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L'épiscopat ivoirien appelle à des élections présidentielles justes, transparentes et pacifiques en octobre 2025

Alors que la Côte d'Ivoire se prépare à l'élection présidentielle d'octobre 2025, les évêques catholiques du pays ont lancé un appel en faveur d'un scrutin équitable et transparent et d'une période électorale pacifique.

Dans une déclaration publiée lundi 24 mars, les membres de la Conférence épiscopale de Côte d'Ivoire (CECCI) soulignent l'importance du respect des valeurs démocratiques et de la promotion de l'unité nationale dans le processus électoral qui doit démontrer « l'inclusion de tous les candidats ».

« La Côte d'Ivoire se trouve à un tournant décisif de son histoire. Nous appelons donc au renforcement des fondements éthiques et à la légitimation démocratique du processus par une décision politique qui assure l'inclusion de tous les candidats pour une élection présidentielle juste, transparente, inclusive et pacifique », déclarent les évêques catholiques.

Ils ajoutent : « Ceci est d'autant plus urgent que la réconciliation nationale reste un véritable défi. Malgré les efforts notables du gouvernement, certaines initiatives à cet égard restent des symphonies inachevées ».

Dans leur déclaration, les membres de la CECCI rappellent qu'il y a 35 ans, le retour au multipartisme a transformé le paysage politique de ce pays d'Afrique de l'Ouest, en élargissant les libertés et en renforçant l'éducation civique.

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Cependant, ils déplorent qu'au cours des dernières décennies, les pratiques politiques aient de plus en plus privilégié les intérêts partisans au détriment du bien commun.

« La situation politique actuelle continue de susciter l'inquiétude des Ivoiriens, dont beaucoup perçoivent désormais la politique comme une arène dangereuse », déplorent les évêques catholiques.

Ils notent que le scrutin présidentiel prévu suscite « une appréhension généralisée, en particulier compte tenu de l'histoire de la violence électorale et de ses conséquences dévastatrices, y compris les conflits intercommunautaires, la désintégration des familles et les troubles sociaux ».

« Il est troublant de constater qu'en période électorale, les Ivoiriens, qui chérissent la vie, deviennent fratricides, comme s'ils oubliaient qu'ils partagent une maison commune : la Côte d'Ivoire », ajoutent les membres de la CECCI.

Malgré ces inquiétudes, les responsables de l'Eglise catholique appellent les Ivoiriens à garder espoir et à s'engager en faveur d'un processus électoral pacifique.

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Ils exhortent les membres de la Commission Electorale Indépendante (CEI) à « construire la confiance en respectant les normes les plus objectives de transparence et d'impartialité ».

Les chefs de l'Église catholique appellent également les membres de la CEI à respecter « l'engagement d'équité et à travailler pour réduire toute faille potentielle dans le système qui pourrait miner la confiance du public dans les futures élections ».

« La CEI est le garant du processus électoral. Qu'elle s'engage donc dans un dialogue constant avec toutes les parties prenantes, en particulier les partis politiques, pour répondre à toutes les préoccupations, y compris la révision des listes électorales et la garantie de l'intégrité des résultats », ajoutent-ils.

Les membres de la CECCI appellent les politiciens à « donner la priorité à l'unité nationale sur les intérêts partisans ».

Ils exhortent les candidats politiques et les membres des partis à « favoriser le dialogue, le respect mutuel et l'engagement en faveur du bien commun, conformément à l'exhortation de Saint Paul : “Ayez le même état d'esprit, le même amour, soyez unis dans l'esprit et dans le but” ».

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Les évêques catholiques de Côte d'Ivoire appellent les chefs religieux à « résister aux incitations financières et à rester fidèles à leur mission de promotion de la paix et de la vérité ».

Ils appellent à « intensifier la prière et la vigilance spirituelle », soulignant la nécessité d'une « intégrité morale dans le processus électoral ».

Dans leur déclaration collective, les membres de la CECCI appellent les journalistes et leurs organes de presse respectifs à « assurer une couverture équilibrée et précise ».

Ils invitent les organismes de régulation à « promouvoir l'équité dans la couverture médiatique et à décourager la rhétorique incendiaire ».

Aux jeunes, les évêques catholiques mettent en garde contre « la manipulation politique et la violence », leur rappelant qu'ils « tiennent l'avenir de la nation entre leurs mains ». Les dirigeants de l'Église catholique exhortent les jeunes à « rejeter l'exploitation et à contribuer activement aux efforts de consolidation de la paix ».

Ils appellent les Forces de défense et de sécurité (FDS) à « faire preuve de professionnalisme, de neutralité et de respect des droits de l'homme, et à garantir des élections pacifiques et transparentes ».

Les membres de la CECCI réaffirment leur « engagement à accompagner la nation dans cette période électorale par la prière et l'accompagnement ».

Ils appellent tous les Ivoiriens à « s'acquitter de leur devoir civique avec un sens de la responsabilité, en veillant à ce que l'élection serve de tremplin vers une plus grande cohésion nationale ».

« Ne mettons plus notre pays et ses habitants en danger. Nous ne voulons plus de conflits post-électoraux ! Plus de guerre ! Plus de morts ! Notre pays est à un tournant : une autre ère s'ouvre pour des lendemains meilleurs. Jeunes hommes et jeunes femmes de notre beau pays, restez des artisans de la paix », disent-ils.

Les membres de la CECCI implorent : « Que la gloire de Dieu, en cette année électorale, soit reconnue dans la vie de chaque habitant de ce pays et que le défi de l'élection présidentielle soit relevé dans la sérénité, la paix et l'amour. N'oublions pas que notre devoir est d'être un modèle de l'espérance promise à l'humanité ».

Justin Assalé