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"Remet les pendules à l'heure avant qu'il ne soit trop tard", plaide un prélat nigérian au président le jour de l'indépendance

Un évêque nigérian a, dans son message à l'occasion de la fête de l'indépendance, partagé avec ACI Afrique, appelé le président Muhammadu Buhari à revoir les idéaux de ses prédécesseurs et à tracer une nouvelle voie de progrès, en remettant "les pendules à l'heure avant qu'il ne soit trop tard".

"Monsieur le Président, veuillez remettre les pendules à l'heure avant qu'il ne soit trop tard. Je prie pour que Dieu touche votre cœur afin que vous embrassiez les idéaux de ceux qui vous ont précédé. Ce n'est pas le Nigeria dont ils rêvaient. Ce n'est pas le Nigeria pour lequel vous êtes allé en guerre", déclare Mgr Matthew Hassan Kukah dans son message envoyé à ACI Afrique le vendredi 2 octobre.

Dans la déclaration datée du 1er octobre, jour du 60e anniversaire de l'indépendance du Nigeria, l'évêque souligne les lacunes de l'administration du président Buhari.

"Malgré d'énormes ressources après 60 ans, nous ne pouvons pas nourrir notre peuple, nous ne pouvons pas le garder en sécurité, nous sommes toujours dans l'obscurité, nous ne pouvons pas communiquer entre nous par la route ou le chemin de fer", déclare Mgr Kukah.

Il poursuit : "Ce dont nous avons hérité, nous l'avons soit volé, soit cassé, soit jeté. La nation est une terre désolée, jonchée de projets d'éléphants blancs, conçus et abandonnés mais tous payés. Au Nigeria, la gouvernance est une entreprise criminelle, et non un appel au service. ”

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Selon l'Ordinaire du diocèse de Sokoto au Nigeria, "le népotisme est devenu la nouvelle idéologie de ce gouvernement. ”

En suivant l'idéologie du népotisme, il dit : "On estime que le président a remis 85 % des postes clés aux musulmans du nord et a fait en sorte que des hommes de sa foi tiennent les rênes du pouvoir dans les domaines les plus critiques de notre vie nationale : l'Assemblée nationale et les agences de sécurité".

"En adoptant le népotisme comme idéologie principale, clairement incapable de sécuriser notre pays et notre peuple, le président Muhammadu Buhari est en violation flagrante de la Constitution qu'il a juré de respecter", déclare Mgr Kukah en citant le chapitre 2 de la Constitution du Nigeria, qui souligne les objectifs fondamentaux et les principes directeurs de la politique de l'État.

Il poursuit : "Aujourd'hui, notre sens de l'unité nationale est gravement menacé et mis à l'épreuve. Notre citoyenneté commune a été fracturée et diminuée. Les principes d'équité, de justice et d'égalitarisme sur lesquels repose notre Constitution ont été attaqués et diminués".

Selon le prélat de 68 ans, "les citoyens nigérians se sentent collectivement violés. Il y a clairement un conflit dans les récits et la compréhension entre les principes et les idéologies contenus dans le Manifeste du parti au pouvoir sur lequel il a fait campagne et les réalités brutales d'aujourd'hui".

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Mgr Kukah poursuit l'évaluation négative du leadership du Nigeria et pose une série de questions, qui indiquent le mauvais chemin que le pays le plus peuplé d'Afrique a pris sous la direction du président Buhari.

"Nous sommes tous confrontés à un dilemme : c'est notre fête nationale, mais comment pouvons-nous chanter une chanson quand notre pays est devenu une Babylone ? Où sont les filles de Chibok ? Où est Leah Sharibu ? Qui sont les meurtriers commandités qui ont envahi nos terres ? " s’interroge le prélat nigérian dans son message du 1er octobre.

Il continue à ajouter: "Aujourd'hui, où est l'unité du Nigeria ? Aujourd'hui, qui a la Foi au Nigeria ? Aujourd'hui, où est la Paix ? Aujourd'hui, où est le Progrès ? Combien de temps ce mensonge va-t-il durer avant de nous fondre au visage ?"

Pour aller de l'avant, Mgr Kukah appelle le président "à prendre d'urgence un virage et à écouter les voix des amis du Nigeria et du reste du monde".

Il souligne également le rôle de l'Église dans la promotion de l'unité et de la paix dans la nation ouest-africaine en disant : "En tant qu'Église, nous sommes toujours en poste, suivant l'héritage de ceux qui nous ont précédés. Les évêques catholiques ont passé les quarante derniers jours à prier chaque jour pour que cessent les tueries".

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"Avec l'espoir en Dieu, mais la tristesse dans mon cœur, je dis aux Nigérians, restons ensemble. Renouvelons notre foi. Notre salut est plus proche maintenant que lorsque nous avons cru pour la première fois", dit Mgr Kukah.