peuple de Dieu à travers le monde l’opportunité de participer aux divers événements jubilaires prévus au Vatican ainsi que dans leurs Églises épiscopales respectives et dans les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique (IVCSVA).

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Dans son homélie du 11 janvier, le nonce apostolique au Cameroun, qui représente également le Saint-Père en Guinée équatoriale, a contextualisé le Jubilé dans la vision plus large du pape François pour un monde plus compatissant.

Citant la bulle d’indiction du Jubilé, le diplomate portugais du Vatican a souligné la nécessité de manifester des actes d’amour concrets, en particulier envers les marginalisés, notamment les pauvres, les malades, les prisonniers et les migrants.

« Chaque évêque frère au Cameroun a ouvert une Porte sainte pour l’Année jubilaire. Nous sommes rappelés que nous sommes tous des pèlerins de l’espérance. Tout le monde peut participer », a-t-il déclaré en faisant référence au thème de l’Année jubilaire 2025.

« La porte est grande ouverte ; il n’est pas nécessaire de frapper. Combien de fois avons-nous laissé la fierté ou la peur fermer ces portes de réconciliation et de grâce ? » a demandé Mgr Bettencourt, ajoutant : « Nous devons avoir le courage d’être créatifs, de renforcer l’unité dans la diversité. »

L’archevêque catholique a exhorté le peuple de Dieu à « ouvrir grand les portes de vos cœurs », soulignant que « le message chrétien commence avec chacun de nous. D’abord en nous-mêmes, nous devons apprendre à nous aimer les uns les autres. »

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Nonce apostolique au Cameroun depuis sa nomination en août 2023, Mgr Bettencourt a rappelé l’appel de l’Évangile à incarner l’amour et l’unité comme chemin vers la véritable paix.

« Jésus, le Prince de la paix, propose des attitudes d’amour et d’unité qui contrastent radicalement avec les méthodes violentes du monde. Les artisans d’espérance et de paix sont remplis d’un amour qui chasse la peur », a-t-il déclaré dans son homélie à la cocathédrale de la Miséricorde divine du diocèse de Buéa.

Mgr Bettencourt a salué le peuple du diocèse de Buéa pour son esprit de réconciliation, déclarant : « Ici à Buéa, l’amour s’est révélé être une force unificatrice qui brise les murs construits par l’homme. »

Il a plaidé pour l’unité comme marque distinctive des familles, des institutions et des nations, insistant sur la nécessité de promouvoir la paix comme une « mission individuelle et collective » fondée sur un engagement mutuel.

Membre du clergé de l’archidiocèse catholique d’Ottawa-Cornwall au Canada, il a invité ses confrères évêques à guider les fidèles en tant que « pasteurs d’espérance, de paix et de grâce », les remerciant pour leur travail incessant, qu’il a qualifié de « source d’espérance pour beaucoup ».

« Que notre très Sainte Mère, Reine de la paix, Patronne du Cameroun, intercède pour nous et que la divine miséricorde de Jésus vous bénisse tous », a imploré Mgr Bettencourt dans son homélie du 11 janvier.

Les évêques catholiques du Cameroun se sont réunis dans le diocèse catholique de Buéa du 4 au 11 janvier pour explorer des moyens de mettre en pratique les délibérations de la XVIe Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques, le Synode sur la synodalité, que le pape François a officiellement inauguré en 2021.

Le 48e Séminaire annuel des membres de la CENC s’est déroulé sous le thème « Vivre la synodalité dans notre Église locale ». Le prochain séminaire doit se tenir dans le diocèse catholique de Kumba en janvier 2026.

Dans son discours lors de la messe de clôture du Séminaire annuel, le président de la CENC, Mgr Andrew Nkea Fuanya de l’archidiocèse de Bamenda, a remercié les catholiques de Buéa pour leur hospitalité.

« Nous avons tous commencé nos travaux avec nos cœurs ouverts à la parole de Dieu afin qu’il nous aide à discerner ce que l’Esprit dit à l’Église au Cameroun aujourd’hui et particulièrement ce que l’Esprit dit à notre Conférence épiscopale nationale aujourd’hui », a déclaré Mgr Nkea.

En réfléchissant au thème du Séminaire annuel de la CENC de 2025, il a déclaré : « Nous avons compris la nécessité d’une conversion de notre attitude pastorale afin d’être des signes de communion et de participation pour une mission efficace dans nos Églises particulières et au sein de notre Conférence épiscopale. »

Notre vocation en tant qu’Église est de continuer à travailler ensemble dans le lien de l’amour et de l’unité afin que le monde croie en celui qui nous a envoyés », a-t-il dit, poursuivant : « Nous avons découvert la nécessité de marcher ensemble sous la direction de l’Esprit Saint afin d’être dans nos Églises particulières des disciples et des missionnaires suivant Jésus-Christ. »

« Être une Église synodale qui prie, travaille et marche ensemble signifie que nous, les pasteurs et nos Églises particulières, écoutons également nos frères et sœurs, les prêtres et les diacres, les personnes consacrées et les laïcs », a ajouté l’archevêque catholique camerounais.

Il a poursuivi : « Nous avons également décidé de partager les fruits du document final du synode afin d’accueillir les joies et les peines ainsi que les attentes de tout le peuple de Dieu. Tout cela nous permettra de répondre à la question que nous nous posons depuis quelques années. Quelle Église, quelle Conférence épiscopale Dieu veut-il pour nous au Cameroun ? »

Comme l’a déclaré le pape François il y a quelques années, le monde dans lequel nous vivons et que nous sommes appelés à aimer et à servir, même dans ses contradictions, exige de l’Église le renforcement des synergies dans tous les domaines de sa mission », a poursuivi Mgr Nkea.

Il a ajouté : « C’est précisément le chemin de la synodalité que Dieu attend de l’Église du troisième millénaire. Nous ne devons pas avoir peur de répondre à cet appel, qui correspond si bien à nos cultures et traditions africaines. »

En rappelant les délibérations de la semaine du Séminaire annuel, l’archevêque a exprimé sa conscience des défis auxquels le peuple de Dieu au Cameroun est confronté.

« Nous avons tenu un séminaire en tenant compte du contexte social et économique très difficile de notre pays, et les blessures et inégalités scandaleuses ne pouvaient que résonner à nos oreilles, nous faisant entendre le cri de désespoir de nombreux Camerounais qui n’arrivent plus à joindre les deux bouts », a-t-il dit.

Ces cris, issus des souffrances de nos concitoyens qui luttent réellement pour leur subsistance, ont donné à notre travail une gravité particulière. Nous n’avons pu que prier pour toutes les victimes de la violence, de la faim et de la corruption », a déclaré le chef de l’Église catholique, qui a commencé son ministère épiscopal en août 2013 en tant qu’évêque coadjuteur du diocèse camerounais de Mamfé.

Il a ajouté : « Nous avons prié d’une manière particulière pour notre jeunesse, dont l’exode vers des pâturages plus verts montre clairement qu’il peut ne pas y avoir d’avenir pour eux dans notre pays si nous ne changeons pas nos méthodes. »

Pour le président de la CENC, « la synodalité signifie aussi la solidarité. En tant qu’évêques du Cameroun, nous exprimons notre proximité avec tous ceux qui souffrent. »

Jude Atemanke

Jude Atemanke est un journaliste camerounais passionné par la communication de l'Église catholique. Il est titulaire d'une licence en journalisme et communication de masse de l'Université de Buea au Cameroun. Actuellement, Jude est journaliste pour ACI Afrique.