L'action de l'évêque de bénir les invités "non invités" à l'événement diocésain ne peut pas être "interprétée à tort comme un soutien à toute action malencontreuse des combattants séparatistes", souligne le père Leonard dans le message envoyé à ACI Afrique.
Le groupe des "non invités" vêtus de T-shirts portant le label Ambazonie est associé à des membres de mouvements dans ce pays d'Afrique centrale qui militent pour l'indépendance de la soi-disant république d'Ambazonie, qui fait référence aux régions anglophones.
Le fait que l'Ordinaire de Kumbo a donné sa bénédiction au groupe qui s'est présenté au petit séminaire de son diocèse a été interprété comme une indication que le prélat camerounais soutient les activités des combattants séparatistes.
"L'interprétation erronée de la vidéo est particulièrement trompeuse dans un contexte où toute la nation est lésée par un autre massacre horrible d'étudiants le samedi 24 octobre 2020, à Kumba, à peine sept mois après l'horrible incident de Ngarbuh", déclare le père Leonard, rappelant l'attaque du 24 octobre contre une école qui a fait au moins sept morts et des dizaines de blessés et l'invasion militaire dans le village de Ngarbuh le 14 février qui a fait au moins 24 morts parmi les civils.
Mgr Nkuo, qui est le pasteur du peuple de Dieu "dans l'une des localités les plus durement touchées par la crise actuelle, a joué et continue de jouer un grand rôle pour amener les factions en guerre à un cessez-le-feu et au respect de la dignité humaine", déclare le père Leonard à propos de son évêque.
L'évêque s'efforce de favoriser la coexistence pacifique, dit le prêtre, "avec tous les outils à sa disposition, sans exclure l'appel aux consciences, et la prière pour la conversion. ”
"Cela explique la bénédiction qu'il a donnée, comme il le ferait à tout autre être humain ou partie prenante dans la crise actuelle", dit le père Leonard, ajoutant que Mgr Nkuo a "constamment appelé à la fin de la violence, quelle qu'en soit la source, et à la prise en compte des causes profondes, comme étant la meilleure condition pour une paix durable dans la crise anglophone actuelle".
Le prêtre ajoute, en référence à la crise anglophone et à l'évêque de 67 ans, "C'est une crise dont il a lui-même souffert personnellement en tant que victime d'enlèvement, cible de diffamation de la part des belligérants, et en tant que berger inébranlable d'un troupeau décimé quotidiennement par les meurtres, les déplacements, l'insécurité et les difficultés socio-économiques qui en résultent. ”
La crise anglophone qui remonte à 2016 a commencé après que des juges et des enseignants francophones aient été envoyés dans la région anglophone historiquement marginalisée. La crise a entraîné la mort d'environ 3 000 personnes et le déplacement de 679 000 autres, selon les statistiques de l'ONU.
Il y a une semaine, Mgr Nkuo a conduit le peuple de Dieu dans son diocèse à une marche pacifique pour la paix qui a vu les catholiques réciter le Saint Rosaire.