Comme nous le rappelle l'adage selon lequel "quand vous pointez un doigt, il y a trois doigts qui vous pointent", il est réaliste et honnête d'examiner ce que ces trois doigts nous montrent en tant qu'Eglise en matière de corruption.
Il ajoute : "En toute bonne conscience, pouvons-nous dire qu'en tant qu'Église, nous sommes libres de ce que nous condamnons chez les autres ?
Selon lui, la possibilité de mettre en évidence la corruption au sein du gouvernement et des entreprises est également une occasion pour les dirigeants de l'Église "de faire une introspection sur les attitudes et les pratiques qui, dans sa vie et son travail, sont empreintes de corruption".
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"Alors que l'Eglise cherche à éliminer les éclats de corruption au sein du gouvernement, des entreprises et de la société, elle doit également tenir compte de la possibilité qu'il y ait dans son propre œil une bûche qui rendrait hypocrite de signaler les éclats chez les autres comme le bon Dieu l'a dit avec humour".
Selon l'évêque sud-africain qui s'est prononcé contre la corruption dans son pays, l'Église dans le monde entier est considérée comme une autorité morale et donc, lorsqu'elle est également corrompue, son rôle de phare de la bonté est discrédité et l'espoir des gens sur le rôle de l'Église "pour vaincre le cancer de la corruption est détruit".
Il affirme que la corruption au sein de l'Église prend différentes formes, notamment le détournement de fonds, les abus sexuels et le manque d'éthique professionnelle.
L'évêque explique que le détournement des fonds de l'Église est facilité par le manque de gestion adéquate des ressources, qui conduit à ce que des individus bénéficient de fonds qui n'étaient pas destinés à leur profit.
Dans sa réflexion, il fait une distinction entre "détournement par ignorance" et "détournement frauduleux".
Selon Mgr Sipuka, les détournements de fonds de l'Église se produisent surtout lorsqu'il s'agit de combler un "besoin qui s'est soudainement présenté" avec l'argent qui ne lui était pas destiné.
Ce type de détournement de fonds, selon le président de la SACBC, s'accompagne souvent d'un manque d'enregistrement.
"Quand vient le moment de rendre des comptes, la personne ne sait pas ce qu'elle a fait de l'argent", dit-il, et ajoute : "L'absence de mécanismes comptables tels que les rapports et les déclarations financières trimestrielles alimente également ce type de détournement de fonds".
Pour progresser, les responsables des fonds de l'Église doivent apprendre et pratiquer la gestion financière et s'en tenir aux règles de la comptabilité, déclare Mgr Sipuka dans sa réflexion du mois.
Le détournement frauduleux, en revanche, est le fruit d'une pure avidité pour l'argent, où une personne détourne sciemment des fonds destinés à autre chose, la plupart du temps pour elle-même, pour sa famille ou pour ses amis, explique-t-il.
"Le remède à cette forme de détournement est de renvoyer la personne et de la faire inculper", recommande le prélat, âgé de 60 ans.
Les sanctions pour les personnes corrompues devraient être égales, qu'elles soient dans l'Eglise, le gouvernement ou les affaires, déclare l'Ordinaire du diocèse d'Umtata en Afrique du Sud, ajoutant que les prêtres et les religieux qui "poussent la corruption" ne devraient jamais être autorisés à s'en tirer à bon compte.
"Toute suggestion d'un traitement différent ne serait rien d'autre que du cléricalisme qui encourage inconsciemment l'utilisation du statut ou du pouvoir clérical pour des raisons égoïstes et qui s'en tire à bon compte", déclare Mgr Sipuka.
Il souligne que "la corruption est la même, peu importe qui la pousse et, logiquement, les conséquences doivent être les mêmes. ”