Oyo, 16 octobre, 2020 / 9:27 (ACI Africa).
La décision de dissoudre la controversée Escouade spéciale contre le vol (SARS) au Nigeria est une intervention de "simple premier secours" et ne répond pas aux défis que rencontrent les citoyens de la nation la plus peuplée d'Afrique, a déclaré un évêque dans un rapport partagé avec ACI Afrique vendredi 16 octobre.
Le rapport fait référence à l'annonce faite le 11 octobre par l'inspecteur général de la police nigériane de dissoudre le SRAS dans tout le pays "avec effet immédiat" après les jours de protestation en ligne sous le titre #EndSARSprotest et les manifestations nationales concernant les allégations d'atrocités commises par des membres de l'unité de police.
"La mise au rebut du SRAS est au mieux une éradication du problème. Ce n'est pas "la solution"", déclare Mgr Emmanuel Badejo, du diocèse d'Oyo au Nigeria, et ajoute : "Vous pouvez considérer qu'il s'agit de "premiers secours" pour gagner du temps afin de vous attaquer sincèrement à un problème beaucoup plus vaste. ”
Selon Mgr Badejo, le gouvernement dirigé par Muhammadu Buhari devrait aller au-delà de la dissolution du SRAS et se pencher sur les institutions, le système de gouvernance ou les structures fédérales qui ont "donné naissance à un tel monstre".
Si l'on ne s'attaque pas à la cause profonde du problème, d'autres monstres Frankenstein apparaîtront", ajoute le prélat nigérian en faisant référence à la décision de dissoudre le SRAS et aux protestations nationales qui ont continué malgré la dissolution de la police.