La fermeture de l'école aurait été motivée par plusieurs problèmes, dont l'incapacité du gouvernement italien à nommer ses membres à la commission technique mixte de l'établissement, comme le prévoit l'accord de 2012.
Le fait que le gouvernement italien n'ait pas nommé les membres comme il se doit à grandement ennuyé" les autorités érythréennes qui avaient déjà nommé leurs membres.
"En outre, au cours des dernières années, sous les trois derniers gouvernements, l'Italie a approuvé une série de mesures qui ont, en fait, vidé l'institution du personnel italien, créant ainsi des pénuries de personnel", selon le rapport de l'Agenzia Fides du 14 septembre.
La décision prise en mars par le directeur italien de dispenser un enseignement à distance dans le contexte de la pandémie de COVID-19 sans en informer le régime d'Asmara serait le dernier élément déclencheur qui a conduit les responsables érythréens à fermer l'institution.
"Cela a suffi à irriter l'exécutif érythréen qui a décidé de fermer définitivement l'école, de révoquer la licence et de se retirer de l'accord technique bilatéral de 2012", indique le rapport du 14 septembre.
Cependant, dans une interview accordée le 13 septembre à un journal érythréen, le sénateur italien Aldo Di Biagio a déclaré que c'est le gouvernement italien qui a fermé l'école de sa propre initiative et sans en informer les responsables érythréens.
Le sénateur italien a déclaré que le gouvernement érythréen a reconnu la décision de fermeture et a ensuite retiré la licence.
Pour Rosy, ancienne élève de l'établissement qui proposait différents niveaux scolaires tels que la maternelle, l'élémentaire, le collège, le lycée (lycée scientifique, comptabilité, géomètres, lycée de sciences sociales), la décision de fermeture est attristante.
"Nous avons étudié en italien mais, en même temps, nous avons pris des cours d'amharique et de tigrinya (les langues de l'Éthiopie et de l'Érythrée). On nous a appris à regarder la réalité avec une perspective interculturelle", aurait-elle déclaré dans le rapport.
Elle ajoute : "Fermer l'école italienne d'Asmara, c'est donc comme fermer les yeux sur le monde. Ce choix appauvrit tout le monde : les Italiens, qui perdent une présence importante dans la Corne de l'Afrique, et les Érythréens, qui dans ces salles de classe ont appris à penser avec des yeux différents".