«Nous prenons des mesures concrètes» : un responsable catholique en Côte d'Ivoire sur le plan triennale de santé mentale

Prévue pour durer trois ans, l’initiative « se concentrera sur trois piliers clés : la sensibilisation et l’éducation, la mobilisation communautaire pour une meilleure identification et prise en charge, ainsi que la promotion d’opportunités de réinsertion pour les patients stabilisés », a-t-il expliqué.

« Des campagnes de sensibilisation seront menées dans les paroisses des zones urbaines et rurales pour lutter contre la stigmatisation et changer les perceptions du public sur la maladie mentale », a poursuivi le prêtre, ajoutant : « Il est temps de briser les tabous et de promouvoir une culture de solidarité et d’empathie en faveur de ces personnes, pour une société plus inclusive et plus compatissante. »

Le Père Ameledji a insisté sur l’importance d’aller à la rencontre des personnes vivant avec des troubles mentaux et a ajouté : « Dans ces frères et sœurs malades, nous devons reconnaître le visage du Christ. »

« L'Église travaillera avec les familles et les communautés pour aider à identifier les personnes en détresse et faciliter leur accès aux soins médicaux et spirituels », a souligné le Secrétaire Exécutif National pour la Pastorale de la Santé de la CECCI.

Un élément clé de l’initiative est la création de partenariats pour offrir des formations et des opportunités d’emploi aux personnes en convalescence, afin de favoriser leur réinsertion dans la société, a-t-il précisé.

Le lancement officiel de l’initiative était prévu pour le 11 février à la paroisse Saint-Jacques de Cocody, dans l'archidiocèse d’Abidjan, lors de la Journée mondiale des malades.

« Ce lancement sera un moment de prière pour les personnes souffrant de maladies mentales et leurs familles, tout en soulignant l’urgence de traiter les questions de santé mentale dans notre société », a déclaré le Père Ameledji lors de la conférence de presse du 10 février.

Il a également indiqué que l’Église catholique collaborera avec le Ministère de la Santé, de l'Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle afin d’assurer le succès de cette initiative, notamment en matière de communication et d’engagement public.

« Comme le Bon Samaritain, soyons sensibles à leur souffrance et travaillons ensemble, dans un esprit synodal, pour restaurer leur dignité », a-t-il lancé.

Lors de la conférence de presse, le Professeur Koua Médard, directeur-coordinateur du Programme National de Santé Mentale en Côte d’Ivoire, a souligné les défis croissants posés par les troubles mentaux dans le pays.

Il a insisté sur la nécessité d’un effort collectif pour assurer une prise en charge adéquate, en particulier pour les personnes vivant dans la rue.