Dans leur déclaration de sept pages, lue lors du lancement de la Campagne de Carême 2025 dans l’archidiocèse catholique de Mombasa, les membres de la KCCB ont dénoncé la « mobilisation ethnique » au Kenya, affirmant qu’elle est un facteur de division qui menace les efforts de construction nationale.
« La mobilisation ethnique a longtemps été utilisée comme un outil de division et de manipulation. Au fil des décennies, l’exploitation des identités ethniques à des fins politiques a conduit à des violences et à des fractures profondes dans la société », ont déploré les évêques catholiques du Kenya dans leur déclaration lue par leur président, Mgr Maurice Muhatia Makumba, archevêque de Kisumu, le vendredi 28 février au Mama Ngina Waterfront à Mombasa.
Ils ont appelé à un discernement éclairé par les expériences passées. « Aujourd’hui, nous réaffirmons notre engagement à tirer des leçons de ces expériences douloureuses. Nous affirmons que chaque Kényan, quelle que soit son appartenance ethnique ou politique, mérite d’être traité avec la plus grande dignité et le plus grand respect », ont déclaré les membres de la KCCB.
Pour bâtir un pays souhaitable, ils ont exhorté chaque Kényan à embrasser un avenir où tous seront unis « dans une reconnaissance et un respect mutuels, transcendant les tactiques de division du passé ».
Les enlèvements persistants et les disparitions forcées constituent un signal d’alarme pour le pays, ont déclaré les évêques de la KCCB. « Une fois encore, nous exprimons notre profonde consternation face aux enlèvements et aux exécutions extrajudiciaires qui menacent le caractère sacré de la vie dans notre pays », ont-ils affirmé.
« La vie est un don divin de Dieu. Il est de notre devoir sacré de protéger chaque individu, en veillant à ce que personne ne soit victime de violences ou privé de sa dignité intrinsèque », ont-ils ajouté.
Ils ont appelé à la responsabilité et à des actions « décisives » pour protéger la vie humaine au Kenya. « Il incombe à toutes les autorités compétentes de prendre des mesures décisives et transparentes pour mettre fin à ces pratiques inhumaines, affirmant que chaque vie humaine est inviolable et digne de protection », ont insisté les évêques catholiques du Kenya, demandant la fin des enlèvements dans le pays.
Dans leur déclaration, les membres de la KCCB ont également dénoncé le « fléau de la corruption », qui freine le progrès du Kenya sur de nombreux plans. « La corruption reste l’un des défis les plus pernicieux qui sapent notre développement national et érodent la confiance du public dans nos institutions », ont-ils déclaré.
Malgré les promesses de réformes, aucun progrès tangible ne semble avoir été accompli, alors que ce fléau continue de s’infiltrer dans les gouvernements national et locaux, détournant des ressources essentielles de ceux qui en ont le plus besoin.
« En tant qu’Église, nous condamnons catégoriquement toutes les formes de corruption qui privent notre peuple de ses droits donnés par Dieu et entravent la construction d’une société juste », ont affirmé les membres de la KCCB.