"Nous exhortons les acteurs politiques à se mettre sincèrement au service du bien commun. En tant que serviteurs du peuple, qu'ils se soucient de son bien-être et soient prêts à lui rendre des comptes", disent les évêques catholiques de RDC.
Dans leur déclaration signée par le président de la CENCO, Mgr Marcel Utembi, les évêques sont également préoccupés par le non-respect des institutions de l'État avec "de nombreuses batailles pour le contrôle de la Commission électorale indépendante (CENI) et le manque de consensus autour des réformes électorales".
"Pire encore, notre pays se trouve dans une situation où la plus haute autorité judiciaire, la Cour constitutionnelle, est empêchée d'exercer ses fonctions", déplorent les prélats.
Pour aller de l'avant, ils appellent les citoyens de la nation centrafricaine à "sortir du sommeil et à rester vigilants sur le respect de la Constitution, ainsi que sur le respect de la véritable indépendance de la CENI et de la Magistrature".
Abonnez-vous à notre newsletter quotidienne
Utilisez le formulaire ci-dessous pour nous indiquer où nous pouvons envoyer les dernières actualités d'ACI Afrique.
Les membres de la CENCO expriment également leurs inquiétudes face aux difficultés économiques en disant que l'économie du pays "est en fort déclin, avec une réduction drastique du pouvoir d'achat de la population, ce qui entraîne une augmentation de la pauvreté et du chômage".
"Le secteur minier sur lequel le pays pourrait compter est, comme beaucoup d'autres, en proie à la corruption et profite davantage à quelques individus, multinationales et groupes criminels militarisés qu'à la population", expliquent-ils.
Au milieu des défis économiques, les évêques de la RDC invitent le peuple de Dieu dans leur pays "à continuer à être créatif, travailleur et solidaire, afin de faire face aux conséquences économiques vécues au quotidien".
Concernant l'insécurité et la violence qui ont conduit à la perte de vies humaines et de biens dans les provinces de l'Ituri, du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et du Tanganyika, les membres de la CENCO déclarent : "Les conflits communautaires récurrents démontrent également la faiblesse du gouvernement congolais, qui semble être inexistant dans les endroits où les milices et les groupes armés de toutes sortes prolifèrent avec leur cortège de misère".
Les évêques "dénoncent et condamnent vigoureusement" les menaces de mort contre Mgr Dieudonné Uringi du diocèse de Bunia en RDC et son homologue, Mgr Sébastien Muyengo du diocèse d'Uvira.
"Conscients de leur mission prophétique, ils n'ont fait qu'exercer leur ministère de Pasteurs soucieux du bien-être et de la coexistence pacifique des peuples confiés à leur soin pastoral", déclarent les évêques de RDC dans leur déclaration du 17 octobre, exprimant leur solidarité avec leurs frères évêques en tant que membres de la CENCO.
Ils appellent les citoyens congolais à "résister pacifiquement à la balkanisation de notre pays, au dépeuplement et à l'occupation des terres par la cohésion nationale et le refus de la trahison, en favorisant l'essor du patriotisme aux côtés de nos forces armées".
Les évêques expriment également leurs préoccupations concernant les violations flagrantes des droits de l'homme dans la nation centrafricaine en disant : "L'élan en faveur de la liberté d'expression et de la manifestation publique, accueilli avec enthousiasme par notre population, est au point mort".
Ils affirment que "certains partis politiques se substituent aux services de l'État et portent atteinte non seulement à l'ordre public, mais aussi à la dignité humaine et au respect des droits de l'homme.”
Pour aller de l'avant, les évêques "demandent à notre gouvernement de faire une demande formelle pour la création d'un Tribunal pénal spécial pour la RD Congo afin de poursuivre les responsables présumés, tant internes qu'externes, des milliers de morts et de victimes des violations massives des droits de l'homme.
La RD Congo est notre terre, notre "don béni", notre héritage inaliénable, et nous ne devons pas permettre qu'il nous soit enlevé", ajoutent-ils.
Les membres de la CENCO appellent en outre les Congolais "à rester fermes et fidèles aux idéaux tracés par nos pères de l'indépendance".
En restant ferme, les évêques disent qu'il sera possible "de léguer aux générations futures non plus un Congo de larmes et de pleurs, de divisions et de guerres, mais un pays prospère, un Congo de paix, de réconciliation et de fraternité. C'est la responsabilité de chacun".
Les évêques encouragent le peuple de Dieu en RDC à "rester ferme en Dieu et à se confier en Lui le Tout-Puissant et à rester vigilant dans la prière".
"Nous ne pouvons pas espérer réaliser notre rêve sans le Seigneur", a déclaré la CENCO à la fin de sa déclaration collective du 17 octobre, partagée avec ACI Afrique.