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Les évêques catholiques dénoncent les violations des droits de l'homme en RDC

Les évêques catholiques de la République démocratique du Congo (RDC) ont tiré la sonnette d'alarme sur les violations croissantes de la liberté de mouvement dans la nation centrafricaine après un incident impliquant le Secrétaire général de leur Conférence.

Dans une déclaration dont ACI Afrique a pris connaissance le vendredi 28 février, les membres de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) affirment que le passeport de Mgr. Donatien Nshole a été confisqué pendant plus d'une heure à l'aéroport international de Luano à Lubumbashi, après qu'il ait atterri à l'aéroport en provenance d'une réunion de paix à Dar es Salaam, en Tanzanie.

Accompagné de l'archevêque Fulgence Muteba Mugalu, président de la CENCO, Mgr. Nshole venait de participer à une réunion de l'Association des Conférences Episcopales d'Afrique Centrale (ACEAC) sur la recherche de la paix en République Démocratique du Congo et dans la sous-région des Grands Lacs.

La CENCO rapporte qu'au retour de la réunion du 26 février, Mgr. Nshole « s'est vu confisquer son passeport pendant plus d'une heure par les services de la Direction générale des migrations » à l'aéroport « sur instruction de leurs supérieurs ».

« Aucune explication n'a été fournie pour cet incident », affirment les évêques dans leur déclaration datée du 26 février.

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Ils ajoutent : « La CENCO proteste et condamne fermement cette grave tentative de violer la liberté de mouvement d'un prélat de ce rang. Elle souligne que de telles provocations ne favorisent pas la recherche pacifique de la paix et de la cohésion sociale ».

L'ACEAC, qui comprend les évêques catholiques du Burundi, de la RDC et du Rwanda, a été activement impliquée dans des initiatives de consolidation de la paix dans la région, en particulier en RDC, exhortant les dirigeants régionaux, continentaux et mondiaux à donner la priorité à une solution qui promeut la dignité humaine et le respect des droits de l'homme dans la crise.

Le conflit en République démocratique du Congo (RDC) s'est considérablement aggravé au cours des derniers mois, le groupe rebelle M23 ayant réalisé des gains territoriaux substantiels. Fin janvier 2025, les forces du M23 se sont emparées de Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu, provoquant le déplacement de plus de 400 000 personnes et incitant la RDC à rompre ses relations diplomatiques avec le Rwanda, qu'elle accuse de soutenir les rebelles.

Les rebelles auraient encore progressé, s'emparant de Bukavu, une ville minière clé de la province du Sud-Kivu, entraînant la fermeture d'écoles et d'entreprises, et un exode massif de résidents et de soldats congolais.

Les discussions du 26 février impliquant la CENCO à Dar es Salaam auraient porté sur le renforcement des efforts de collaboration pour restaurer la paix dans l'est de la RDC, ravagé par les conflits, en mettant l'accent sur l'escalade de la violence qui a conduit à des déplacements massifs et à une grave crise humanitaire.

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Dans sa déclaration du 26 février, la CENCO a réaffirmé son engagement et sa détermination à continuer à œuvrer pour la paix et le bien-être du vivre ensemble en RDC et dans les Grands Lacs.

La CENCO a dit espérer qu'une telle injustice comme celle commise à l'encontre de Mgr. Nshole « ne se reproduira plus ».

Sabrine Amboka