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L’Agence catholique pour les réfugiés demande un accès humanitaire malgré la violence au Tigré en Ethiopie

Le directeur régional du Service jésuite des réfugiés (JRS) en Afrique de l'Est, Andre Atsu. Service jésuite des réfugiés (JRS) en Afrique de l'Est. Le directeur régional du Service jésuite des réfugiés (JRS) en Afrique de l'Est, Andre Atsu.
Service jésuite des réfugiés (JRS) en Afrique de l'Est.

La direction d'une agence catholique pour les réfugiés opérant dans 56 pays du monde entier lance un appel pour un accès humanitaire à la région du Tigré en Ethiopie, qui connaît un violent conflit entre les forces du gouvernement fédéral et les paramilitaires dans la région nord du pays de la Corne de l'Afrique.

"En tant qu'organisation humanitaire, notre appel est de voir à ce qu'il y ait un couloir humanitaire à soutenir dans la fourniture de denrées de base et essentielles aux personnes touchées", a déclaré le directeur régional du Service jésuite des réfugiés (JRS) en Afrique de l'Est, Andre Atsu, à ACI Afrique, dans une interview accordée jeudi 13 novembre.

Atsu a ajouté : "En raison de la fermeture des banques et des magasins ainsi que de la voie d'accès à la ville de Shire, le risque est grand que si rien n'est fait et que les combats continuent, les travailleurs humanitaires/réfugiés/membres de la communauté seront bientôt à court de nourriture et d'autres fournitures essentielles".

Dans un rapport du 11 novembre, la direction du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a dénoncé l'incapacité des organisations humanitaires à accéder à la région en raison de routes bloquées, notant : "Il y a déjà des pénuries de produits de base, qui touchent en premier lieu les plus vulnérables".

Cette nation enclavée de la Corne de l'Afrique connaît des affrontements depuis le 4 novembre dernier, lorsque le gouvernement dirigé par le Premier ministre Abiy Ahmed a ordonné une offensive militaire contre les autorités de la région du Tigré, qui borde l'Érythrée.

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Deuxième pays d'accueil de réfugiés en Afrique, l'Éthiopie compte 779 261 réfugiés, dont 96 000 dans la région du Tigré, en proie à une crise, selon le HCR. 

Au milieu de ce conflit violent, des rapports indiquent qu'environ 11 000 demandeurs d'asile éthiopiens ont fui vers le Soudan voisin, un nombre qui pourrait atteindre 20 000 par mois et 100 000 par an selon les responsables de l'agence de secours d'urgence de l'ONU si le conflit violent n'est pas désamorcé.

En raison du blocage des communications dans la région du Tigré, M. Atsu a déclaré à ACI Afrique : "On sait peu de choses actuellement sur la situation des réfugiés, sauf qu'ils ne sont pas touchés mais pourraient être confrontés à une pénurie de fournitures de base.

"Pour des raisons de sécurité, le JRS travaille actuellement avec d'autres partenaires pour évacuer une partie de son personnel qui n'est pas originaire de la région par crainte de devenir des victimes si le conflit devait dégénérer en conflit ethnique", a-t-il déclaré à ACI Afrique.

Cependant, malgré l'évacuation du personnel non local du JRS, "nos activités se poursuivent dans les camps autant que possible", a ajouté M. Atsu lors de l'entretien du 13 novembre.

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Considéré comme essentiel pour la stabilité de la Corne de l'Afrique et comme un pays d'accueil clé pour les réfugiés, le responsable du JRS déclare que le conflit dans la région du Tigré "va encore compliquer la situation complexe des réfugiés". 

Au milieu du conflit qui a fait la une des journaux internationaux, plusieurs dirigeants catholiques ont appelé à la cessation des hostilités dans le pays.

Le 8 novembre, le pape François a appelé au rejet du conflit armé et a invité les deux parties "à la prière et au respect fraternel, au dialogue et à une fin pacifique des désaccords".

L'appel du Saint-Père a été repris par les évêques d'Afrique de l'Est qui, dans leur lettre de solidarité du 13 novembre au peuple de Dieu en Ethiopie, ont découragé l'utilisation de la puissance militaire en disant "cela ne fera que transformer le conflit en guerre civile, faisant du beau pays d'Ethiopie un pays plus déstabilisé".

Dans le message de solidarité, la direction de l'Association des conférences épiscopales membres de l'Afrique de l'Est (AMECEA) lance un appel "pour un dialogue pacifique".

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