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Les évêques du Bénin demandent au gouvernement d'abolir la loi sur le "parrainage" des candidats à la présidence

La direction de l'Observatoire chrétien catholique de la gouvernance (OCCG), un organe de la Conférence épiscopale du Bénin (CEB), a demandé au gouvernement de ce pays d'Afrique de l'Ouest d'abolir la loi électorale, qui exige que les candidats à la présidence soient parrainés par des maires.

Dans une déclaration collective partagée avec ACI Afrique mardi 8 décembre, les membres de l'OCCG affirment que parce que les membres du Parlement ont adopté "des lois interprétatives non consensuelles ... qui ont conduit à la nomination de nombreux maires de la même conviction politique, (cela va rendre) l'application juste et équitable du parrainage complexe".

"Le parrainage remplit sa fonction et démontre sa pertinence dans un contexte de démocratie pluraliste où les élus, les personnalités et les citoyens habilités à parrainer des candidats sont issus des partis du mouvement et de l'opposition", affirment les membres de l'OCCG dans leur déclaration du 4 décembre. 

Le parrainage, notent-ils cependant, "peut légitimement devenir une source de suspicion et de frustration qui peut conduire à des conflits et des violences imprévisibles lorsque ceux qui sont appelés à parrainer d'autres personnes proviennent tous du même bloc politique".

Les députésdu Bénin ont adopté une nouvelle loi électorale qui exige que les candidats à la présidence et leurs colistiers (vice-présidents) soient parrainés par au moins 10 % des maires ou de leurs adjoints avant de se présenter aux élections de novembre 2019. 

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Dans la déclaration collective du 4 décembre signée par le président de l'OCCG, le père Nathanaël Yaovi Soede et d'autres membres, les membres de l'OCCG appellent les parlementaires et la Cour constitutionnelle à "prendre les mesures nécessaires pour la suppression (de la loi sur le parrainage) dans le contexte actuel où elle pose des problèmes qui rendent difficile son application ainsi que l'organisation d'une élection présidentielle transparente, crédible et pacifique".

Faisant référence à la réticence à modifier la loi électorale, ils ajoutent : "L'OCCG se demande si le Bénin pourra sortir de la situation de crise politique actuelle s'il refuse de prendre des mesures consensuelles correctives au seul motif que des lois ont déjà été adoptées et doivent être appliquées, quels que soient les dangers qui se profilent à l'horizon".

Dans la déclaration, les membres de l'OCCG encouragent en outre "un traitement juste et équitable des demandes de déclarations administratives de formation de partis politiques et de candidature à diverses élections à tous les niveaux de la vie politique".

Concernant les élections d'avril 2021, les membres de l'organe des évêques catholiques du pays disent qu'ils attendent du président qui est "le garant suprême de l'État et de la sécurité dans le pays" qu'il fasse en sorte que l'élection soit "inclusive, transparente et pacifique".

Les membres de l'organe dirigé par le Père Nicodème appellent également les autorités béninoises à établir un dialogue avec "les personnes endeuillées et celles qui sont confrontées à des situations psychologiques et sociales douloureuses en raison des frustrations et de la violence qui ont marqué les élections législatives de 2019 et les élections municipales de 2020".

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Ils expriment également "le vif souhait que les autorités et toutes les parties parviennent à une réconciliation avant l'élection présidentielle de 2021".

L'OCCG compte sur le gouvernement pour que l'unité nationale, la démocratie et le développement humain soient consolidés avec "le retour dans le giron de tous les fils et filles du Bénin qui sont contraints de quitter le territoire national pour une raison ou une autre, la pleine jouissance de la liberté d'expression et de mouvement par tous les citoyens, et enfin la restauration d'un climat de paix et de confiance dans le pays", disent-ils dans la déclaration du 4 décembre.