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Un archevêque catholique en Angola propose une constitution qui représente tous les citoyens

Mgr Zacarias Kamwenho a critiqué la constitution actuelle de l'Angola, la qualifiant de constitution basée sur les partis et inspirée des constitutions marxistes-léninistes, qui, selon lui, ne reflète pas l'identité de tous les Angolais.

Dans son homélie du mercredi 5 février à la chapelle de la Conférence des évêques catholiques d'Angola et de São Tomé (CEAST), Mgr Kamwenho, qui a dirigé l'archidiocèse catholique de Lubango en Angola jusqu'en septembre 2009, lorsqu'il a pris sa retraite à l'âge de 75 ans, a exprimé l'espoir que le pays s'achemine vers une constitution plus inclusive et représentative de son peuple.

L'archevêque catholique angolais de 90 ans a abordé la nécessité d'une réflexion constitutionnelle alors que le pays accueille le Congrès sur le Droit Constitutionnel du 6 au 7 février.

L'événement, organisé par l'Université catholique d'Angola (UCAN), se déroule sous le thème « Constitution et Normativité au XXIe siècle : Défis et Perspectives. »

Mgr Kamwenho a souligné la nécessité pour les Angolais de prendre en main leur nation, déclarant : « Ce symposium devrait aider les Angolais à assumer leurs responsabilités envers leur pays, car la constitution que nous avons aujourd'hui reste un document basé sur les partis, inspiré des constitutions marxistes-léninistes, et tous les Angolais ne s'y identifient pas. »

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La constitution de l'Angola a subi plusieurs modifications depuis l'indépendance. La première version a été promulguée en 1975, lorsque le pays a obtenu son indépendance, marquant la transition du régime colonial. En 1992, une deuxième version a été adoptée, passant l'Angola d'un système à parti unique à une démocratie multipartite. La constitution actuelle, établie en 2010 et révisée en 2022, fêtera son 15e anniversaire en 2025.

L'événement de deux jours à Luanda commémore également les 50 ans de l'indépendance de l'Angola, le 25e anniversaire de l'Université catholique d'Angola et le 15e anniversaire de la constitution actuelle.

Il se tient au bâtiment d'extension de l'Université Michael Kennedy, réunissant des intervenants nationaux et internationaux.

Mgr Kamwenho a souligné l'importance du dialogue constitutionnel continu en Angola, en disant : « Un symposium comme celui-ci nous rappelle que notre loi fondamentale doit être réfléchie, mise à jour et adoptée par tous. Cette initiative est louable. Il y a près d'un an et demi, un symposium similaire dirigé par la société civile a suscité des discussions significatives et soulevé des questions importantes. »

Mgr Kamwenho a déploré que les discussions constitutionnelles soient souvent considérées comme des sujets intouchables. « Malheureusement, en Angola aujourd'hui, discuter de la constitution reste un tabou, comme si c'était quelque chose de sacré qui ne peut être remis en question », a-t-il dit.

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Mgr Kamwenho a exhorté les Angolais, en particulier les chrétiens, à jouer un rôle actif dans la construction de l'avenir de leur pays.

« Ce symposium est une occasion pour nous tous de prendre position et d’assumer nos responsabilités en tant que chrétiens angolais et angolais chrétiens », a déclaré l'archevêque émérite de Lubango.

Il a également appelé les dirigeants du gouvernement à diriger avec conviction morale, leur rappelant : « Un vrai chrétien, qu'il soit législateur ou homme politique, doit comprendre qu'il est temps d'agir avec justice, de se repentir des erreurs passées et d’adopter les valeurs de l’Évangile. »

João Vissesse