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Quels sont les reproches du Vendredi saint ?

La liturgie du Vendredi Saint commémore le sommet de la passion du Christ avec un souvenir de sa crucifixion et de sa mort au Calvaire.

Les Reproches du Vendredi Saint sont une série d'antiennes, également connues sous le nom d’« Improperia » ou « Popule Meus » (« Mon peuple »), en raison des premiers mots du texte latin de la récitation.

Remontant au IXe siècle, bien qu’ils n’aient acquis une place permanente dans les ordres romains qu’au XIVe siècle, les Reproches du Vendredi Saint ont longtemps été une partie essentielle de la liturgie romaine. Cependant, ils ont largement disparu de nombreuses paroisses à la suite des réformes liturgiques du Concile Vatican II.

Les antiennes ont toutefois conservé leur importance au Vatican — et sont normalement chantées par le Chœur de la Chapelle Sixtine pendant la célébration du Vendredi Saint à la basilique Saint-Pierre.

Au moment précédant cette récitation dramatique, le prêtre chante trois fois, sur un ton de plus en plus élevé : « Ecce lignum crucis » ou « Voici le bois de la croix », dévoilant à chaque fois progressivement la croix, jusqu’alors recouverte d’un voile violet.

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Une fois le crucifix placé en position centrale au bord du sanctuaire, contre un autel dépouillé, les fidèles sont invités à s’agenouiller devant — et à l’embrasser —, un puissant rappel de la passion du Christ mais aussi une reconnaissance de la croix comme instrument de salut.

Pendant l’adoration de la croix, les Reproches du Vendredi Saint sont chantés en alternance entre un chantre et un chœur. Cela commence par :
« Popule meus, quid feci tibi? Aut in quo contristavi te? Responde mihi »
(« Mon peuple, que t’ai-je fait ? En quoi t’ai-je attristé ? Réponds-moi. »)

Ce texte, à la fois déchirant et magnifique, est suivi du premier reproche :
« Quia eduxi te de terra Aegypti: parasti crucem Salvatori tuo »
(« Parce que je t’ai fait sortir de la terre d’Égypte : tu as préparé une croix pour ton Sauveur »), soulignant le rejet fatal du Christ par le monde malgré son amour et ses actes de salut.

Voici le texte complet des reproches :

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Popule meus, quid feci tibi?
Aut in quo contristavi te?
Responde mihi.
(Mon peuple, que t’ai-je fait ?
Ou en quoi t’ai-je offensé ?
Réponds-moi.)

Quia eduxi te de terra Aegypti:
parasti crucem Salvatori tuo.
(Parce que je t’ai fait sortir de la terre d’Égypte :
tu as préparé une croix pour ton Sauveur.)

Hagios o Theos.
Sanctus Deus.
Hagios Ischyros.
Sanctus fortis.
Hagios Athanatos, eleison himas.
Sanctus immortalis, miserere nobis.
(Ô Dieu saint !
Ô Dieu saint !
Ô Dieu fort !
Ô Dieu fort !
Ô Dieu immortel, prends pitié de nous.
Ô Dieu immortel, prends pitié de nous.)

Quia eduxi te per desertum quadraginta annis:
et manna cibavi te, et introduxi te in terram satis bonam:
parasti crucem Salvatori tuo.
Hagios . . .
(Parce que je t’ai conduit dans le désert pendant quarante ans :
et je t’ai nourri de la manne, et je t’ai introduit dans une terre excellente :
tu as préparé une croix pour ton Sauveur.
Ô Dieu saint !…)

Quid ultra debui facere tibi, et non feci?
Ego quidem plantavi te vineam meam speciosissimam:
et tu facta es mihi nimis amara:
aceto namque sitim meam potasti:
et lancea perforasti latus Salvatori tuo.
Hagios . . .
(Que devais-je faire de plus pour toi, que je n’ai pas fait ?
Je t’ai planté, en effet, comme ma plus belle vigne :
et tu es devenu pour moi d’une extrême amertume :
car dans ma soif tu m’as donné du vinaigre à boire :
et avec une lance, tu as percé le côté de ton Sauveur.
Ô Dieu saint !…)

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Ego propter te flagellavi Aegyptum cum primogenitis suis:
et tu me flagellatum tradidisti.
Popule meus . . .
(Pour toi, j’ai frappé l’Égypte avec ses premiers-nés :
et toi, tu m’as livré aux coups.
Mon peuple…)

Ego te eduxi de Aegypto, demerso Pharone in mare Rubrum:
et tu me tradidisti principibus sacerdotum.
Popule meus . . .
(Je t’ai fait sortir d’Égypte, après avoir englouti Pharaon dans la mer Rouge :
et toi, tu m’as livré aux grands prêtres.
Mon peuple…)

Ego ante te aperui mare:
et tu aperuisti lancea latus meum.
Popule meus . . .
(J’ai ouvert la mer devant toi :
et toi, tu as ouvert mon côté avec une lance.
Mon peuple…)

Ego ante te praeivi in columna nubis:
et tu me duxisti ad praetorium Pilati.
Popule meus . . .
(Je t’ai précédé dans une colonne de nuée :
et toi, tu m’as conduit au prétoire de Pilate.
Mon peuple…)

Ego te pavi manna in desertum:
et tu me cedisti alapis et flagellis.
Popule meus . . .
(Je t’ai nourri de la manne dans le désert :
et toi, tu m’as frappé de gifles et de verges.
Mon peuple…)

Ego te potavi aqua salutis de petra:
et tu me potasti felle et aceto.
Popule meus . . .
(Je t’ai abreuvé de l’eau du salut jaillie du rocher :
et toi, tu m’as donné à boire du fiel et du vinaigre.
Mon peuple…)

Ego propter te Chananeorum reges percussi:
et tu percussisti arundine caput meum.
Popule meus . . .
(Pour toi, j’ai frappé les rois de Canaan :
et toi, tu as frappé ma tête avec un roseau.
Mon peuple…)

Ego dedi tibi sceptrum regale:
et tu dedisti capiti meo spineam coronam.
Popule meus . . .
(Je t’ai donné le sceptre royal :
et toi, tu as mis une couronne d’épines sur ma tête.
Mon peuple…)

Ego te exaltavi magna virtute:
et tu me suspendisti in patibulo crucis.
Popule meus . . .
(Je t’ai élevé avec grande puissance :
et toi, tu m’as suspendu au gibet de la croix.
Mon peuple…)

Cet article a été publié pour la première fois le vendredi saint 2024 et a été mis à jour

Matthew Santucci