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Sans l'Esprit Saint, les communautés risquent de devenir de simples agences humanitaires : un évêque au Soudan du Sud

Mgr Christian Carlassare du diocèse catholique de Bentiu, au Soudan du Sud, a souligné le rôle essentiel de l’Esprit Saint dans les communautés religieuses, avertissant que sans sa présence, ces communautés risquent de devenir de simples « agences humanitaires ».

Dans son homélie lors de la messe chrismale célébrée le jeudi 10 avril à la cathédrale Sainte-Famille du diocèse de Rumbek, Mgr Carlassare a affirmé que l’Esprit Saint est à l’origine du ministère sacerdotal et qu’il doit également être au cœur de chaque communauté pour susciter une transformation véritable.

« Sans l’Esprit Saint, nos communautés ecclésiales ne seraient que de pieuses associations. Le pape François a dit que certaines Églises ressemblent à des agences humanitaires », a-t-il déclaré.

Il a précisé : « Rien contre les agences humanitaires, mais une communauté de foi est tout autre chose, surtout une communauté née dans un contexte où souffle l’Esprit, capable de transformer l’ensemble de la communauté. »

L’évêque d’origine italienne a expliqué que sans l’Esprit Saint, les prêtres n’auraient rien à dire : « Car tout resterait trop humain, trop ordinaire. »

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Pour lui, l’absence de l’Esprit dans la vie religieuse ou dans celle d’un prêtre empêche toute transformation, et ramène toujours « au point zéro ».

« On revient toujours au point de départ sans l’Esprit Saint. Mais sa présence nous élève, peu importe les situations. L’Esprit donne du goût, du parfum, et de la saveur à tout ce que nous vivons », a-t-il dit.

Et d’ajouter : « Mon invitation est la suivante : n’enfermons pas l’Esprit hors de la maison en pensant que tout dépend de moi ou de nous. Il est le maître de la maison, et nous sommes ses hôtes bien-aimés, ses enfants. »

Il a insisté : « Sans l’onction de l’Esprit Saint, il n’y a ni vocation, ni sacerdoce, ni sainteté. Il est vital dans notre vie, pour souffler, guider, et inspirer nos décisions quotidiennes. »

Membre des Missionnaires Comboniens du Cœur de Jésus (MCCJ), Mgr Carlassare a aussi souligné l’importance de laisser l’Esprit guider même au-delà de la chapelle : « Ne limitons pas l’Esprit à la chapelle. Les maisons religieuses ont de nombreuses pièces, dont une est une chapelle, mais l’Esprit doit circuler partout. »

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Évoquant les défis du ministère, comme la solitude, il a affirmé que l’Esprit Saint peut aider les prêtres à vivre heureux même dans des conditions difficiles.

« Avec l’Esprit, nous sommes heureux de vivre le ministère là où nous sommes, avec les personnes et les situations telles qu’elles sont, y compris les moments de solitude », a-t-il dit.

Il a poursuivi : « Quelle solitude peut exister quand l’Esprit est présent ? Il façonne aussi nos relations, car parfois on est entouré de monde et pourtant on se sent seul. »

« Celui qui est profondément enraciné dans l’Esprit ne sera probablement jamais seul, car il sait établir des relations saines et respectueuses, avec les hommes et les femmes, les jeunes et les anciens », a-t-il affirmé.

Concluant son homélie, Mgr Carlassare — qui a servi dans le diocèse de Malakal depuis 2005 avant d’être nommé à Rumbek en mars 2021 — a rappelé que sans l’Esprit du Seigneur, il n’y a pas de véritable vie chrétienne.

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« La vie chrétienne ne se limite pas à ce que vous pensez être bon pour vous ou à ce que vous montrez extérieurement. Elle est guidée par la présence de l’Esprit qui vous conduit vers ce qui est meilleur, saint et bon pour votre vie », a-t-il déclaré.

Silas Isenjia