L'imam a été l'un des co-fondateurs de la Plateforme des religions de la RCA (PCRC), qui depuis 2012 rassemble les églises catholiques et protestantes, ainsi que la communauté musulmane qu'il représente.
Les autres fondateurs sont le cardinal Nzapalainga, qui représente l'Église catholique, et le pasteur Nicolas Guerekoyame-Gbangou, chef de l'Alliance évangélique.
Les trois auraient cherché à détourner l'attention des motivations religieuses de la violence, en soulignant que les différences religieuses n'étaient pas à l'origine du conflit.
"Nous avons lutté ensemble pour préserver l'unité, invités à nous respecter et à nous apprécier", se souvient le cardinal de 53 ans, qui a qualifié le défunt imam de "mon frère aîné".
Au plus fort de la tension en RCA, les combattants de Seleka ont lancé une offensive contre le gouvernement de la RCA en décembre 2012, et se sont emparés de la capitale Bangui et ont organisé un coup d'État en mars 2013.
En réponse à la brutalité des forces Seleka, des coalitions "anti-balaka" de combattants chrétiens se sont formées pour exercer des représailles violentes contre les combattants Seleka, ajoutant un élément d'animosité religieuse à la violence qui était jusqu'alors absente.
En septembre 2013, les forces anti-balaka ont commencé à commettre des attaques de vengeance généralisées contre des civils, pour la plupart musulmans, déplaçant des dizaines de milliers de personnes vers les zones contrôlées par Seleka dans le Nord.
Depuis le début du conflit armé, le message clé du RCMC a été d'éliminer l'animosité religieuse de la violence.
Le PCRC, qui a reçu le prix des droits de l'homme des Nations unies en 2015 en hommage à son travail en faveur de la paix, a été l'un des premiers acteurs à diffuser la non-religiosité du conflit par le biais de divers médias et, en particulier, à la communauté internationale.