Le pape François invite le monde à ne pas oublier les pays qui ont besoin du « don de la paix » de Dieu

“Une occasion douloureuse et honteuse pour toute l’humanité !” a déclaré le pape dans son message de l’Angélus du 23 février depuis l’hôpital Gemelli. “Je réitère ma proximité avec le peuple ukrainien souffrant.”

République Démocratique du Congo

La situation humanitaire complexe du Congo — aggravée par des catastrophes naturelles, des conflits armés et des épidémies — n’est pas passée inaperçue aux yeux du pontife, qui a visité cette nation d’Afrique centrale en 2023.

Le Saint-Père évoque souvent la souffrance des Congolais lors des audiences générales ou des prières de l’Angélus dominicales avec les pèlerins réunis sur la place Saint-Pierre.

Le 14 février, le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires a signalé que plus de 21,2 millions de personnes en RDC avaient besoin d’aide.

Alors que la situation humanitaire s’aggrave après la chute de Goma (Nord-Kivu) et de Bukavu (Sud-Kivu) aux mains des forces du M23 soutenues par des combattants rwandais, l’Aide à l’Église en Détresse a rapporté que des chrétiens avaient été pris pour cible par des groupes armés après le massacre de plus de 70 personnes dans une église protestante et la prise en otage de 100 autres par des terroristes au Nord-Kivu le mois dernier.

Myanmar (Birmanie)

Le pape François est le premier pontife à avoir visité cette nation d’Asie du Sud-Est à majorité bouddhiste, marquée par une instabilité politique et une violence accrues depuis le coup d’État militaire de 2021 qui a interrompu la transition démocratique du pays.

Appelant les parties en conflit à déposer les armes, le pape a exhorté la communauté internationale à ne pas oublier les personnes âgées, les enfants, les malades et la minorité ethnique rohingya.

Selon un rapport publié le 21 février par le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), plus de 18,6 millions de personnes, dont 6 millions d’enfants, ont besoin d’aide humanitaire.

Soudan

Le pape François a déclaré que “le conflit en cours au Soudan, qui a débuté en avril 2023, provoque la crise humanitaire la plus grave au monde, avec des conséquences dramatiques également au Soudan du Sud.” Lors de son Angélus du 26 janvier, il a renouvelé son appel aux belligérants pour négocier la paix et mettre fin aux hostilités.

Dans un rapport publié le 10 mars, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a signalé que le conflit au Soudan avait “provoqué la crise de déplacement forcé la plus vaste et la plus rapide au monde, avec 12,8 millions de déplacés.” L’OMS a aussi rapporté que les taux de malnutrition dans le pays comptaient parmi “les plus élevés au monde”, avec 4,9 millions d’enfants de moins de cinq ans et de femmes enceintes souffrant de malnutrition aiguë.

Les attaques contre les infrastructures de santé ont également contribué à l’épidémie de choléra qui a éclaté en août 2024 dans ce pays d’Afrique du Nord, causant 1 500 décès sur 55 000 cas recensés, selon l’UNICEF.

Palestine

L’instabilité politique et la violence qui affectent depuis des décennies Gaza et la Cisjordanie (y compris Jérusalem-Est), deux territoires palestiniens occupés par Israël depuis 1967, constituent une préoccupation majeure pour le pape François.

Depuis la déclaration de guerre entre Israël et le Hamas le 7 octobre 2023, un rapport de février 2025 du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme indique que plus de 100 000 personnes ont été blessées dans le conflit. Selon ce rapport, au moins 34 399 Palestiniens — principalement des femmes et des enfants — ont été tués à Gaza entre le 1ᵉʳ novembre 2023 et le 31 octobre 2024.

Alors qu’il suit des traitements médicaux complexes à l’hôpital Gemelli, le Saint-Père continue d’appeler quotidiennement l’église de la Sainte-Famille à Gaza pour prendre des nouvelles des quelque 600 personnes encore réfugiées dans la paroisse.

Lors d’une conférence de presse de l’Aide à l’Église en Détresse le 6 décembre 2024, le patriarche latin de Jérusalem, le cardinal Pierbattista Pizzaballa, OFM, a déclaré aux journalistes que ces appels du pape étaient “un soutien immense” pour la communauté chrétienne de Gaza.

Israël

Ne pouvant pas lire son discours du 9 janvier au corps diplomatique en raison d’un rhume persistant, le pontife a néanmoins insisté dans son message écrit sur son profond désir de paix dans la région, d’un cessez-le-feu permanent et de la libération des otages israéliens détenus à Gaza.

Plus de 250 Israéliens ont été pris en otage lors de l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023. Au moins 1 200 Israéliens ont été tués ce jour-là, selon un rapport de la BBC. Cette attaque, qui a conduit Israël à déclarer la guerre au groupe terroriste islamiste, a été fermement condamnée par le Saint-Père.

“Mon espoir dans la prière est que les Israéliens et les Palestiniens puissent reconstruire les ponts du dialogue et de la confiance mutuelle,” a exprimé le pape dans son discours de 2025. “Afin que les générations futures puissent vivre côte à côte dans deux États, en paix et en sécurité.”

Depuis les débuts de son pontificat, le pape prie quotidiennement pour l’harmonie et le respect mutuel entre chrétiens, juifs et musulmans en Terre Sainte. À la suite de son pèlerinage en Terre Sainte en 2014, le Vatican avait invité l’ancien président israélien Shimon Peres, le président palestinien Mahmoud Abbas et le patriarche Bartholomée Ier à Rome pour une Invocation pour la paix.