L'amendement à l'exécutif, selon les évêques catholiques du Kenya, "pourrait créer le même problème qu'il s'est efforcé de résoudre. Il est très important de s'en tenir au principe de la séparation des pouvoirs, car c'est l'épine dorsale de la démocratie".
Un Parlement gonflé qui verra le nombre de membres du Sénat passer de 67 à 94 et celui de l'Assemblée nationale de 349 à 360 membres est un sujet de préoccupation pour les membres du KCCB qui considèrent que la décision d'élargir la législature est "un énorme fardeau pour les contribuables de ce pays qui sont sous le choc avec une énorme masse salariale soutenant le nombre actuel de législateurs. ”
"Il n'y a aucune raison pour que nous ayons un si grand nombre de législateurs", disent-ils dans leur déclaration de sept pages, et ils ajoutent : "Nous ne voulons pas plus de gouvernement, mais un meilleur gouvernement. ”
Dans leur déclaration intitulée "Un appel à construire une nation unie, guérie et réconciliée", les prélats expriment leurs préoccupations quant à la proposition de faire nommer les membres de la Commission électorale et de délimitation des circonscriptions électorales indépendante (IEBC) par les partis politiques, notant qu'une telle démarche est "dangereuse car elle politisera l'IEBC et compromettra ainsi son indépendance".
La proposition du rapport du BBI "transformera l'IEBC en un groupe politique aux intérêts partisans. La question se posera de savoir dans quelle mesure les élections seront équitables", affirment les membres du KCCB dans leur déclaration du 12 novembre, signée par 24 membres.
La tentative de formation d'un Conseil de la police du Kenya dirigé par le secrétaire d'Etat à l'Intérieur avec quatre autres membres, en remplacement de l'Autorité indépendante de surveillance de la police (IPOA), est une "mesure qui risque de faire du Kenya un Etat policier et de compromettre l'indépendance de la police par rapport à l'exécutif", affirment les évêques du Kenya.
Au milieu des appels à un référendum pour voter sur certaines des propositions constitutionnelles du rapport du BBI, le KCCB pose la question suivante : "Au vu des effets persistants de la pandémie COVID-19 qui a frappé les familles dans tout le pays, est-ce le moment de soumettre les Kenyans à une activité politique accrue pour entreprendre des réformes constitutionnelles fondamentales ?
Ils ajoutent : "Frappé par la pandémie COVID-19, avec une économie affectée, le pays dispose-til des fonds nécessaires pour organiser un référendum avant 2022, 18 mois avant les élections générales, un processus qui nécessite également de l'argent".
"Le pays peut-il se permettre de dépenser ses ressources très limitées dans un référendum alors que les secteurs de l'éducation et de la santé luttent pour fournir le soutien dont ils ont un besoin urgent en raison des effets de la pandémie de COVID-19 ? Les membres du KCCB poursuivent leur enquête.
De l'avis des évêques, les propositions du rapport du BBI qui nécessitent des amendements constitutionnels par le biais d'un référendum doivent "être séparées et traitées comme un ensemble auquel les Kenyans seront soumis, pour leur contribution par le biais d'un vote".