"La principale raison de ne pas soutenir l'avortement est qu'il s'agit d'un meurtre", rapportent les chercheurs d'Ipsos et ajoutent que certains des répondants sont opposés à l'interruption de grossesse parce qu'ils la considèrent comme "un meurtre, impie et immorale".
Les personnes interrogées dans le cadre de l'étude, qui sont opposées à l'avortement, affirment également que l'avortement met en danger la vie de la femme, qu'il peut conduire à l'infertilité et, surtout, qu'il entravera l'augmentation de la population.
"Ceux qui soutiennent l'avortement fondent leur soutien sur la nécessité de protéger la vie de la mère si l'enfant à naître met sa vie en danger", a établi l'étude commandée par les professionnels chrétiens de diverses confessions partageant des valeurs communes sur la vie, la famille, la religion et la gouvernance.
Les personnes interrogées qui ont exprimé leur soutien à la légalisation de l'avortement au Kenya ont également donné d'autres raisons, comme le fait d'éviter les grossesses non désirées, le fait que certaines femmes/couples ne sont pas prêtes pour l'enfant en raison de leur carrière, les cas de viol et lorsque les personnes concernées ne sont pas en mesure de s'occuper de l'enfant.
Le rapport d'étude arrive deux semaines après que le gouvernement kenyan, par l'intermédiaire du ministère de la Santé, ait rejeté le projet de loi controversé sur les soins de santé génésique 2019, qui visait notamment à légaliser l'avortement.
Dans ses observations contre le projet de loi au Sénat, le secrétaire d'État à la santé, Mutahi Kagwe, a noté que la loi proposée contenait des dispositions visant à "normaliser l'avortement sur demande, ce qui est contraire à la Constitution et aux valeurs que défend le pays".
Sur la question des grossesses d'adolescentes, qui semblent être en augmentation dans le pays, l'étude commandée par le KCPF a établi que "plus de 90% (92%) des personnes interrogées estiment que les parents sont les premiers responsables de l'éducation sexuelle des enfants".
Selon le rapport de l'étude, les personnes interrogées estiment que les enseignants n'ont que 37 % de responsabilité en matière d'éducation sexuelle, tandis que les entités religieuses et leurs dirigeants ont une influence de 17 %.
"Il y a un nombre anormalement élevé de grossesses chez les adolescentes au Kenya, et la cause en est une activité sexuelle excessivement élevée chez les mineurs", déclarent les membres du KCPF dans une déclaration publiée lors du lancement du rapport d'étude le 28 août.
Ils ajoutent : "Nous exhortons les parents et les tuteurs à passer du temps de qualité avec leurs enfants et à partager les bonnes informations au bon moment, au bon endroit et dans le bon contexte pour aider à soutenir un bon comportement moral et aussi à lutter contre le fléau des relations sexuelles et des grossesses chez les adolescents".