"J'ai beaucoup essayé de le dissuader de prendre une telle mesure et je lui ai dit que la loi de l'Eglise ne permet pas à un prêtre de s'engager dans la politique active et qu'un prêtre qui le ferait serait suspendu", explique Mgr Odama, en référence à ses discussions avec le père Charles pendant trois mois.
Selon l'archevêque ougandais de 73 ans, le père Charles a décidé de ne pas tenir compte de cette mise en garde "et a fait des choix contraires à la nature et aux exigences de son statut de prêtre et à la loi de l'Église".
"Finalement, en raison du scandale public causé par cette grave infraction, un processus canonique formel d'avertissements a été entamé", dit encore l'Ordinaire de l'archidiocèse de Gulu dans sa lettre du 5 octobre obtenue par ACI Afrique.
Il publie la première et la deuxième lettre d'avertissement canonique, demandant au Père Charles de renoncer à "une participation active à la politique et de réformer sa vie selon sa vocation sacerdotale", respectivement le 21 août et le 7 septembre.
"Comme le délai prescrit par le droit canonique pour répondre aux avertissements et pour avoir recours contre le décret de suspension est largement dépassé et qu'aucune réponse écrite ou réaction du Père Charles ne m'est encore parvenue, je n'avais plus d'autre choix que d'obéir au droit de l'Eglise", écritMgr Odama.
La loi de l'Église, explique l'archevêque, "demande aux pasteurs de ne prendre des mesures disciplinaires comme la suspension de l'exercice du ministère sacramentel qu'en dernier recours et de tenter de corriger ceux qui s'égarent afin de les faire réfléchir, se repentir et réformer leur vie.
Dans la lettre intitulée "Communication sur la suspension du Révérend Père Charles Onen" et adressée aux prêtres de sa juridiction pastorale, le prélat ougandais demande des prières visant à ce que le Père Charles "réfléchisse, se repente et se réforme".
"Je vous demande maintenant à tous, et à tous les fidèles de votre paroisse que vous informerez dûment avec discrétion et prudence, de prier pour notre frère le Père Charles Onen afin que le Seigneur l'aide à réfléchir à sa situation, à se repentir et à réformer sa vie selon les dons et les exigences de notre commune vocation sacerdotale", dit Mgr Odama.
En décidant de s'engager dans la politique active, le père Charles rejoint son compatriote, le père Simon Lokodo, qui a été suspendu en octobre 2006 lorsqu'il s'est présenté avec succès à la course au siège parlementaireducomté de Dodoth, dans le Karamoja. Le président ougandais Yoweri Museveni le nomme ministre de l'industrie.
Le père JacintoOgwal, du diocèse de Lira en Ouganda, a été suspendu en 2011 après avoir exprimé son intérêt pour la candidature du siège parlementaire de Otuke.