Mgr Badejo reproche au président du pays, Muhammadu Buhari, d'être revenu sur sa parole lors de son investiture en 2015 en disant que les Nigérians avaient tort de croire que lui (le président Buhari) serait différent.
"Le président a depuis mis en place le régime le plus divisible de déséquilibre et de marginalisation dans les nominations et les recrutements pour favoriser la partie nord du Nigeria", dit le prélat en citant les récentes nominations au sein du service des douanes nigérian, qu'il qualifie de "nominations déséquilibrées". ”
Il ajoute, en référence à ces nominations, que "dans un pays aussi multi religieux et ethniquement diversifié que le Nigeria, sept postes de haut niveau ont été attribués à des musulmans du Nord".
Le prélat se demande pourquoi la Commission du caractère fédéral, le Parlement, le Conseil des anciens, le Barreau nigérian et les autres associations d'élite du pays ont gardé le silence "face aux anomalies évidentes de la gouvernance".
"Les questions que les Nigérians se posent par rapport à la gouvernance du pays montrent qu'après 60 ans d'indépendance, le Nigeria n'a toujours pas d'indépendance authentique", déplore le prélat nigérian, âgé de 59 ans.
Il ajoute : "60 ans sont plus que suffisants pour sevrer le Nigeria du fardeau des organisations et associations non performantes qui obligent les Nigérians à se demander "Si tu ne peux pas aider, qui le peut ?
Pour aller de l'avant, Mgr Badejo appelle les citoyens du pays le plus peuplé d'Afrique à prendre en charge les affaires de leur nation en disant : "Les Nigérians doivent à nouveau se battre pour l'indépendance. Tout le monde doit être sur le pont car nous n'avons pas d'autre pays à appeler chez nous".
"Nous devons lutter pour notre indépendance vis-à-vis des dirigeants et des politiciens voleurs, des fonctionnaires et des syndicalistes corrompus, des terroristes et des tribalistes sanguinaires, des mercenaires économiques et des bigots religieux et de toutes sortes de mécréants sociaux qui ne cherchent qu'à obtenir leur part du gâteau national à n'importe quel prix", déclare l'évêque qui est également président du Comité épiscopal panafricain pour la communication sociale (CEPACS).
Pour aller de l'avant, souligne-t-il, tous les Nigérians "doivent se battre pour une régénération morale et éthique dans les familles, la société et le pays. ”
"Nous devons tous nous opposer à l'injustice et à la greffe, où qu'elles se produisent, et lutter pour que l'État de droit soit appliqué de la même manière à tous. Nous devons tous faire tout notre possible pour nous soutenir mutuellement par la charité et la solidarité afin d'alléger les souffrances de nos co-nationaux. Nous devons faire en sorte que nos dirigeants se souviennent que le pouvoir du peuple survivra toujours aux personnes au pouvoir", déclare Mgr Badejo.