La modification du canon 579 rend "le contrôle préventif du Saint-Siège plus évident", a déclaré à la CNA le père Fernando Puig, vice-doyen de droit canonique à l'Université pontificale de Santa Croce.
"A mon avis, la base [du droit] n'a pas changé", a-t-il dit, ajoutant que "certainement l'autonomie des évêques diminue et il y a une centralisation de cette compétence en faveur de Rome".
Les motivations de ce changement, a expliqué père Puig, remontent à une clarification de l'interprétation de la loi, demandée par la Congrégation du Vatican pour les instituts de vie religieuse et les sociétés de vie apostolique en 2016.
Le pape François a précisé en mai 2016 que, pour être valable, le canon 579 exigeait que les évêques consultent étroitement le Vatican sur leur décision, même si celui-ci ne leur demandait pas d'obtenir une autorisation en soi.
En juin 2016, dans L'Osservatore Romano, \Mgr José Rodríguez Carballo, secrétaire de la congrégation, a expliqué que la congrégation avait demandé cette clarification dans le but d'empêcher la création "négligente" d'instituts et de sociétés religieuses.
Selon Mgr Rodríguez, les crises dans les instituts religieux sont dues à des divisions internes et à des luttes de pouvoir, à des mesures disciplinaires abusives ou à des problèmes avec des fondateurs autoritaires qui se sentent "les vrais pères et maîtres du charisme".
Le manque de discernement des évêques, a déclaré Mgr Rodríguez, a conduit le Vatican à devoir intervenir dans des problèmes qui auraient pu être évités s'ils avaient été détectés avant de donner une reconnaissance canonique à l'institut ou à la société.
Dans son motu proprio du 4 novembre, le pape François a déclaré que "les fidèles ont le droit d'être informés par leurs bergers sur l'authenticité des charismes et sur l'intégrité de ceux qui se présentent comme fondateurs" d'une nouvelle congrégation ou d'un nouvel ordre.
"Le Siège Apostolique", a-t-il poursuivi, "est chargé d'accompagner les Pasteurs dans le processus de discernement qui conduit à la reconnaissance ecclésiale d'un nouvel Institut ou d'une nouvelle Société de droit diocésain".
Il a cité l'exhortation apostolique post-synodale "Vita consecrata" du Pape Jean-Paul II de 1996, qui disait que les nouveaux instituts et sociétés religieuses "doivent être évalués par l'autorité de l'Eglise, qui est responsable de l'examen approprié à la fois pour tester l'authenticité du but inspirateur et pour éviter la multiplication excessive d'institutions similaires les unes aux autres".