Advertisement

Le projet de loi angolais visant à réglementer la vente et la consommation d'alcool est « nécessaire», selon la caritas

Le Coordonnateur du Département de l’Environnement de la Commission Catholique pour la Justice et la Paix (CCJP) de la Conférence Épiscopale d’Angola et São Tomé (CEAST) a salué le projet de loi visant à réglementer la vente et la consommation d’alcool en Angola.

Le projet de loi sur la commercialisation et la consommation de boissons alcoolisées dans ce pays d’Afrique australe a été présenté à l’Assemblée nationale en janvier 2024.

Renvoyé au Parlement angolais le 8 janvier pour de nouveaux débats et son approbation par les législateurs, le projet de loi propose d’interdire la vente d’alcool à une distance de 300 à 500 mètres des institutions spécifiées, du lundi au vendredi, entre 8 heures et 18 heures.

Dans une interview accordée à ACI Afrique le lundi 13 janvier, Bento Sitongua a exprimé son soutien à ce projet de loi qui vise également à interdire la vente d’alcool aux mineurs et à limiter sa disponibilité près des lieux de culte, des écoles, des hôpitaux, des postes de police et des cimetières.

« Cette loi nous encourage ; une loi qui freine l’utilisation irresponsable de l’alcool dans une société où nous avons l’un des taux de mortalité routière les plus élevés », a déclaré M. Sitongua à ACI Afrique, ajoutant : « L’une des principales causes de cette mortalité est l’alcool. »

Advertisement

Le responsable de la CEAST a souligné qu’en Angola, « un pays où la jeunesse consomme visiblement de façon excessive de l’alcool, allant jusqu’à en faire une compétition pour savoir qui peut boire le plus, ce type de législation est bienvenu et nécessaire pour corriger les comportements nuisibles ».

Il a exprimé son soutien à la mise à distance des débits de boissons, affirmant : « Cette mesure réduit le risque de contact. »

« Dans une société où l’alcool est excessivement libéralisé, même lors des funérailles et dans les sites religieux, ce projet de loi répond à la commercialisation irresponsable de l’alcool qui engendre des comportements inacceptables dans les espaces sacrés », a expliqué M. Sitongua.

« Éloigner la vente d’alcool des lieux sacrés tels que les églises, les postes de police, les écoles et les cimetières aide à prévenir des comportements inappropriés », a-t-il poursuivi, ajoutant que le projet de loi « contribue à la protection de la vie, qui est l’une des valeurs les plus précieuses, un bien fondamental sur lequel reposent d’autres droits et valeurs ».

Il a insisté sur l’importance de protéger les écoles, affirmant : « Nous ne pouvons pas ignorer la nécessité de préserver les espaces où les jeunes passent beaucoup de temps. »

Plus en Afrique

« Malheureusement, nous voyons une génération submergée par l’alcool, ce qui conduit à de nombreux comportements déviants », a déploré le responsable de la CCJP, expliquant : « L’Église soutient les lois qui imposent des limites, favorisent l’équilibre et la modération. Selon notre enseignement, les passions non maîtrisées sont pécheresses et représentent des comportements immoraux. »

M. Sitongua a décrit l’état d’ivresse comme « un problème grave, en particulier lorsque les individus perdent le contrôle de leur consommation ».

« Lorsqu’une société normalise un tel comportement, elle corrompt son tissu moral et affecte de nombreuses vies. Par conséquent, cette loi mérite un soutien total », a-t-il affirmé.

Le représentant de la CCJP a poursuivi : « L’Église appelle à une conduite éthique et à la régulation des passions. Tout ce qui conduit au désordre et à l’immoralité va à l’encontre de nos valeurs. La sobriété et la modération sont essentielles. La vente d’alcool dans les espaces sacrés ou à proximité des églises, des cimetières ou des écoles est fondamentalement incompatible avec les normes religieuses et morales. »

Il a exprimé son optimisme quant au fait que la législation proposée améliorerait la moralité publique.

Advertisement

« Nous espérons qu’elle encouragera les bonnes conduites, protégera les valeurs éthiques et garantira que les lieux sacrés resteront libres de l’influence perturbatrice de l’alcool. L’alcool altère la perception, réduit la conscience du danger et conduit à des actes regrettables. Il est impératif de réglementer sa vente et sa consommation », a-t-il souligné.

Enfin, M. Sitongua a appelé à l’approbation rapide et à l’application de cette loi, ajoutant : « Des mesures punitives efficaces sont nécessaires pour dissuader les infractions. »

João Vissesse