Les politiciens de l'opposition ont contesté les résultats du sondage en insistant sur le fait que le président Ouattara a enfreint la constitution en se présentant pour un troisième mandat, ce qui a suscité des émotions chez leurs partisans.
Au moins 16 personnes ont été tuées dans les violences qui ont suivi, dont l'épicentre se trouverait dans la capitale politique du pays, Yamoussoukro.
Deux leaders de l'opposition auraient été arrêtés pour avoir rejeté les résultats du scrutin, alors que le domicile du leader du principal parti d'opposition, le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), ancien président âgé de 89 ans, Henri Bedie, est sous le blocus des forces de sécurité.
Au milieu des tensions, plus de 8 000 Ivoiriens ont fui vers les pays voisins, la majorité d'entre eux au Libéria et d'autres au Ghana, en Guinée et au Togo, selon le HCR.
"Plus de 60 % des arrivants sont des enfants, dont certains sont arrivés non accompagnés ou séparés de leurs parents", a déclaré la direction de l'agence pour les réfugiés, ajoutant : "Les personnes âgées et les femmes enceintes ont également fui, la plupart ne portant que quelques affaires et peu ou pas de nourriture ou d'argent.
L'élection présidentielle du 31 octobre s'est déroulée dans un contexte d'appels à la "désobéissance civile" et de boycott du scrutin par les politiciens de l'opposition du pays, en signe de protestation contre la décision du président Ouattara de se présenter pour un troisième mandat.
Le président Ouattara a pris le pouvoir après l'élection très disputée de 2010 qui l'a vu gagner contre le président sortant Laurent Gbagbo. Le refus de Gbagbo de céder le pouvoir à Ouattara a conduit à la crise ivoirienne de 2010-2011, qui a été caractérisée par la perte d'au moins 3 000 vies.
Cependant, la candidature du président Ouattara pour un troisième mandat l'a mis en désaccord avec d'autres dirigeants politiques. Pour sa défense, le chef de l'État de 78 ans a fait valoir que ses deux premiers mandats ne devraient pas être pris en compte dans la limite des deux mandats puisque la constitution de 2016 n'avait pas été promulguée.
Les politiciens opposés à sa candidature à la présidence avaient qualifié cette démarche d'illégale et exigé la dissolution du Conseil constitutionnel du pays qui avait approuvé sa candidature et disqualifié 40 des 44 candidats, dont certains étaient considérés comme de fervents opposants.
Deux des quatre candidats restants - l'adversaire du président Ouattara en 2015, Affi N'Guessan, et l'ancien président Henri Konan Bedie, évincé lors d'un coup d'État en 1999 - n'ont pas participé aux élections.