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Selon un archevêque en Algérie, le dialogue interreligieux est "une voie vers la fraternité universelle"

Mgr Paul Desfarges, archevêque d'Alger en Algérie. Domaine public Mgr Paul Desfarges, archevêque d'Alger en Algérie.
Domaine public

L'archevêque d'Alger en Algérie, Mgr Paul Desfarges, qui a récemment été nommé au Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux (CPDI) a, dans un entretien avec ACI Afrique, souligné la valeur du dialogue interreligieux en le décrivant comme "une voie vers la fraternité universelle".

"Le dialogue interreligieux est une voie vers la fraternité universelle. Il est l'antidote à l'instrumentalisation politique de la religion. Il protège contre les tentations de repli identitaire ou de nationalisme identitaire de nature religieuse", a déclaré Mgr Desfarges à l'ACI Afrique le samedi 18 juillet.

Il a ajouté : "Nous vivons le dialogue interreligieux avant tout comme une rencontre de l'humanité, une rencontre humaine entre croyants. ” 

Faisant référence à l'ancien préfet du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, le cardinal Jean-Louis Tauran, Mgr Desfarges, membre de la Compagnie de Jésus (jésuites), a ajouté : "La religion n'est pas le problème mais la solution. Les chrétiens et les musulmans peuvent s'appuyer sur leurs croyances respectives pour travailler ensemble à la paix".

"C'est dans ce dialogue de la vie que toutes les autres formes de dialogue peuvent avoir lieu", a déclaré le prélat d'origine française.

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Il a reconnu les défis que représente le "dialogue" quotidien en disant : "Il n'est pas toujours facile d'être témoin du dialogue de la vie".

"Elle devient une croix lorsque les disciples, enfants du pays, sont rejetés à cause de leur foi par ceux qu'ils aiment le plus", a expliqué l'archevêque d'Alger, ajoutant : "C'est pourquoi le dialogue interreligieux commence d'abord par la prière, l'action de grâce, l'intercession. Il s'approfondit aussi dans la prière, quand il devient combat : combat contre le mensonge, contre la haine et l'imploration du pardon. ”

Le 7 juillet, Mgr Desfarges a été nommé membre du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux aux côtés du cardinal Dieudonné Nzapalainga de la République centrafricaine (RCA) et de Mgr Denis Chidi Isizoh, évêque auxiliaire de l'archidiocèse d'Onitsha, au Nigeria.

Le prélat, qui sert dans la nation à prédominance musulmane d'Algérie, est à la tête de la Conférence épiscopale régionale d'Afrique du Nord (CERNA) depuis 2015. En 2018, il a amené d'autres membres de la CERNA à proposer que le dialogue interreligieux soit utilisé comme un moyen de promouvoir l'équité dans les pays du Maghreb. 

Il a déclaré à ACI Afrique lors de l'interview du 18 juillet : "Nos églises sont à la table des gens qui sont majoritairement musulmans. Notre témoignage cherche à être vécu avant tout sous forme de service et nous aimerions le vivre sous forme de lavement des pieds".

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Notant que les chrétiens ont été précédemment rejetés par leurs familles en raison de leur foi, le prélat de 76 ans s'est réjoui que la persécution devienne "rare parce que les nouveaux disciples vivent leur foi discrètement et dans le respect de l'Islam. Et un chemin d'acceptation se fait progressivement en Algérie".

Pour renforcer le dialogue interreligieux, l'Archevêque propose que "nos Eglises se mettent au service du Royaume qui dépasse largement les frontières de l'Eglise visible car les frontières du Royaume ne sont autres que celles de la Charité".

"L'Eglise n'est pas une entreprise qui cherche à s'étendre, mais elle est témoin et servante de ce que Dieu fait dans l'humanité. Le témoin est d'abord celui qui reconnaît dans l'autre l'œuvre de l'Esprit. Il s'offre à y collaborer", a déclaré Mgr Desfarges.