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Afrique du Sud : Une heure de prière silencieuse pour protester contre la corruption

Certains chefs d'église lors de la séance de prière silencieuse d'une heure organisée le 15 septembre dans tout le pays pour protester contre la corruption impliquant des fonds COVID-19 en Afrique du Sud. MK Promotions/South Africa. Certains chefs d'église lors de la séance de prière silencieuse d'une heure organisée le 15 septembre dans tout le pays pour protester contre la corruption impliquant des fonds COVID-19 en Afrique du Sud.
MK Promotions/South Africa.

Mardi 15 septembre, les chefs d'église d'Afrique du Sud ont participé à une séance de prière silencieuse d'une heure dans tout le pays pour protester contre la corruption impliquant des fonds

COVID-19, qui a été décrite comme "le vol d'argent à des personnes qui ne peuvent pas respirer".

Les chefs d'église nationaux du Conseil sud-africain des églises (SACC) qui ont participé à la manifestation de prière silencieuse ont été tirés des neuf provinces administratives du pays. Ils portaient des pancartes portant des messages anti-corruption et l’hashtag #CorruptionIsNotMyHeritage.

 S 'exprimant au début de la manifestation qui  a été diffusée en direct sur Facebook, le  secrétaire général de la SACC, Mgr Malusi  Mpumlwana de l'Église épiscopale éthiopienne, a souligné les différentes  identités qui  ont été associées  au pays au fil du temps,  la dernière  étant la corruption. 

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"L'Afrique du Sud a assumé de nombreuses identités ; elle a été connue comme le pays ayant la meilleure constitution au monde et avant cela, elle était connue comme une société d'apartheid qui tuait ses propres citoyens", a déclaré Mgr Mpulwana. 

Il a ajouté, en référence à l'Afrique du Sud, que "récemment, ce pays est devenu la capitale mondiale de la violence sexiste et la capitale mondiale des protestations publiques pour la prestation de services".

Dans ses remarques du 15 septembre, le secrétaire général de la SACC a déploré l'émergence d'une nouvelle identité pour l'Afrique du Sud en tant que "capitale mondiale de la corruption, où vous mentionnez l'Afrique du Sud et la corruption en même temps". 

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"Nous, les églises d'Afrique du Sud, avec notre congrégation, nous disons que (la corruption) ne sera pas notre héritage ; ce ne sera pas notre identité ; ce ne sera pas la façon dont nous serons connus et nous ferons tout ce que nous pourrons ; un et tous, nous nous opposerons à la corruption de toutes les manières possibles”, a déclaré le chef de l'église sud-africaine.

Il a fait remarquer que la corruption commence par de "petites choses" comme le fait d'offrir un pot-de-vin à un agent de la circulation lorsqu'il est pris du mauvais côté de la loi, "et puis vous commencez à développer une culture de la corruption et elle grandit et se développe au point où les gens volent de l'argent qui est destiné à sauver des vies".

Pour le responsable de la SACC, voler l'argent du COVID-19 est "en fait voler l'oxygène des personnes qui ne peuvent pas respirer". 

Mgr Mpulwana a expliqué pourquoi la manifestation de prière était silencieuse : "Nous sommes silencieux parce que nous sommes sans voix ; nous avons cessé de parler ; il n'y a plus rien à dire mais à faire et nous le ferons ensemble".

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Les dirigeants de l'Église ont également organisé des représentations silencieuses devant divers lieux clés nationaux et provinciaux, notamment les bâtiments de l'Union à Pretoria, qui abritent le bureau du président du pays.

Mgr Mpulwana a conduit d'autres dirigeants de l'église SACC à monter les escaliers du bâtiment, comme un signe que "quiconque est impliqué dans la corruption mérite de porter les costumes orange en prison".

La réponse de l'Afrique du Sud à COVID-19 a été entachée  d'allégations de corruption concernant un programme d'aide de 36,6 milliards de dollars US, visant à faciliter les efforts pour freiner la propagation de la pandémie parmi les 57,7 millions d'habitants du pays.

S'exprimant au nom des dirigeants de la SACC dans la province du Kwazulu Natal, l'archevêque catholique de Durban, le cardinal Wilfrid Napier, a déclaré qu'en tant que dirigeants de l'Église de la région, ils ont participé à la prière de protestation pour, entre autres, "reconnaître et soutenir" les mesures de lutte contre la corruption annoncée par le Premier ministre de la province, Sihle Zikalala.

Le Premier ministre a récemment annoncé que les noms des personnes chargées d'administrer les fonds COVID-19 seraient publiés, ainsi que leurs responsabilités et le montant des fonds concernés, a noté le cardinal. 

"Nous voulons le soutenir dans les actions qu'il entreprend, mais nous voulons aussi nous engager à vivre avec intégrité afin que notre 'Ubuntu' soit ce qui régit la façon dont nous traitons les uns avec les autres et non nos désirs personnels ou notre cupidité", a expliqué le membre de l'Ordre des frères mineurs (OFM) dans son discours du 15 septembre. 

Dans ses remarques à la fin de la prière de protestation, le président de la SACC, Mgr Ziphozihle Siwa de l'Église méthodiste, a appelé les Sud-Africains à dénoncer la corruption en disant qu'elle "coûte tellement cher et a coûté la vie à des innocents".

"Nous devons tomber amoureux de l'intégrité, de la responsabilité et être au-dessus de tout reproche dans tout ce que nous faisons", a-t-il déclaré depuis la province du Cap-Oriental, ajoutant : "L'engagement devrait être de rendre service et non de s'enrichir.

La manifestation de prière du 15 septembre fait partie des activités que les membres du forum interconfessionnel mènent au cours du mois de septembre consacré aux campagnes contre la corruption de COVID-19.

La campagne de lutte contre la corruption coïncide avec le mois de septembre, mois du patrimoine au cours duquel les Sud-Africains rendent hommage à la culture et à la diversité des croyances et des traditions de tous les citoyens.

La campagne répond à l'appel moral contre la corruption COVID-19 lancé le 7 août de cette année par un groupe de six organisations qui s'appellent le Collectif de l'appel moral. 

Ces organisations comprennent la SACC, la Fondation Ahmed Kathrada, le Conseil pour l'avancement de la Constitution sud-africaine, la Fondation d'héritage Desmond & Leah Tutu, la Fondation pour les droits de l'homme et la Fondation Nelson Mandela.