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L'éditeur de l'autobiographie du pape François : « Il a donné une liberté absolue, sans lignes rouges »

« L'espérance est le pilier qui sous-tend toute la vie du pape François et le fil conducteur de ce long récit, même dans les pages où il raconte de véritables horreurs », a commenté Carlo Musso, l'éditeur italien de l'ouvrage autobiographique du pape François “Espérance”, allant droit au but en ce qui concerne la vertu théologique si fondamentale dans la vie du souverain pontife.

Le volume devait être publié après la mort du Saint-Père, mais il a changé d'avis au dernier moment, a expliqué M. Musso dans une interview accordée à ACI Prensa, le partenaire de CNA pour les informations en langue espagnole : « Son idée était de publier un livre posthume, mais le Jubilé de l'Espérance 2025 est arrivé et est devenu une occasion propice pour le mettre en lumière », a-t-il expliqué.

Dans cet ouvrage, qui a été publié le 14 janvier, le Saint-Père souligne la grande différence entre l'optimisme - quelque chose de plus fugace, qui peut être ici aujourd'hui et disparaître demain - et l'espérance, qu'il conçoit comme une force active.

Le livre est le fruit d'un processus de six ans - jusqu'à très récemment secret - visant à mettre par écrit les mémoires du Saint-Père. « Dans l'autobiographie, le lecteur pourra évidemment avoir un aperçu de sa vie personnelle, de sa vie sacerdotale et de l'ensemble du pontificat. Mais il est clair que l'espérance a été le ciment qui les unit, car même dans les difficultés, dans les tragédies, le pape François envoie toujours un message d'espérance concret et invincible », a déclaré l'éditeur.

« L'espérance » compile des conversations, des messages et des textes que le Saint-Père lui a fournis. « J'ai ensuite rédigé une première version, puis nous l'avons revue ensemble pour en vérifier l'exactitude », a raconté M. Musso, précisant que le pape n'avait écarté aucun sujet : « Il a donné une liberté absolue, sans ligne rouge ».

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« Ce voyage a commencé en 2019 et se termine au début du mois de décembre 2024, lorsque le pape a créé 21 nouveaux cardinaux qui ont une fois de plus démontré sa vision d'une Église universelle », a-t-il expliqué.

L'éditeur italien - qui a appris à connaître le pape François dans toute sa dimension humaine - souligne qu'il s'agit d'un « homme né en 1936 qui ne regarde en arrière que pour projeter son regard encore plus loin. »

Au fil des 400 pages, le souverain pontife raconte à la première personne les péripéties de sa vie qui ont marqué ses 88 ans, depuis son enfance en Argentine au sein d'une famille d'immigrés italiens jusqu'à son accession au rang de successeur de saint Pierre.

Tout commence par un épisode terrifiant : le naufrage du navire transatlantique Principessa Mafalda, surnommé le « Titanic italien ». Ses grands-parents, ainsi que son père Mario, avaient acheté des billets pour voyager sur le navire qui avait quitté Gênes le 11 octobre 1927 à destination de Buenos Aires.

Cependant, ils n'ont finalement pas embarqué sur le navire car ils n'ont pas pu vendre leurs biens à temps. « C'est la raison pour laquelle je suis ici aujourd'hui ; vous ne pouvez pas imaginer combien de fois j'ai remercié la divine providence pour cela », raconte le pontife dans le livre.

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Pour Musso, cet épisode a influencé la « sensibilité » du pape sur ce sujet, comme beaucoup d'autres qui ont marqué son magistère, tels que la cruauté de la guerre ou son inclination à ouvrir des voies au dialogue interreligieux. « Son expérience personnelle de la fraternité apparaît clairement lorsqu'il dit qu'il était courant pour lui d'interagir avec des musulmans et des juifs », a noté M. Musso.

Dans le dernier chapitre, le pape François imagine l'avenir de l'Église, qui « continuera à aller de l'avant, car je ne suis qu'un pas ».

« Je rêve d'une papauté toujours plus orientée vers le service et la communauté », écrit-il.

Le Saint-Père prédit, entre autres, que l'Église catholique « deviendra de plus en plus universelle et que son avenir et sa force viendront aussi d'Amérique latine, d'Asie, d'Inde, d'Afrique, ce qui se voit déjà dans la richesse des vocations ».

Il propose également que l'Église et les catholiques grandissent « en créativité, en compréhension des défis de l'époque contemporaine, en ouverture au dialogue et en ne se laissant pas enfermer par la peur ».

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Pour autant, M. Musso assure que la mémoire du pape François est, en réalité, « un moment présent et continu, et qu'il ne s'agit donc pas d'une simple narration du passé ».

« L'espoir est son héritage pour l'humanité », a-t-il ajouté.

Cet article a été publié pour la première fois par ACI Prensa, le partenaire de CNA pour les informations en langue espagnole. Il a été traduit et adapté par CNA.

Victoria Cardiel