Les responsables du Vatican ont été contraints de nier que l'argent collecté pour le denier de Pierre ait été utilisé pour couvrir les pertes d'un accord immobilier controversé à Londres, supervisé par le Secrétariat d'État.
Le document, signé le 26 décembre et entrant en vigueur avant le début de la nouvelle année fiscale du Vatican, contient quatre articles. Le premier concerne le transfert des investissements et des liquidités de la Secrétairerie d'État à l'APSA. Le second régit la gestion des fonds papaux. Le troisième énonce les "dispositions relatives à la surveillance et au contrôle économiques et financiers" et le quatrième traite du fonctionnement du bureau administratif de la Secrétairerie d'État.
En vertu de la nouvelle loi, l'APSA deviendra propriétaire des fonds, des comptes bancaires et des investissements, y compris les biens immobiliers, précédemment administrés par le Secrétariat d'État à partir du 1er janvier 2021.
La gestion par l'APSA de ses nouvelles responsabilités sera soumise à un "contrôle ad hoc" par le Secrétariat d'État à l'économie du Vatican, créé en 2014 pour superviser les activités financières du Saint-Siège et de l'État de la Cité du Vatican. Le Secrétariat à l'économie servira à l'avenir également de secrétariat papal pour les questions économiques et financières.
La loi impose à la Secrétairerie d'État de "transférer dès que possible, et au plus tard le 4 février 2021", tous ses avoirs liquides détenus sur des comptes courants à l'Institut pour les œuvres de la religion, communément appelé "banque du Vatican", et dans des banques étrangères.
La loi demande à l'APSA de créer une provision budgétaire appelée "Fonds papaux" qui sera incluse dans les états financiers consolidés du Saint-Siège. Il contiendra un sous-compte appelé "Pence de Pierre". Un autre sous-compte, appelé "Fonds discrétionnaire du Saint-Père", sera géré uniquement sur ordre du pape. Un troisième sous-compte, appelé "Fonds de droits", sera créé pour les fonds qui "ont une restriction particulière de destination par la volonté des donateurs ou par une disposition réglementaire".
Le motu proprio donne au Secrétariat à l'économie, dirigé d'abord par le cardinal George Pell et maintenant par le père Juan Antonio Guerrero Alves, S.J., des pouvoirs de contrôle sur des entités auparavant supervisées par le Secrétariat d'État. Diverses entités du Vatican transmettront leur budget et leur bilan final au Secrétariat à l'économie, qui les soumettra ensuite pour approbation au Conseil de l'économie, fondé en 2014.
Le texte stipule également que le bureau administratif du Secrétariat d'État devrait conserver "exclusivement les ressources humaines nécessaires pour mener à bien les activités liées à son administration interne, à la préparation de son budget et de son bilan et aux autres fonctions non administratives exercées jusqu'à présent", et transférer les documents d'archives pertinents à l'APSA.
Le bureau de presse du Saint-Siège a déclaré le 28 décembre que le motu proprio convertit en loi les décisions énoncées dans la lettre d'août du pape à Parolin, qui a conduit à la création d'une commission chargée de superviser le transfert des responsabilités du Secrétariat d'État à l'APSA. Le service de presse a expliqué que la commission "continuerait à clarifier certains détails techniques jusqu'au 4 février, comme prévu".
"Cette nouvelle loi réduit le nombre de responsables économiques au Saint-Siège et concentre l'administration, la gestion et les décisions économiques et financières dans les dicastères qui correspondent à l'objectif", a déclaré le bureau de presse.