La prudence des évêques se fonde sur les moments de tension qui ont caractérisé la RCA à l'approche du vote présidentiel et législatif du 27 décembre, les chefs des partis d'opposition ayant exprimé la crainte d'une fraude électorale massive, a rapporté France 24.
Le dimanche 20 décembre, la principale coalition d'opposition de la RCA a demandé le report du scrutin du 27 décembre en invoquant la violence des groupes armés à l'extérieur de Bangui, la capitale du pays, a rapporté Reuters, ajoutant que le gouvernement a insisté pour que l'élection se déroule comme prévu.
Le 19 décembre, les dirigeants des trois principaux groupes rebelles armés occupant de vastes zones en RCA ont annoncé une coalition en déclarant : "Nous avons décidé de regrouper tous nos mouvements en une seule entité, appelée la Coalition des patriotes pour le changement ou CPC, sous un commandement unifié. ”
Dans la déclaration, les trois groupes invitent "tous les autres groupes armés à les rejoindre".
Le gouvernement, pour sa part, affirme que l'ancien président du pays, François Bozize, prépare un coup d'État à l'approche des élections.
La mission des Nations unies dans le pays, la MINUSCA, a déployé des troupes pour disperser les militants rebelles qui avaient pris le contrôle des routes menant à la capitale.
Dans leur déclaration collective du 19 décembre, les membres de la CECA soulignent certains des défis à relever à l'approche des élections en déclarant : "Alors que le pays se prépare aux élections groupées du 27 décembre 2020, la campagne électorale, qui s'est ouverte le 12 décembre 2020, a du mal à décoller. De nombreux candidats ne sont pas en mesure de retourner dans leurs circonscriptions. De ce fait, la situation sécuritaire à l'intérieur du pays se détériore de plus en plus".
"De plus en plus de personnes fuient maintenant l'intérieur du pays vers Bangui, vivant désormais dans la crainte d'une éventuelle attaque armée", affirment les évêques dans leur déclaration collective signée par le président de la CECA, Mgr Nestor-Désiré Nongo Aziagbia.
Exprimant leurs préoccupations quant à l'insécurité dans le pays, les membres de la CECA posent une série de questions : "A quoi servent toutes ces tensions : à créer des troubles dans le pays ? Pour perturber le processus électoral en cours ? Prendre le pouvoir par la force des armes ? Faire couler le sang innocent du peuple centrafricain ? Détruire le peu qui a été reconstruit ?"
"Notre pays va-t-il encore subir un coup d'État soutenu de manière voilée par l'indifférence ou l'inaction complice de ceux qui peuvent faire quelque chose pour l'arrêter et sauver des vies ? Que pouvons-nous attendre de la Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC), de l'Union africaine et des Nations unies", poursuivent les évêques.