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Nigeria : Un prélat qualifie les manifestations croissantes de "difficiles mais déterminants" pour le pays

Après que des témoignages d'usage excessif de la force contre des manifestants au Nigeria ont été recueillis, notamment des rapports faisant état d'au moins une douzaine de morts et de nouvelles manifestations dans différentes villes de la nation la plus peuplée d'Afrique, un archevêque catholique a qualifié la situation du pays de "difficile" mais présentant une opportunité de transition.

Dans sa déclaration du jeudi 22 octobre, Mgr Alfred Adewale Martins, qui est basé à Lagos, la plus grande ville du Nigeria, appelle le peuple de Dieu sous sa juridiction à rechercher collectivement une intervention divine "à genoux".

"Ce sont des moments vraiment difficiles mais déterminants et nous devons donc prier le Rosaire avec plus de ferveur qu'auparavant, dire la Prière pour le Nigeria en détresse et la Prière à Saint Michel Archange", dit Mgr Adewale.

Dans sa déclaration, il exhorte "tous les fidèles, frères et sœurs, à s'agenouiller pour prier pour notre pays". Faisant référence au Saint Rosaire et à la Prière pour le Nigéria en détresse, l'archevêque ajoute : "Ce sont quelques-uns des trésors de l'Eglise par lesquels nous sollicitons l'intervention du ciel dans nos moments de difficulté. ”

S'adressant aux membres du clergé concerné par son cas, le prélat nigérian leur ordonne de "célébrer au moins une messe par jour pour le retour de la paix sur notre terre, pour le repos des âmes des jeunes morts lors de ces manifestations et la consolation de leurs familles".

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Les messes doivent être célébrées pendant les neuf prochains jours (du vendredi 23 octobre au samedi 31 octobre), comme le précise l'archevêque de 61 ans dans son message du 22 octobre.

Il appelle le peuple de Dieu de l'archidiocèse de Lagos à "dire la prière pour le Nigeria en détresse" chaque jour après l'Angélus.

Mgr Adewale appelle en outre les familles et les individus à "prier le chapelet, après quoi ils devraient dire la prière à Saint Michel Archange en cherchant sa protection contre tout mal en ces jours difficiles".

Les protestations nationales menées par les jeunes ont commencé le 8 octobre, après la diffusion d'une vidéo montrant des policiers de la brigade spéciale de lutte contre le vol (SARS) tirer et tuer un homme dans l'État du Delta. 

Le 11 octobre, l'inspecteur de police du Nigeria a annoncé le démantèlement du SRAS "avec effet immédiat", ses membres devant être redéployés dans d'autres formations, commandements et unités de police. La force avait existé en tant que branche de la police nigériane.

Plus en Afrique

Les protestations ont cependant continué dans ce pays d'Afrique de l'Ouest, les manifestants réclamant des réformes de la structure de gouvernance du pays. 

Le mardi 20 octobre, le gouvernement a déployé des membres de l'armée pour mettre un frein aux manifestations, parallèlement à la déclaration d'un couvre-feu de 24 heures dans la plus grande ville du pays, Lagos. Plusieurs personnes auraient étuéesautres gravement blessées à la porte de péage de Lekki, dans l'État de Lagos.

Dans sa déclaration du 22 octobre, Mgr Adewale, qui avait précédemment publié une déclaration soutenant les protestations, déclare que le "changement tant souhaité" que les Nigérians espéraient avec les protestations "a été mis en attente lorsque le gouvernement a décidé de lâcher l'armée sur les manifestants non armés et pacifiques qui réclamaient un changement légitime qui garantirait leur avenir et nous donnerait un pays dont nous pourrions être fiers". 

Faisant référence à la déclaration du 17 octobre des évêques catholiques du Nigeria, il a déclaré : "Nous avions déjà averti dans un communiqué de presse que le dialogue, et non la force, est la voie à suivre pour sortir du marasme". 

"Maintenant, beaucoup de jeunes ont été tués et beaucoup d'autres blessés", déplore Mgr Adewale, qui ajoute : "Nous sommes à la croisée des chemins et il semblerait que nous sombrons peu à peu dans l'anarchie. ”

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Nous espérons que le gouvernement tiendra compte de l'appel des Nations unies et qu'il enquêtera sur la manière dont le commandement pourrait être donné et sur qui a donné l'ordre que des balles réelles soient utilisées sur des manifestants non armés et pacifiques", déclare l'archevêque nigérian.

"C'est nécessaire pour que les gens fassent preuve de plus de responsabilité dans l'exercice de leurs fonctions", dit-il en se référant au message du chef de l'ONUAntónioGuterres.

L'archevêque appelle également ceux qui profitent de la situation pour détruire des biens à cesser de faire des ravages en disant : "Bien que leur colère et leur frustration soient compréhensibles, des actes de violence, de vandalisme et de destruction ne feraient que transformer un objectif par ailleurs noble en un problème pour tous". 

"Si le Nigéria est meilleur pour tous, il faut se concentrer sur les objectifs du mouvement #EndSARS et ne jamais permettre d'actions qui porteraient atteinte à son but", ajoute l'Ordinaire local de Lagos. 

Il continue en encourageant le peuple de Dieu sous sa tutelle pastorale à être conscient de la sécurité et à se protéger en ces temps difficiles. 

"Nous sommes assurés de la présence de Dieu avec nous et nous savons que toutes choses travailleront ensemble pour le bien de tous ceux qui aiment Dieu. Notre pays a toujours été béni ; nous croyons que la grâce et la gloire du Seigneur ne s'éloigneront pas de notre pays", déclare Mgr Adewale dans sa déclaration du 22 octobre.