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Les évêques catholiques d'Afrique dialoguent avec religieux et société civile sur les injustices passées

Les membres du Symposium de la Conférence épiscopale d'Afrique et de Madagascar (SCEAM), qui s'engagent avec d'autres groupes confessionnels et communautés éthiques à Addis-Abeba, en Éthiopie, se demandent comment guérir des injustices historiques dont le continent a souffert.

Les évêques catholiques d'Afrique et de Madagascar ont organisé l'atelier des 27 et 28 février en collaboration avec l'aumônerie catholique de l'Union africaine (UA).

Dans un communiqué de presse daté du mercredi 26 février, le SCEAM indique que l'atelier de deux jours organisé au Kuriftu Resort African Village et à la Commission de l'Union africaine (CUA) à Addis-Abeba s'aligne sur le thème de l'UA 2025, « Justice pour les Africains et les personnes d'ascendance africaine par le biais des réparations ».

Les organisateurs indiquent que l'atelier se concentrera sur les injustices historiques découlant de la traite négrière transatlantique, de l'esclavage et de la colonisation. L'atelier vise également à promouvoir la guérison et les réparations pour les communautés touchées.

« Pendant des siècles, les Africains et les personnes d'ascendance africaine ont subi les conséquences des injustices historiques, notamment la privation des droits économiques, la marginalisation sociale et les traumatismes psychologiques », affirment-ils.

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Dans la déclaration signée par l'agent de liaison du SCEAM auprès de l'Union africaine, le père Stephen Okello, les organisateurs affirment que les séquelles de l'esclavage, de la colonisation, de l'apartheid et du génocide continuent d'avoir un impact sur de nombreuses communautés africaines, même aujourd'hui.

Ils ont reconnu les conséquences désastreuses de ces héritages en déclarant : « L'UA s'est engagée à traiter ces questions par le biais de politiques globales, de plaidoyers et d'un engagement mondial ».

Les organisateurs de l'atelier félicitent le Ghana pour son rôle de chef de file dans le mouvement de réparation visant à remédier à certaines des injustices découlant de l'âge des ténèbres, par le biais de certaines initiatives nationales telles que l'« Année du retour » de 2019.

« Cet atelier vise à renforcer ces efforts en amplifiant les voix des organisations éthiques et confessionnelles dans la poursuite de la justice », indiquent les organisateurs dans la déclaration en référence aux initiatives ghanéennes.

L'atelier est organisé en collaboration avec plusieurs partenaires clés, notamment Heavenly Culture, World Peace, Restoration of Light (HWPL), la Conférence panafricaine sur l'éthique et la bioéthique (COPAB), l'Association interreligieuse pour la paix et le développement (IAPD-Afrique) et l'Initiative des religions unies (URI).

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L'atelier, qui réunit des fonctionnaires de l'UA, des diplomates, des chefs religieux, des universitaires, des défenseurs des droits de l'homme et des décideurs politiques pour faire avancer le programme de réparations de l'UA, a également été organisé en collaboration avec la Direction des citoyens et de la diaspora (CIDO) de la CUA.

Selon le communiqué de presse du 26 février, l'événement de deux jours proposera un programme varié, comprenant des discours d'ouverture, des discussions de groupe et des perspectives religieuses sur les réparations.

Le premier jour de l'événement débutera par un discours d'ouverture, suivi de tables rondes présentant les perspectives de la religion traditionnelle africaine, du judaïsme, du christianisme et de l'islam, ainsi que les points de vue des leaders religieux de la diaspora et du monde entier.

Le SCEAM et ses partenaires ont indiqué dans le communiqué de presse qu'une session spéciale se concentrera sur les impératifs éthiques et moraux des réparations, avec des contributions de HWPL, URI, All Africa Conference of Churches (AACC), CIDO, et du SCEAM.

« Un forum ouvert offrira aux participants l'occasion de dialoguer et de formuler des recommandations politiques, qui se concluront par un dîner organisé par le SCEAM pour tous les participants », ont-ils déclaré.

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Le deuxième jour, l'événement, qui se déroulera à la CUA, comprendra des présentations sur les traumatismes transgénérationnels, les génocides et les initiatives de consolidation de la paix en Afrique. En outre, les discussions porteront sur les réparations économiques, y compris les possibilités de microfinancement.

« L'événement se terminera par la signature et la présentation de la Déclaration d'Addis-Abeba sur la justice pour les Africains et les personnes d'ascendance africaine par le biais des réparations, suivies des remarques finales et des engagements des organisations participantes.

À l'issue de cet événement de deux jours, le SCEAM et ses partenaires souhaitent sensibiliser les communautés religieuses et le grand public à la justice réparatrice.

Grâce à l'atelier, ils souhaitent également « établir une coalition d'organisations confessionnelles et éthiques dédiées à cette cause et élaborer des recommandations politiques et une feuille de route d'action en partenariat avec l'Union africaine ».

En outre, l'atelier débouchera sur l'élaboration d'un document d'engagement officiel approuvant le thème des réparations de l'UA pour 2025.

« Cet atelier souligne le rôle essentiel des communautés religieuses et éthiques dans la formation de l'opinion publique, l'influence sur les politiques et la promotion de la réconciliation », affirment les organisateurs.

Ils ajoutent : « En collaborant avec l'UA et les parties prenantes mondiales, ces organisations peuvent jouer un rôle transformateur en faisant progresser la justice et la restitution pour les Africains et les personnes d'ascendance africaine ».

Silas Isenjia