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« Nous devons travailler dur pour changer le Cameroun : Un évêque aux catholiques

Le Président de la Commission Épiscopale pour la Communication à la Conférence Épiscopale Nationale du Cameroun (CENC) a exhorté les catholiques de la nation d'Afrique centrale à embrasser leur rôle de porteurs d’espérance et à travailler avec diligence pour transformer le pays, qui se prépare à une élection présidentielle plus tard cette année.

Dans une interview accordée à ACI Afrique en marge de la 8ᵉ Session du Conseil National des Communicateurs Catholiques du Cameroun, Mgr Sosthène Léopold Bayemi Matjei, Évêque du diocèse catholique d’Obala, a souligné l’importance de la prière, de l’unité et de la participation à la vie nationale.

« Nous devons nous battre pour nous assurer que ce que le Seigneur promet s’accomplisse. Nous devons prier, nous devons être unis, nous devons travailler dur pour changer le Cameroun », a déclaré Mgr Bayemi à ACI Afrique le mercredi 26 février.

Il a ajouté : « C’est notre pays ; le Seigneur nous l’a donné. Chacun d’entre nous doit s’assurer de donner le meilleur de lui-même afin que le Seigneur puisse réaliser ce qu’Il a prévu pour notre pays. »

Mgr Bayemi a reconnu les défis auxquels le pays est confronté, mais a insisté sur le fait que les catholiques doivent jouer un rôle actif dans la construction de son avenir.

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« Nous avons la certitude que le Seigneur est avec nous. Nous ne sommes pas du tout abandonnés. Mais il y a aussi cette autre dimension de la vertu d’espérance qui est la prière », a déclaré l’évêque camerounais.

Mgr Bayemi a souligné que le véritable changement au Cameroun doit être enraciné dans la prière, faisant référence à l'enseignement de l'Évangile sur le pouvoir de la prière contre le mal.

« Ce type d’esprit mauvais ne peut être chassé que par la prière. L’esprit mauvais qui est au Cameroun — l’esprit mauvais de la corruption, de la division, de la pauvreté — cet esprit mauvais ne peut être chassé que par des personnes qui prient vraiment », a affirmé l’Ordinaire local d’Obala.

Il a appelé les chrétiens à vivre une communion profonde avec Dieu comme fondement de leurs efforts.

« Cette prière n’est pas une simple formule ou un rituel, mais une communion réelle, permanente et profonde avec le Christ. Le Christ a besoin de témoins dans cette voie », a déclaré le responsable de l’Église catholique.

Plus en Afrique

Le Cameroun doit organiser une élection présidentielle en octobre 2025.

Le président Paul Biya, qui est au pouvoir depuis 1982, devrait briguer un huitième mandat présidentiel dans ce pays d’Afrique centrale, où les présidents ont un mandat de sept ans.

Les amendements constitutionnels menés par le parti du président Biya, le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), ont supprimé en 2008 la limitation à deux mandats présidentiels, prolongeant ainsi son « règne extraordinairement long ».

Le président Biya est le deuxième chef d’État africain resté le plus longtemps au pouvoir, après le président Teodoro Obiang de Guinée équatoriale.

Dans l’interview du 27 février avec ACI Afrique, Mgr Bayemi a souligné la nécessité pour les catholiques de s’engager dans la vie politique et sociale.

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« Il faut que les chrétiens s’engagent dans la vie politique, qu’ils s’inscrivent, qu’ils puissent participer aux élections en évitant la violence. Nous pouvons changer quelque chose sans nécessairement entrer dans une dynamique de violence », a-t-il déclaré.

La rencontre du 24 au 27 février réunit des communicateurs catholiques de tout le Cameroun pour participer à la dynamique du Jubilé 2025 de l’Église et promouvoir un climat de paix dans la nation d’Afrique centrale.

Dans son entretien avec ACI Afrique, Mgr Bayemi a également réfléchi à son approche personnelle de la communication, la décrivant comme une grâce de Dieu qui lui permet d’être proche de tous.

« L’un de mes dons, c’est d’être simple, d’être proche de chaque personne, sans mépriser qui que ce soit. Je me sens à l’aise avec tout le monde, les riches comme les pauvres. C’est un don du Seigneur », a-t-il déclaré.

Il a exprimé sa joie de pouvoir aller à la rencontre de tous, en particulier des personnes âgées, affirmant : « J’éprouve une grande joie, par exemple, à embrasser les mamans âgées. Je sais que peu de gens le font. Et cela me procure une immense joie. Et j’essaie de le faire en tant que communicateur, d’être proche de chacun d’entre vous. »

Mgr Bayemi a réaffirmé son engagement à soutenir les efforts de communication de l’Église catholique, malgré les contraintes financières, exprimant sa confiance en la providence divine.

Revenant sur ses dix années à la tête de la Commission pour la Communication de la CENC, l’Évêque d’Obala a déclaré : « Ce sont dix ans de service, mais aussi dix ans d’apprentissage, dix ans d’approfondissement, dix ans de compréhension du mystère de l’Église lorsqu’il s’agit de le communiquer. Ce sont aussi dix ans d’apprentissage sur l’utilisation des outils de communication pour annoncer le Christ, pour dire qui est le Christ. »

Mgr Bayemi a reconnu le rôle croissant des plateformes numériques dans l’évangélisation et a insisté sur la nécessité pour les communicateurs catholiques de s’adapter aux nouveaux médias, notamment à Internet et aux réseaux sociaux.

Il a affirmé que son expérience dans le ministère sacerdotal et épiscopal avait renforcé son engagement dans la mission d’enseignement de l’Église.

« Il est impératif pour l’Église de s’adapter au système de communication moderne », a déclaré l’évêque camerounais.

En se projetant vers l’avenir, le prélat a exprimé l’espoir que les communicateurs catholiques poursuivront les efforts engagés pour renforcer et professionnaliser les médias de l’Église.

« La semence a été plantée. Il s’agit maintenant de continuer à améliorer ce qui a été fait. L’une des choses que je prie le Seigneur d’accorder à notre Église, c’est une télévision nationale, qui nous permettrait de dire qui nous sommes, ce que nous faisons, et de présenter le point de vue de l’Église à notre monde », a-t-il déclaré.

Il a également appelé à la mise en place d’un réseau radio solide et d’une plateforme numérique qui permettrait aux diocèses du pays de collaborer plus efficacement.

« Si nous mettons en pratique cette expérience commune, cette sagesse commune — l’union fait la force — avoir une télévision nationale nous rendra plus forts », a-t-il souligné.

Mgr Bayemi a encouragé les communicateurs catholiques à rester engagés dans leur mission, veillant à ce que « la voix de l’Église reste claire et influente dans un environnement médiatique en constante évolution ».

Jude Atemanke

Jude Atemanke est un journaliste camerounais passionné par la communication de l'Église catholique. Il est titulaire d'une licence en journalisme et communication de masse de l'Université de Buea au Cameroun. Actuellement, Jude est journaliste pour ACI Afrique.